La question de la santé mentale et de la prise en charge des malades souffrant de troubles mentaux a été au centre d'une rencontre qui s'est tenue hier au CHU d'Oran, avec la participation de psychiatres et de chefs de service venus de plusieurs établissements hospitaliers d'Algérie. Placée sous le thème «les enjeux de la psychiatrie à l'hôpital général», cette journée d'étude a été marquée par la présence du sous-directeur de la santé mentale au sein du ministère et qui a évoqué le projet du nouveau plan national de santé mentale qui devrait être ficelé à la fin 2015. Son élaboration qui a été entamé en octobre 2014 sera le fruit d'un travail sectoriel et permettra peut-être de réhabiliter la santé mentale, la psychiatrie en Algérie. D'ores et déjà, l'intervenant dira que ce projet de plan se doit de prendre en considération les recommandations de l'OMS qui, dans son plan d'action global prévoit que d'ici 2030, les troubles mentaux vont augmenter de 20% dans le monde et que la dépression sera la première cause d'incapacité et d'invalidité dans le monde». Chez nous, la situation, selon les données médicales est tout aussi inquiétante puisqu'il a été dit lors de cette journée d'étude, que «la prévalence des troubles mentaux est très élevée dans la population générale puisqu'elle atteindrait les 60% en Algérie, 48% dans le Maghreb». Le représentant du ministère dira encore à ce sujet certes «la guerre de Libération nationale et la décennie noire ont eu un impact certain, mais les mutations de la société, la mondialisation, tout un processus de transformation de la société qui n'est plus la même, provoquent des tiraillements, des tensions, de la violence ». Aujourd'hui ce projet de plan national de santé mentale va entériner l'abandon de la logique des grands hôpitaux de psychiatrie et orienter les soins et la prise en charge vers des soins ambulatoires, les soins de proximité, les séjours courts au lieu des séjours longs et l'enfermement «alors que de nombreux progrès ont été fait dans les médicaments » nous a-t-on dit. Mais avec seulement 200 lits à l'échelle nationale réservés à la santé mentale dans les hôpitaux généraux, le challenge sera difficile. Le représentant du ministère ajoutera «le plan national de santé mentale va suivre les recommandations de l'OMS, on va s'inspirer du plan et des doléances de l'OMS. Nous avons tout intérêt à revoir la santé mentale et suivre les recommandations de l'OMS pour répondre aux exigences de l'heure». Par ailleurs, une autre communication présentera le projet de «l'organisation de la psychiatrie de liaison» au CHUO, et qui s'appuie sur plus de coordination et de liaison entre les psychiatres et leurs collègues des autres services «aller vers les malades des autres services pour dépister les troubles mentaux alors que la prévalence des troubles mentaux dans la population des malades chroniques est très importante», dira le Dr Dahdouh- Guermouche, initiatrice de la rencontre.