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Tendances
Aït-Ahmed, l'honneur de la tribu
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 12 - 2015


Youcef Merahi
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Jamais le proverbe de la datte et du régime de datte n'a été utilisé, comme lors de cette circonstance du décès du dernier de ceux qui ont rêvé la libération de l'Algérie. Ce proverbe est couramment utilisé dans nos contrées, quand une personne décède et que le tout tribal fait ses louanges. C'est le rôle des contempteurs de tout bord.
Dès lors, un disparu a toujours le beau rôle, même si de son vivant, il fut voué aux gémonies. Pour faire causette lors des veillées funèbres, on dit que seuls les meilleurs qui s'en vont, cachant hypocritement qu'on tient à la vie comme à la prunelle de nos yeux. Sauf que dans ce cas, quelle que soit l'opinion qu'on peut avoir du parcours, le défunt n'est pas n'importe quel quidam d'entre nous ; il s'agit de Hocine Aït-Ahmed, dont la vie se confond – près de soixante-dix ans, selon un confrère averti-, avec le combat politique.
Si j'ai emprunté à Rachid Mimouni l'intitulé de cette chronique, ce n'est pas pour faire joli ; c'est pour tenter de comprendre le vœu d'Aït-Ahmed d'être enterré parmi les siens, sur les hauteurs altières de la Kabylie. D'aucuns n'ont pas compris cette dernière volonté, alors qu'il est naturel de vouloir reposer chez soi, à côté des parents.
C'est une tradition, allais-je dire ! Il n'y a pas, à mon sens, une quelconque lecture politique à faire. Et même si c'était le cas, Aït-Ahmed a refusé, sa vie durant, tout diktat et toute corruption politique. D'autres ont de suite compris ce geste comme étant un refus noble de ne pas être enterré à El-Alia, parce qu'untel y est déjà, celui qui l'a combattu, celui qui l'a emprisonné, etc. Je ne dénie pas le droit à ceux-là d'opter pour cette analyse, c'est leur droit. Je veux juste leur dire qu'il y a un honneur à vouloir reposer au cimetière de la tribu ; oui, je dis bien un honneur. Puis, à ce stade où l'être rejoint son Seigneur, on n'est plus au niveau de ces calculs bassement terrestres.
Juste à l'annonce de son décès, le compteur des réactions s'est emballé, au point où l'étonnement fait place au recueillement. Personnellement, j'ai été surpris, à plus d'un titre. Je connais la versatilité de l'Algérien, face à la mort. D'un coup, le défunt se métamorphose en icône. Je ne parle pas seulement pour Hocine Aït-Ahmed, je vise surtout le commun des mortels ; d'autant que depuis les années 90, l'on se rencontre le plus souvent dans les cimetières ; les endroits conviviaux devenant soudainement une rareté dans notre pays. Justement, il y a un proverbe qui dit : «Ce n'est qu'une fois l'arbre abattu que l'on se rend compte de sa grandeur et de sa magnificence». Aussi, j'ai entendu pas mal de commentaires. Aït-Ahmed a eu du Dda Lho, à tout bout de champ. D'un coup, l'on se rappelle qu'à 22 ans, il a été le responsable de l'OS et qu'il est le cerveau du hold-up de la banque d'Oran. Non, aujourd'hui, ce n'est plus Ben Bella ! Puis, qu'il est le père de la diplomatie algérienne ; qu'on se rappelle Bandung et l'ONU. Il n'y a pas que cela ! Qu'il est le seul, parmi les prisonniers du Château, à avoir pris en compte les conclusions du Congrès de la Soummam. Qu'il est républicain, mais qu'il s'est fourvoyé avec les islamistes à Rome. Qu'il a refusé d'être Président, après le départ de Chadli, parce qu'il est légaliste. Qu'il est propre, honnête et patriote, jusqu'au bout des ongles. Certains ont même loué son élégance racé et son port de tête. Oui, j'ai lu ce commentaire quelque part. Sur Facebook ? Peut-être ! Le FFS, qu'il laisse orphelin, a promis de remettre les pendules à l'heure, en temps opportun. Mais celui qui a déclaré qu'il fallait réhabiliter Aït-Ahmed a fait dans l'escroquerie et l'indigence intellectuelle. De quelle infamie est-il donc coupable, pour espérer sa réhabilitation ?
Avec Hocine Aït-Ahmed, une leçon d'histoire est écrite en lettres majuscules. Qu'elle se tourne, aussi. J'avoue que, personnellement, j'ai vu en sa personne une énigme, il y a quelques années. Car, il est difficile à cerner, comme personnalité politique. C'est, peut-être, ce qui a fait sa force et son charisme.
Quel serait demain son héritage ? Ne tomberait-il pas dans l'oubli, un peu comme c'est le cas pour Boudiaf ? Dès la semaine prochaine, l'Algérie mettra son nom sur beaucoup de frontons institutionnels : lycées, stade, aéroport, université... Que sais-je encore ? On est très fort pour ces gestes spectaculaires et ostentatoires. Mais l'Algérie officielle retiendra-t-elle le message d'une vie de combat de Hocine Aït-Ahmed ? Le message ? C'est simple : une assemblée constituante, l'alternance au pouvoir, la primauté du politique sur le militaire, des élections sans bourrage des urnes, une république sociale... Après ce long exil, exil forcé (faut-il le rappeler ?), Hocine Aït-Ahmed rejoindra définitivement sa terre natale, celle pour laquelle il a lutté toute sa vie. Parmi les siens. Sur les hauteurs. Sous l'olivier ancestral. Certains le pleureront, franchement.
D'autres verseront des larmes de crocodile, pour la circonstance, puis reprendront le chemin de la vilenie politique. Je ne me fais aucune illusion. J'ai totalement consommé mon crédit des illusions. Aussi, j'emprunte à Matoub Lounès ce vers, en le paraphrasant : «Staêfou thoura a Dda Lhocine !»


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