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CE MONDE QUI BOUGE
A propos de l'Otan sunnite
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 03 - 2016


Par Hassane Zerrouky
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C'est quelque chose d'inédit. Quelque 20 pays dont les pays du Golfe, le Pakistan, la Malaisie, la Turquie, l'égypte, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, le Soudan, le Sénégal, participent depuis dimanche dernier à l'un des plus importants exercices militaires au monde dans le nord de l'Arabie Saoudite. Dans quel but, contre qui, quel ennemi, ce gigantesque déploiement de forces terrestres, aériennes et navales, baptisé «Tonnerre du Nord» et mobilisant plus de 200 000 militaires ?
Ces manœuvres militaires, explique l'agence de presse saoudienne SPA, sont destinées à former des troupes à la lutte contre «les forces illégales et les groupes terroristes», dans le but de «coordonner» les efforts de ces pays pour «préserver la sécurité et la stabilité de la région». Soit. On observera que ces manœuvres ont lieu deux mois après l'annonce à Riyad d'une coalition de 34 pays musulmans, placée sous tutelle de l'Arabie Saoudite, dont l'objectif sera de «combattre le terrorisme militairement et idéologiquement». Et dont le centre de commandement est basé à Riyad, la capitale saoudienne.
Mais qui sont ces «forces illégales» – et illégales par rapport à quoi ? – et ces groupes terroristes» évoqués par l'agence saoudienne ? On peut se demander si l'expression «groupes terroristes» ne désigne pas plutôt que l'Etat islamique (EI, Daesh) les houthis chiites yéménites qui contrôlent Sanaâ la capitale du Yémen, et contre lesquels l'Arabie Saoudite mène une guerre implacable à la tête d'une coalition arabe depuis mars 2015. Sans résultat autre que la destruction de sites historiques – le Yémen, ancien royaume de Saba, est un pays de vieille civilisation – et des pertes humaines estimées à plus de 10 000 civils tués par les bombardements de cette coalition. Cette guerre du Yémen, peu médiatisée, malgré les moyens mobilisés et l'aide logistique des Etats-Unis, est en train de tourner au fiasco pour le régime saoudien et notamment pour son ministre de la Défense, le prince Mohamed Ben Salmane. Tout ça pourquoi ? Parce que Riyad, qui a de tout temps considéré le Yémen comme son arrière-cour, est persuadé que l'Iran, via les houthis chiites, cherche à lui faire un enfant dans le dos.
Cette coalition de 34 pays, dont 20 participent donc aux exercices militaires et dont ne font pas partie l'Algérie, l'Irak, le Liban ni naturellement l'Iran et la Syrie, est calquée sur le modèle de l'Otan (l'Alliance atlantique dirigée par les Etats-Unis). Cet Otan «sunnite», comme l'ont dénommé certains commentateurs et experts, est dirigé contre l'Iran et ses alliés dans la région. Pour Riyad, «la menace principale n'est pas Al-Qaïda ou l'Etat islamique, mais l'Iran et ses affidés», explique Thomas Lippman, chercheur au Middle East Institute de Washington, un des meilleurs connaisseurs du royaume saoudien, cité par l'hebdomadaire français Le Point. Selon lui, les Saoudiens semblent obsédés par l'Iran tout comme les Turcs le sont par les Kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).
Si l'autre cible de cet Otan sunnite est la Syrie, puisque Riyad et ses alliés n'excluent pas une intervention terrestre en territoire syrien pour combattre officiellement l'EI alors que tout le monde sait que c'est le régime de Damas qui est visé, cette alliance militaire a aussi des objectifs de pérennisation des Etats en faisant partie. Le petit Bahreïn où l'Arabie Saoudite a envoyé ses blindés réprimer une révolte contre la monarchie bahreïnie en mars 2011 a sans doute servi, par anticipation, d'exemple de ce qu'il faudrait faire si l'un des 34 membres de cet Otan sunnite devenait la proie de troubles fomentées par des «forces illégales» comme le mentionne en début de cette chronique le communiqué de l'agence saoudienne.
En tout état de cause, les exercices militaires organisés par cette alliance militaire dont tous les Etats membres sont des obligés de Washington ne visent pas à venir en aide un jour aux Palestiniens. D'ailleurs, il n'en a pas été question lors du sommet de Riyad. Sur ce plan, les choses sont claires : a-t-on en effet jamais entendu depuis qu'existe le conflit israélo-palestinien un dirigeant saoudien menacer Israël ou dénoncer avec la fermeté voulue la répression et la colonisation israéliennes dans les territoires occupés palestiniens ?
Ce qui est quasi-certain aussi, c'est que cet Otan sunnite n'aurait jamais vu le jour sans l'aval des Etats-Unis et de leurs alliés. D'ailleurs, sa mise en place n'est pas perçue comme une menace par les capitales occidentales mais comme un outil de sécurité et de stabilisation régionales !


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