L'opération de déminage engagée par les unités de l'ANP du génie militaire de la 2e Région militaire, depuis 2004 à travers les zones ouest de la wilaya de Naâma, notamment les communes de Naâma, Aïn-Séfra, Kasdir, Moghrar, Tiout, Djeniène-Bourezg, Sfissifa, Mekmen-Benamar, et A/Benkhélil, a pris fin au mois de mai dernier. Les éléments de l'ANP ont, à l'occasion de la cérémonie de remise de la dernière partie déminée, présenté aux autorités locales de la wilaya, un exposé portant sur toutes les opérations engagées par les unités de l'ANP d'assainissement des terres des engins de la mort depuis l'année 2004. C'est ainsi que sur une superficie totale d'un peu plus de 10 134 hectares assainis, 236 083 unités de différents types ont été neutralisées à travers le territoire de la wilaya de Naâma, a-t-on appris. Notons que ces engins de la mort, hérités de l'ère coloniale, ont durant plusieurs décennies après l'indépendance, continué à alourdir le bilan des victimes de guerre. L'on dénombre au niveau de la wilaya de Naâma, plus d'une cinquantaine de morts et quelque 168 cas frappés de handicaps à vie à différents stades, victimes de ces armes sans maître. Ceci démontre le danger et la souffrance que cause à nos jours, la machine à tuer aux populations de cette contrée du sud-ouest algérien. Rappelons que conformément au traité d'Ottawa ratifié par plus de 120 pays en décembre 1997, portant destruction des mines, l'Algérie, qui en fait partie, a procédé à plusieurs opérations de destruction de son stock, a indiqué le colonel Hassane Gherabi, président de la commission interministérielle chargée du suivi de ce traité. En marge de cette cérémonie, le colonel a procédé à l'inauguration d'une fresque et d'une petite parcelle cernée de fil barbelé symbolisant les terrains minés. Aujourd'hui, dira-t-il, ces superficies assainies permettront au développement des activités économiques de la région et pourront être sources d'investissement dans le domaine agricole et autres... pour les fellahs, les éleveurs et les opérateurs économiques. Dans le même sillage, le général Mostéfa Maâzouzi, commandant du 36e BIM (Bataillon d'infanterie) de la zone de Aïn-Séfra, a déclaré qu'une section mécanisée de ces unités, composée de compétences de déminage (des spécialistes et des appareils d'une technique moderne), a également contribué aux opérations d'assainissement. Cette terre qui était privée est maintenant entre les mains des populations qui ont longtemps souffert des mines. Notons enfin, que les mines anti-personnel éparpillées sur les bandes frontalières est et ouest connues sous l'appellation sinistre de lignes Challe et Morice. La ligne Morice du nom du ministre de la Défense André Morice, d'une longueur de 460 km a été constituée avec du fil barbelé à partir de juillet 1957 sur la bande frontalière avec la Tunisie. Tandis que la ligne Challe, du nom du général Maurice Challe, commandant en chef en Algérie de 1958 à 1960, d'une longueur de 700 km a été consitutée le long de la frontière avec le Maroc. Quelque 11 millions de mines ont été plantées sur les deux lignes est-ouest, dont plus de 9 millions ont été neutralisées par les éléments de l'ANP depuis 1962.