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Contribution à l'enseignement universitaire de la médecine en Algérie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 09 - 2017

C'est sous la présidence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et la modération du secrétaire général du même ministère que les travaux de la Conférence nationale des universités ont débuté dans l'auditorium bien climatisé de la nouvelle faculté mixte de médecine à l'abri de la chaleur torride en cette fin du mois de juillet de cet été 2017. Tous les moyens et savoir-faire ont été mis à la disposition des très nombreux participants, cadres du ministère, recteurs d'université, doyens de facultés de médecine et collaborateurs, présidents des CPNS (comités pédagogiques nationaux de spécialité), professeurs de médecine toutes spécialités et promotions confondues, tous acteurs indispensables pour la réussite de ladite conférence. Sauf que certaines personnes ressources qui avaient, par le passé, participé et contribué activement à la formation de générations d'hospitalo-universitaires manquaient à l'appel. Cette période estivale serait sans doute l'une des causes de la défection, de même que la capacité de l'auditorium ne pouvait que limiter le nombre de participants.
Le discours inaugural aura permis au ministre en charge du secteur de faire une présentation exhaustive des aspects essentiels relatifs à tous les domaines des études supérieures et le rôle des universités et des grandes écoles quant à la formation de l'élite, source intarissable de la ressource humaine qualifiée dans tous les secteurs de la vie socioéconomique.
Lui emboîtant le pas, le secrétaire général a mis l'accent, lors de la première partie de cette journée, sur l'amélioration et l'actualisation des études de médecine concernant le préclinique et la clinique de l'enseignement théorique et pratique du médecin généraliste. Et c'est en présence des responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière que le secrétaire général a, judicieusement et à juste titre, souligné et insisté sur la terminologie usitée, à savoir la refonte et non la réforme de l'enseignement en médecine.
En effet, la refonte, disait-il, est le terme approprié à cette stratégie adoptée et au «remodelage» des différents modules, l'actualisation de leurs contenus théoriques qui est «le savoir» et leurs intégrations en pôle qui constitue la nouveauté et aussi l'implication des structures hospitalo-universitaires et hospitalières relevant du département de la Santé, pourvoyeuses par ses services hospitaliers de terrains de stages et utilisateurs pour la mise en application du «savoir-faire» qui s'acquiert dans les laboratoires de dissection et dans d'autres de travaux pratiques avant tout acte de chirurgie ou d'endoscopie interventionnelle sur le patient. Les représentants du ministère de la Santé concernés ne pouvaient qu'apporter leur totale adhésion. Intimement liés, les deux départements ministériels ne peuvent être que complémentaires.
Ce qui a fait dire à plusieurs intervenants, qu'il faut obligatoirement faire réactiver la Commission de coordination hospitalo-universitaire nationale (CCHUN), organe à tutelle mixte. Nous n'insisterons jamais assez en affirmant que les supports pédagogiques de formation et les moyens matériels, équipements et instrumentations constituent un ensemble commun aux trois missions de tout hospitalo-universitaire, enseignement, recherche fondamental, recherche clinique, activité hospitalière qui s'imbriquent dans cet espace commun sans frontière aucune (cf/Première Conférence nationale organisée conjointement les 29/30 juin 2011 au Palais des nations).
A ce titre, le secrétaire général a souligné que la refonte suggérée est arrivée à maturité dans la réflexion et sa mise en application graduelle, sans précipitation et sans bouleversements majeurs, sera placée en observation pendant une année au moins. Sa mise en œuvre débutera dès l'entame de l'année universitaire 2018-2019.
Les débats qui s'ensuivirent étaient fort intéressants, entre autres, sur les nouvelles disciplines à introduire et l'opportunité de changement de discipline dans leur chronologie annuelle telle que l'immunologie enseignée en troisième année et ramenée en deuxième année. Sans nul doute que ce changement a procédé de l'avis donné par les enseignants de la discipline, mais quel que soit l'avis des uns et des autres, il faut faire la différence entre l'immunologie, science fondamentale à l'instar de l'histologie, la physiologie et les pathologies immunologiques au même titre que l'histopathologie ou la physiopathologie. D'autres intervenants en ont profité, tout en restant dans le vif du sujet de l'enseignement mais en adaptant à leur tour la terminologie qui sied aux débats qu'ils voulaient aborder en glissant du qualificatif refonte à celui de réforme de l'enseignement et la formation du médecin généraliste. Ils souhaitent, toutefois, revoir son cursus en tenant compte de sa place prépondérante dans la médecine de famille ou médecine à portée sociale, essentiellement, le rôle qu'il doit assumer contre les maladies émergentes, véritables fléaux des temps modernes, l'obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les maladies psychosomatiques, en particulier le cancer qui mobilise certes toute la communauté médicale, toutes spécialités confondues, qui est l'une des premières causes de décès à l'échelle mondiale et constitue un défi à relever comme ne cesse de le souligner le Pr Zitouni, président du plan cancer au niveau national, à chacune de ses conférences et ses participations à des congrès scientifiques dans les différentes spécialités.
D'ailleurs, à cette occasion, sollicité par le secrétaire général, l'éminent confrère a fait une rétrospective sur l'évolution et un historique fort instructif des études médicales et que «nous avons hérité du système d'enseignement universitaire colonial, à savoir une faculté de médecine avec un enseignement universitaire académique.» En ces temps, il y avait dans notre immense pays tout juste 250 à 300 médecins et au niveau de l'unique faculté de médecine d'Alger, le corps de rang magistral algérien se comptait sur les doigts d'une seule main. Il sera renforcé, dira-t-il, à partir de 1963 par quatre autres membres. En effet, au concours d'agrégation de 1963 en France, furent admis à titre étranger Aldjia Benallègue en pédiatrie (qui dirigera le service de pédiatrie de Mustapha avant d'être affectée à Parnet où elle créera un nouveau service), El Hadi Mansouri en chirurgie générale, Moulay Merioua en Médecine interne, Slimane Taleb en histologie-embryologie, ce qui renforça quelque peu l'effectif des agrégés de la Faculté de médecine d'Alger.
Le Dr Sadoun Zemirli, Tunisien de mère algérienne, ayant également passé son concours d'agrégation en urologie en 1962 à Paris, postulera pour le poste ouvert à Alger qu'il rejoindra en janvier 1963 (la Tunisie d'alors n'avait pas de faculté de médecine).
Pour la première fois de son histoire post-indépendance, l'Algérie organisait son concours d'agrégation en octobre 1967. Il a été fait appel à un jury européen, essentiellement français, pour évaluer, d'une façon impartiale, nos premiers futurs agrégés dans une vingtaine de spécialités. Plus tard seront nommés par décret présidentiel une dizaine d'agrégés sur la base de titres divers.
L'année 1971 a été l'année de la grande et unique réforme des études en sciences médicales où l'enseignement académique propre à une faculté a été remplacé par un enseignement universitaire «plus professionnel» dont la mission revenait aux instituts. Il fallait former un millier de médecins généralistes par an. Cette réforme et cette période des instituts a atteint ses objectifs du nombre de médecins généralistes à former et répondre, un tant soit peu, à la demande du secteur de la santé publique. Pendant deux décennies, les Instituts nationaux d'enseignement en sciences médicales (Inesm) avaient rempli les missions qui leur ont été dévolues. L'année 1975 verra l'émergence du résidanat qui permit la formation de pleines cohortes de spécialistes et dans multiples disciplines médicochirurgicales. Après ce rappel historique, la question tellement d'actualité a trait à la réforme de l'enseignement de médecine générale en première post-graduation au même titre que les autres spécialités ou pour faire simple à l'instar de la médecine interne et/ou pourquoi pas de la pédiatrie qui peut être considérée, navré de cette comparaison simpliste pour mes amis et collègues pédiatres, comme la médecine générale de l'enfant sans occulter les différentes spécialités pédiatriques qui existent aussi bien sous d'autres cieux et celles qui timidement se sont individualisées eu égard à des oppositions le plus souvent énergiques pour ne citer que la néonatalogie et l'oncologie pédiatrique.
Constatant que l'Algérie était l'un des rares pays, sinon le seul à former ses médecins dans les instituts, il fut, avantageusement, décidé à l'orée des années 1990 de revenir à la dénomination originelle de faculté de médecine. Ceci suppose que l'on revienne à un enseignement académique, mais rien n'a changé dans la stratégie de formation, aucune réforme, ni refonte, si ce n'est quelques séminaires, conférences ici et là avec quelques recommandations mais sans changements qui devait justifier le retour à l'ancienne dénomination. Il y a lieu de citer, à titre indicatif, les principaux séminaires nationaux organisés par le ministère de la Santé tels que le séminaire atelier sur «Le poste de travail du praticien généraliste» (Seraïdi du 1er au 7 octobre 1982), les séminaires nationaux organisés par le secrétariat permanent de la CCHUN sur «La formation du médecin spécialiste» (Oran 10, 11 et 12 juillet 1984)» et sur «La formation du médecin généraliste» (Biskra du 26 au 31 janvier 1985) et le séminaire sous l'égide du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ayant pour thème «Former les médecins algériens de demain/Etat des lieux et propositions prospections» (Alger les 21, 22 et 23 mai 2000).
Ces différents séminaires organisés séparément par l'un ou l'autre ministère de tutelle ou les deux concomitamment démontrent, si besoin est, qu'une structure commune aux deux ministères avec un secrétariat permanent est plus que nécessaire. Elle est, impérativement, indispensable pour une gouvernance certes impliquant le même corps hospitalo-universitaire ne devant, en aucun cas, occulter le corps paramédical, cheville ouvrière, clé de voûte de toute réforme de santé. Pour ce faire, elle doit induire une bonne gouvernance managériale pour une meilleure qualité des soins.
Certes, si des diplômes de doctorat en sciences médicales ont été judicieusement institués au niveau de la deuxième post-graduation, concernant le diplôme de doctorat en médecine couronnant les études de médecine générale, rien n'a, encore, été fait. Mais l'espoir est encore permis, puisque le département de pharmacie a eu la main heureuse en institualisant une thèse de docteur en pharmacie. En binôme, 250 internes en pharmacie soutiennent chaque année, depuis trois ans, une thèse de recherche fondamentale clinique.
Avec ses différentes disciplines et ses nouvelles spécialités telles que la filière industrielle ou hospitalière et d'autres, la pharmacie ne mérite-t-elle pas d'être autonome et ne plus être à la remorque de la fac de médecine ? Dans le même registre, le département de médecine dentaire devra avoir son propre décanat. Chaque département érigé en faculté doit aussi avoir sa propre gouvernance et son propre budget. Notre pays doit-il être le seul à se singulariser par cette désuète organisation de faculté mixte de médecine ? Sommes-nous dans l'obligation d'avoir autant de facultés de médecine que de facultés de pharmacie et de facultés de médecine dentaire ? (ambigu)
En attendant l'université des sciences médicales et ou de la santé où la formation paramédicale est intégrée comme c'est le cas dans les universités de Mostaganem et de Béjaïa attendue depuis des lustres, rien n'empêche d'ériger les deux départements de pharmacie et de médecine dentaire en faculté dans les universités existantes en s'appuyant sur des critères objectifs d'éligibilité.
En tenant compte de la réforme des années 70 et des différents séminaires sur la formation du praticien généraliste et du praticien spécialiste, la conférence conjointe des deux ministères de tutelle de 2011 et enfin la dernière conférence de 2017 sur la refonte de l'enseignement du médecin généraliste, il serait logique, voire impératif de faire une réforme et d'actualiser l'enseignement du médecin généraliste en lui donnant une formation adaptée certes, scientifique et technique, mais aussi sociologique avec ses dimensions humaines nécessitant un apprentissage de la sociologie médicale et de la psychologie sociale.
Que la médecine de famille soit choisie par vocation en tenant compte du profil du futur praticien et non par défaut, en nous inspirant de cette pensée de Rabelais qui disait : «science sans conscience n'est que ruine de l'âme.» La CCHUN est l'interface qui permet un ancrage avec tous les sujets abordés et traités lors de la conférence des universités car le Centre hospitalo-universitaire (CHU) et l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) doivent faire partie intégrante de l'université par ses facultés de médecine, ses amphithéâtres, de ses salles de travaux pratiques, de travaux dirigés, de ses laboratoires de dissections. Pour toutes les raisons évoquées dans la Conférence des universités, la CCHUN doit être réhabilitée pour retrouver sa place et ses missions essentielles et plurielles car elle est partie prenante dans tous les aspects d'un enseignement et d'une formation universitaires avec leur spécificité hospitalo-universitaire.
Cette haute instance scientifique doit, impérativement, s'impliquer dans le nombre et le flux des étudiants qui est le paramètre à prendre en compte avant l'entame de toute réforme. Il doit être le premier critère sur lequel les experts doivent se baser pour la stratégie de formation à adopter et à mettre en place pour sa réussite. En aucun cas le nombre ne doit être occulté, à défaut, toute refonte ou réforme sera inéluctablement vouée à l'échec. Est-il besoin de se rappeler les précédentes évaluations aussi bien internes qu'externes pour s'en convaincre ? Evaluation par la conférence internationale des doyens des facultés de médecine d'expression française (acronyme CIDMEF) des facultés de médecine d'Oran, de Constantine et d'Alger, ainsi que d'autres évaluations nationales par le Comité national d'évaluation pour l'assurance qualité.
La CCHUN devra être, aussi, partie prenante pour l'assurance-qualité qui concernera tous les sites formateurs aussi bien au niveau de la faculté de médecine qu'au sein même des services et des blocs pédagogiques des CHU et autres terrains de formation. Elle est aussi la structure idoine de réflexion, de propositions et de décisions pour la recherche scientifique qu'elle soit fondamentale et/ou clinique. Pérenne, elle veillera en permanence au profil de formation du personnel de santé et à l'adéquation entre les besoins du pays et les moyens matériels et humains mis en place. La CCHUN se doit d'être un vrai, un réel secrétariat permanent auprès des deux ministères.
O. Z. 
(*) Chef de service Orl et ccf chu, Béni messous, ancien doyen de la faculté mixte de médecine d'Alger, ancien président du CPNS, ancien, inspecteur en sciences médicales au MESRS.


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