Sur les questions relevant de la g�opolitique d�terminante, le consensus arabe ne s'�tablit toujours pas avec aisance. C'est reformul�, pour ne pas dire charcut�, que le projet de r�solution pr�sent� par la Jordanie relativement � un plan de paix avec Isra�l parviendra aux chefs d'Etat arabes qui, en d�finitive, auront � l'ent�riner ou le rejeter. Les ministres arabes des Affaires �trang�res, faute de strat�gie commune et de convergence de vues, se sont rabattus, hier, dans un ultime effort de communion, sur l'acceptation d'une formulation condens�e de la proposition jordanienne. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Les Jordaniens, en sollicitant la communaut� arabe pour autrement pr�senter l'initiative de paix de mars 2002 � Beyrouth, ont eu pour souci, vraisemblablement, de bifurquer de l'impasse vers laquelle est all�e droit l'initiative de Beyrouth. Cette derni�re, rappelons-le, n'a recueilli ni l'assentiment de l'Etat h�breux, ni suscit� l'entrain de la communaut� internationale. L'effort jordanien a rat� d'aboutir, cette fois-ci, du fait d'une certaine orthodoxie arabe s'agissant du conflit isra�lo-palestinien. R�vis�e par le ministre palestinien des Affaires �trang�res, Nasser Al- Qidwan, la proposition jordanienne a accouch� d'un projet de r�solution stratifiant, corrig�, l'ordre des priorit�s. Plus clairement, la R�solution d'Alger, si elle est adopt�e, conditionne la normalisation �ventuelle avec l'Etat d'Isra�l par un certain nombre de pr�alables � satisfaire, entre autres le retrait des forces isra�liennes des territoires occup�s en 1967, l'�dification d'un Etat palestinien avec comme capitale Al Qods. Selon le ministre �gyptien des Affaires �trang�res, la mouture de la nouvelle r�solution ne d�passerait pas quinze lignes. Autrement dit, il y aura �vacuation consid�rable du d�tail. Insatisfaction, il se comprend, jordanienne. Une insatisfaction, diplomatie oblige, qui ne s'avoue pas cr�ment. Mais, toujours estil, la d�l�gation jordanienne aura marqu� ce 17e Sommet de la Ligue arabe. Aussi et par la d�fection du roi Abdallah II. Une d�fection qui vient s'ajouter � celle du pr�sident libanais et du roi de l'Arabie Saoudite. Pour ce dernier, il n'est toujours pas certain qu'il se fasse repr�senter par le prince h�ritier. Il est question d'ailleurs d'une m�diation �gyptinne pour convaincre le royaume hach�mite de prendre part � ce Sommet d'Alger. Le guide de la R�volution libyenne, Al Kadhafi, viendrait, lui, s�rement, alors que c'�tait encore improbable jusqu'� hier. D'autant qu'il soumet au Sommet un certain nombre de questions � d�battre, les plus importantes �tant "l'affaire Lockerbie", la situation dans le monde arabe et le conflit isra�lo-arabe.