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A FONDS PERDUS
Qui veut affamer les Sahraouis ? Par Ammar Belhimer
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 07 - 2005

Contrairement aux id�es re�ues, c'est dans les pays en d�veloppement, particuli�rement sur le continent africain, que les migrations forc�es sont les plus nombreuses et les plus dramatiques. Ces pays sont � la fois les lieux d'origine et les lieux d'accueil de la majorit� des migrants internationaux (les personnes vivant hors de leur pays de naissance). Les Nations unies les �valuent � 120-130 millions de personnes.
Le nombre de r�fugi�s chass�s par les conflits internationaux et les guerres civiles est pass� de 8,2 millions � 18 millions depuis 1980, selon le Haut Commissariat aux r�fugi�s. Ce sont toujours les pays les plus pauvres qui en accueillent la majorit� : ils sont 7 millions en Afrique o� les guerres civiles ont provoqu� de brusques exodes. Les m�mes sources indiquent que plus des deux tiers des r�fugi�s cherchent asile dans un pays limitrophe, c'est-�-dire le plus souvent au Sud. En 1995, 12 millions de r�fugi�s et personnes d�plac�es �taient recens�s en Afrique sur un total mondial de 27 millions. L'Afrique � elle seule en abrite 35 millions, autant que l'ensemble du monde d�velopp�, alors qu'elle ne compte qu'un huiti�me de la population mondiale. Notre pays offre son hospitalit� � 358.000 Sahraouis. Le programme d'aide aux r�fugi�s sahraouis n'a rien de comparable dans l'histoire de l'aide humanitaire �manant de la famille des Nations unies ou des organisations non gouvernementales. Les Palestiniens sont assist�s par une agence sp�cialis�e, tandis que les Sahraouis d�pendent toujours du HCR, du PAM et d'autres ONG. Du fait de la nature du conflit et de sa long�vit�, ainsi que des reports successifs des solutions politiques � la question sahraouie depuis le cessez-le-feu et l'av�nement avort� des plans Baker, le programme est transform� en aide d'urgence permanente. La dur�e du conflit a bien �videmment multipli� les difficult�s de la communaut� internationale � apporter au peuple sahraoui l'attention et le soutien n�cessaires sur une aussi longue p�riode. On le comprend ais�ment : les pays donateurs sont interpell�s par d'autres urgences li�es � des catastrophes fortement m�diatis�es de l'ampleur du tsunami en Asie du Sud-Est, du Darfour au Soudan, de l'ex-Yougoslavie ou du Rwanda. Plus gravement, la multiplication des conflits r�gionaux et des guerres civiles, au d�but des ann�es 90, a provoqu� une explosion des op�rations d'urgence, d'aide aux r�fugi�s, et de maintien de la paix. Cons�quence : l'aide d'urgence repr�sentait plus de 10 % du total de l'aide publique au d�veloppement en 1995, contre 2 % en 1990. Aux priorit�s du moment s'ajoutent naturellement les pressions marocaines, des pressions d'autant plus d�sesp�r�es et irr�fl�chies qu'elles font suite � l'�chec des solutions militaires et diplomatiques mises en �uvre apr�s seize ann�es de guerre, le retrait marocain de l'Organisation de l'unit� africaine, l'�chec du plan Baker 2 et le boycott du r�f�rendum de 2004 du fait de la conviction du palais royal que l'exercice par le peuple sahraoui de son droit � l'autod�termination allait in�luctablement consacrer l'av�nement de l'Etat national auquel il aspire. Ni l'effondrement de l'empire sovi�tique, ni la chute du mur de Berlin, ni le d�clin des id�aux de lib�ration dans le monde n'ont pu contenir cette s�rie d'�checs successifs. D'autant qu'en 30 ans d'existence, le Front Polisario reste uni comme un roc et qu'aucune dissension ou conflit interne, de quelque nature que ce soit, n'est venu alt�rer sa l�gitimit�. En d�sespoir de cause, les pressions marocaines ne tiennent qu'� une action psychologique �uvrant � discr�diter la gestion de l'aide humanitaire afin d'affamer les r�fugi�s recens�s dans les camps aux fronti�res du Maroc, de l'Alg�rie et de la Mauritanie. Les m�dias lourds marocains exploitent le moindre petit indice collect� dans un souk des fins fonds mauritaniens, "les trous du cul du monde" d�sertique, pour accr�diter l'id�e d'un d�tournement "massif et organis�" de l'aide humanitaire. Qu'en est-il r�ellement ? L'aide aux r�fugi�s sahraouis �mane principalement du Haut Commissariat aux r�fugi�s (HCR) pour 2,8 millions de dollars et du Programme alimentaire mondial (PAM) pour 40 millions de dollars sur 20 ans. Ces aides sont r�colt�es suivant un syst�me des appels qui fait appel � la g�n�rosit� des donateurs sans qu'aucun m�canisme contraignant ne les engage. Les autres programmes des Nations unies dont les contributions ne sont pas obligatoires n'ont pas non plus �t� �pargn�s. Le PNUD (Programme des Nations unies pour le d�veloppement) ou le HCR (Haut Commissariat aux r�fugi�s) en t�moignent. Le ph�nom�ne est r�v�lateur d'une volont� croissante des pays riches de se d�sengager des programmes d'aide � l'�gard du Sud. La manifestation la plus �vidente demeure le c�l�bre bras de fer entre le Congr�s am�ricain et Bill Clinton, au sujet de la r�duction de l'aide am�ricaine. La modicit� des aides au regard des populations concern�es (on recense 358.000 r�fugi�s dans les camps sahraouis) est compens�e par une extraordinaire mobilisation dans laquelle le volontariat est l'outil privil�gi� pour la construction des �coles, des h�pitaux, des structures administratives et autres infrastructures. De m�me que les enseignants, les m�decins, les chauffeurs sont des b�n�voles. Tout ceci fait que le r�fugi� sahraoui est, gr�ce notamment � l'apport ing�nieux des femmes, le mieux organis� au monde. Il demeure certes un n�cessiteux mais, parce que la gestion quotidienne de l'aide ne lui co�te pas un centime, il ne revient pas cher � la communaut� internationale dont l'apport, r�duit au strict minimum, devient alors compl�mentaire. On �value � 0,22 dollar/jour ce que re�oit quotidiennement un r�fugi� sahraoui, alors que le standard HCR est de 5 dollars/jour. Les organisations intergouvernementales sont par contre budg�tivores : sur les 40 millions de dollars du PAM, 18 sont consacr�s � la gestion de l'aide. Les nombreuses inspections, audits et monitorings de l'Union europ�enne, du HCR et du PAM portant sur l'int�gralit� de la cha�ne, du port d'Oran jusqu'au camp le plus �loign�, l'ont unanimement confirm�. Donc, point de d�tournement massif et organis�. Il est, au contraire, �tabli que les aides apport�es sont loin de couvrir les besoins �l�mentaires du r�fugi� sahraoui. En effet, le panier alimentaire qui lui est distribu� inlassablement depuis trente ans r�pond au standard arr�t� par le PAM pour les cas d'urgence et les catastrophes. Il comprend une moyenne mensuelle par t�te de r�fugi� de :
- 13,5 kg de farine
- 2 kg de lentilles
- 1 kg de sucre
- 1 l d'huile.
Cons�quences : trois �tudes successives r�alis�es selon les m�mes crit�res, dont la derni�re sign�e Echo (Office europ�en de l'aide humanitaire) date de f�vrier dernier, �tablissent que le taux d'an�mie ne cesse d'augmenter depuis 1997. Ce taux atteint 66 en 2005 alors qu'il n'�tait que de 48 en 2001 et 2002 gr�ce, justement, � l'intervention d'Echo. Or, ce dernier n'arr�te pas de r�duire sa contribution en se contentant de compl�ter le programme du PAM pour � peine �viter les ruptures de stocks. L'aide de l'Union europ�enne r�tr�cit comme une peau de chagrin : elle est pass�e de 14,3 � 5 millions d'euros (th�oriquement 9 millions d'euros en 2005) pour couvrir 158.000 b�n�ficiaires seulement r�partis sur les territoires alg�rien et mauritanien. Pourquoi ce revirement ? Les responsables sahraouis l'imputent � l'instrumentalisation de certains membres d'Echo par le Maroc afin d'accr�diter la th�se du d�tournement de l'aide. Pourtant, soutiennent-ils, l'audit effectu� par ce m�me bureau en 2003 sur l'organisation et la gestion de l'acheminement de l'aide avait franchement battu en br�che les all�gations alaouites apr�s 15 jours pass�s entre Oran et les campements b�n�ficiaires. Ses conclusions sont unanimement corrobor�es par les enqu�tes de terrain p�riodiquement effectu�es par le HCR, le PAM et des dizaines d'ONG. Faute de pr�senter leurs excuses aux responsables sahraouis, le chef du desk d'Echo � Bruxelles, principal relais des th�ses marocaines, et ses collaborateurs du bureau d'Alger continuent � parler de "d�tournement" et qualifient les r�fugi�s sahraouis de "s�questr�s". On rel�vera que ce revirement subit co�ncide avec les manifestations hyst�riques et ridicules organis�es par les services marocains autour des repr�sentations diplomatiques alg�riennes � Bruxelles et en Europe et quotidiennement relay�es par la cha�ne de t�l�vision Al Maghribia. Comme pour la "Marche verte", l'atmosph�re d'union nationale cr��e autour de l'annexion du Sahara occidental donne un certain r�pit � une monarchie qui peine � se r�former. Mohamed VI r�alise aux d�pens de son image que si son p�re avait maintenu une certaine stabilit� politique, c'est notamment gr�ce � une r�pression f�roce. Les r�v�lations, neuves pour l'opinion marocaine, concernant le bagne de Tazmamart ou les assassinats politiques dans les rangs de l'opposition, n'ont encore livr� qu'une partie des secrets de l'horreur. Du fait de ce revirement, le budget 2005 est d�cid� sans consultation pr�alable des autorit�s sahraouies, des b�n�ficiaires eux-m�mes et des ONG en vue d'�valuer les besoins. Une d�marche unilat�rale et arbitraire qui va m�me � l'encontre de la d�cision du Parlement europ�en d'augmenter la contribution de l'Union apr�s que sa d�l�gation d�p�ch�e sur les lieux en mars dernier ait constat� le caract�re dramatique de la situation. Il devient donc vital de compl�ter et de diversifier le panier alimentaire par l'adjonction de produits de valeur nutritionnelle �lev�e comme les p�tes, le riz, l'orge, les l�gumineuses et surtout le lait ; le Ramadhan requ�rant naturellement un programme sp�cial comportant �galement des viandes et des fruits.


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