Dimanche dernier, le vieux stade du 20-Ao�t a abrit� le jubil� de Karim Maroc, ce remarquable joueur professionnel des ann�es 1980 qui avait �t� class� parmi les meilleurs milieux tournants �voluant en France et qui avait sacrifi� son statut pour le maillot national. Lors d�une m�morable soir�e en 1984, il avait enflamm� cette m�me enceinte, le public alg�rois d�couvrant pour la premi�re fois un footballeur �l�gant aux acc�l�rations foudroyantes et aux ouvertures lumineuses. Il �tait normal qu�il fasse partie de l�exp�dition mexicaine en 1986. Puis, il se fera emporter par les d�boires du football national au point de se retrouver dans la d�ch�ance, compl�tement oubli�. Puis, il remontera la pente au point que la famille du football national ait d�cid� de lui consacrer un jubil�. Maroc est apparu amaigri, les traits tir�s et le cr�ne parsem� de quelques cheveux blanchis par le poids des ann�es de gal�re. Ses anciens co�quipiers de l�EN avaient tous r�pondu pr�sent, de Assad � Zidane en passant par Megharia, Belloumi, Bencheikh, Kouici, Dahleb et bien d�autres. On aura tout de m�me remarqu� les absences de Madjer et Menad. Le c�l�bre supporter belouizdadi �Yamaha� �tait l� lui aussi. Il essaya d�amuser la galerie et le ministre de la Jeunesse et des Sports, mais un officier de police, un peu trop z�l�, l�emp�cha de poursuivre ses danses et ses grimaces et lui ordonna de se tenir tranquille. Sous les hu�es du maigre public pr�sent qui �tait surtout compos� de jeunes d�s�uvr�s et qui n�a pas compris que face � une banderole d�ploy�e au niveau de la deuxi�me tribune et qui glorifiait la r�conciliation nationale on puisse interrompre le �bouffon du roi�. Avant le match de gala entre les anciennes gloires des s�lections nationales de 1982 et 1986, un officier entama la distribution de maillot vert et blanc portant le chiffre 29 (en r�f�rence � la date du r�f�rendum sur la r�conciliation nationale) et les mentions �Oui� en arabe et en fran�ais. Evidemment, ce fut la bousculade pour s�arracher ces tuniques in�dites mais un jeune homme s�empressa de retirer le T-Shirt de son emballage pour le� br�ler. En voil� un qui voulait manifester, � sa mani�re, son opposition � la r�cup�ration politique du jubil�. Ce n�est que vers 18h que le coup d�envoi opposant les �vainqueurs de l�Allemagne� aux �mondialistes mexicains� fut donn�. Avec une composition des �quipes mixtes. Mais, surprise, Assad et Dahleb ne sont pas sur le terrain. Qu�importe, on les remplacera au� pied lev� en incorporant m�me un conseiller du MJS bedonnant et avec un arbitre femme. Les anciens internationaux avaient rev�tu des maillots blancs pour 1982 et rouge pour 1986. Mais au lieu d��tre flanqu� de leur num�ro d��poque et de la mention �jubil� Maroc�, c��taient les m�mes que ceux qui avaient �t� propos�s au public (campagne pour la r�conciliation nationale oblige). Sur le plan du spectacle, les Bencheikh, Belloumi et Cerbah ont d�montr� qu�ils n�avaient rien perdu de leurs qualit�s malgr� l��ge et� la bedaine. Pour la petite histoire, ce sont les rouges qui l�ont emport� sur les blancs par 5 buts � 1, une r�alisation de Maroc sur penalty. Malgr� un jubil� tourn� vers la propagande politique, peu de spectateurs, et quelques averses, Karim a eu droit � une longue ovation. Il m�ritait mieux mais l�important c�est que l�Alg�rie ne l�ait pas compl�tement laiss� tomber.