Tr�s classe, comme d'habitude, dans son costume officiel de l'�quipe de France, Patrick Vieira a d�crit un onze tricolore ma�tre de ses nerfs et de sa d�fense contre le Portugal (1-0), mercredi � Munich en demi-finale. Pour lui, l'une des clefs dans la performance de l'�quipe est la fa�on dont elle communique en interne sur les solutions � apporter sur son propre jeu. Elle en a encore apport� la preuve contre le Portugal. A quatre jours d'une finale France - Italie, le joueur de la Juventus rappelle que l'objectif n'est pas atteint. Il ne sera pas suspendu, au contraire de Saha. Patrick Vieira, vous �tes en finale de la Coupe du monde pour la deuxi�me fois... C'est une grosse satisfaction m�me la demi-finale a vraiment �t� difficile. On a fait ressortir d'autres qualit�s de l'�quipe de France sur ce match. On a �t� solidaire, on s'est beaucoup parl� pendant le match et � la mi-temps pour r�gler pas mal de probl�mes. Chacun a donn� son avis. Il y a beaucoup de communication positive dans le groupe. Qu'est-ce qui vous a g�n� chez le Portugal ? On savait que les Portugais �taient accrocheurs. Ils nous ont pos� beaucoup de probl�mes avec leurs individualit�s. Ronaldo et Figo, quand ils avaient le ballon, aimaient bien fixer les d�fenseurs sur les c�t�s , et comme Claude (Makelele) ou moi venions couvrir, �a lib�rait un peu d'espace. Apr�s, en deuxi�me p�riode, "Flo" (Malouda) et Franck (Rib�ry) ont accompli un gros travail d�fensif, ils ont tr�s bien couvert. �a a facilit� le travail de tout le monde. Vous avez parl� avec Zidane et Makelele apr�s le but. De quoi ? Avec Zizou ? On l'a f�licit� pour le penalty mais on s'est dit qu'il fallait se regrouper un peu plus sur le plan d�fensif car il y avait un peu trop d'espace laiss� aux Portugais. En seconde mi-temps, toute l'�quipe a fait un �norme travail d�fensif. (Sur les images au ralenti, Makelele semble r�p�ter �On n'est pas en place�). La fin a �t� tr�s chaude, quand m�me... Quand il reste cinq minutes, la pression est toujours plus forte. Mais nous n'avons pas paniqu�, nous sommes rest�s sereins. C'est la force de notre �quipe : beaucoup de joueurs ont d�j� v�cu ce type de moments. On s'est tous encourag� et c'est pass�. L'exp�rience a-t-elle fait la diff�rence ? S�rement. Enfin... Je ne sais pas si elle a fait la diff�rence, mais c'est important de savoir se serrer les coudes dans ces moments difficiles. On a fait bloc et tr�s bien d�fendu. Nous avons un mental d'enfer. On a tous envie d'aller au bout et le pire (sic), c'est qu'on sait qu'on a les moyens de le faire. Si pr�s du but, on ne va rien l�cher. Un mot sur la grande prestation de Lilian Thuram... Dans un match comme celui-l�, quand Lilian est comme �a, on sait qu'il ne peut rien nous arriver. Son entente avec William (Gallas) est extraordinaire. Ajoutez les deux sur les c�t�s et vous constatez qu'on est tr�s tr�s costauds d�fensivement, c'est une base pour aller en finale. �a repr�sente quoi, pour vous, cette deuxi�me finale ? On a du mal � r�aliser. Nous sommes encore dans le feu du match et de l'�motion. La satisfaction sera beaucoup plus forte quand on aura remport� la finale. On a toujours cru en nous. Depuis le d�but. On a travaill� pour �a, puis on s'est mis � jouer de mieux en mieux, la confiance a cr� a chaque match, et c'est tr�s important dans une phase finale. Pourtant l'aventure avait d�but� par un 0-0 au Stade de France contre Isra�l en septembre 2004... Le football, �a ne tient pas � grand-chose, c'est une remise en cause constante. Nous avons su la faire. On a progress�, sur le terrain, en dehors du terrain et dans les rapports entre les joueurs. On a appris � communiquer. On n'a pas peur de se dire la v�rit� les uns aux autres et chacun l'accepte. �a permet d'avancer. Vous n'avez jamais dout�? Bien que si, il y a du doute, quand les r�sultats ne sont pas l�, le doute s'installe. Mais il faut une certaine force mentale pour retourner la chose. Il y a dans le groupe des joueurs tr�s forts dans leur t�te. Du reste, on l'a prouv� au cours de cette demi-finale, il n'y a pas de secret. Aucun titulaire ne sera suspendu pour la finale, c'est l'autre grosse info... On a �t� d��u pour Louis Saha. C'est malheureux qu'il prenne un deuxi�me carton et qu'il manque la finale. On y a pens�, � tous ces joueurs qui avaient un carton jaune, c'est difficile de se lib�rer dans ces conditions. Mais on s'en sort tr�s bien : nous sommes en finale et nous y sommes avec presque tous nos joueurs.