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KIOSQUE ARABE
"Tarboucha", pour succ�der � Ubu Par Ahmed HALLI [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 12 - 2006

Oui, Monsieur le Pr�sident, nos femmes se font agresser dans la rue sans susciter la moindre r�action de d�fense. C'est aujourd'hui le sort peu enviable de toutes les personnes du sexe faible et du sexe fort affaibli par l'�ge. La violence physique conclut d�sormais la violence verbale, partie de notre patrimoine g�n�tique, quand elle ne la pr�c�de pas. Oui, Monsieur le Pr�sident, vous avez raison de vous indigner contre l'�tat de nos rues soumises � la loi des pr�dateurs.
J'aurais aim� cependant que votre indignation, voire une col�re vengeresse, s'�tende et frappe les th�oriciens de la violence faite aux femmes. Que les maires qui r�clament des certificats de virginit� aux futures mari�es soient stigmatis�s, voire d�mis pour "ijtihad" s�gr�gationniste. J'aurais aim� que vous remettiez � leur place ces "ul�mas" sans science qui s'agitent fr�n�tiquement parce que, pour une fois, notre ministre de la Religion a dit son souci de prot�ger les int�r�ts moraux et mat�riels de nos femmes. Il a conseill� (ordonn� e�t �t� mieux) aux imams d'exiger un acte de mariage civil avant de r�citer la "Fatiha". Du coup, nos "ul�mas", aussi chatouilleux que st�riles, l�vent l'�tendard de la r�volte. Des pans entiers de la soci�t� sombrent dans la bigoterie et la tr�mulation sans que ces messieurs ne cillent, donnant � croire qu'ils pourraient �tre les artisans du d�p�rissement d'un Islam, certes ombrageux mais respectueux des libert�s individuelles. Mais d�s qu'il s'agit de quelques bribes de libert� octroy�es aux femmes, c'est le soul�vement g�n�ral des m�les ou des faisants fonction. J'aurais aim� qu'il y ait beaucoup plus de femmes dans la salle pour vous entendre, Monsieur le Pr�sident, mais cela ne semble d�pendre que de vous. J'aurais aim� vous dire tant de choses que vous savez d�j� mais le souvenir du disque ray� depuis 1962 m'en dissuade. J'aurais aim�, certes, vous dire qu'il reste encore des choses � aimer dans ce cher pays mais la vision de nos jungles urbaines et le portrait que vous en avez esquiss� m'en d�couragent. Ce sont, au demeurant, ces renoncements et ces d�missions en cascade qui ont provoqu� les "�meutes du sexe" au Caire, le jour de l'A�d el- Fitr". Lors de ces graves incidents, plusieurs jeunes femmes avaient �t� viol�es en pleine rue sous le regard passif des passants. La seule r�action de la mouvance int�griste avait �t� de d�plorer que les violeurs n'aient pas fait de distinction entre femmes voil�es et non voil�es. Le journal des Fr�res musulmans avait m�me exhort� les futurs violeurs � s'en prendre d�sormais aux femmes qui provoquent par leurs tenues vestimentaires non conformes. Comme un fait expr�s, un lecteur m'a fait parvenir une vid�o de la cha�ne Iqra qui en dit long sur l'avenir de la femme en ce si bas-monde. Le document met en sc�ne un "alem" (th�ologien singulier) qui enseigne � des t�l�spectateurs acquis les diff�rences entre un homme et une femme. Il s'agit du cheikh saoudien Jassem Al-Mutawaa. Comme il n'a aucun doute sur le niveau intellectuel de ses ouailles, le cheikh nous apprend d'entr�e que "Dieu a cr�� l'homme et la femme chacun selon sa propre nature". Apr�s leur avoir laiss� un laps de temps suffisant pour se p�n�trer de cette id�e force, cheikh Jassem attaque sa d�monstration, palette graphique � l'appui. Il dessine, comme le font les enfants arabes, un cercle entourant deux autres petits cercles et une forme ovale, repr�sentant une t�te humaine. "Disons que ceci est l'homme", affirme-t-il. Juste � c�t� mais dans une autre couleur, Jassem Al- Mutawaa dessine un autre cercle de la m�me composition. "Ceci est la femme, dit-il � ceux qui n'auraient pas encore compris. Puis vient la d�monstration : quelques traits hachur�s pour repr�senter le cerveau sur le front de l'homme. Un phylact�re pr�s de la bouche, au-dessin moins fignol�, de la femme pour ass�ner la "m�re de toutes les v�rit�s" : l'homme r�fl�chit avant de parler. La femme parle avant de r�fl�chir. "Chez l'homme, proclame-t-il, la pens�e pr�c�de toujours les mots. Chez l'homme, la r�flexion vient en premier et la parole en second." Et comme il mesure l'�tendue de notre esprit critique, il prend soin de pr�ciser : "Bien s�r, je ne parle pas de tous les hommes et de toutes les femmes, mais de la plupart." Poursuite de la d�monstration : "La femme commence par parler puis en r�fl�chissant, elle s'aper�oit que ce n'est pas le sujet qu'elle voulait aborder. Alors, elle commence � faire marche arri�re intelligemment et entame un autre sujet. D'un autre c�t�, l'homme reste silencieux mais son esprit est en marche. Il travaille, il travaille et retarde peut-�tre un peu mais le cerveau d'un homme fonctionne pendant longtemps m�me sur des choses simples." Arr�tons l� la d�monstration avant que l'audimat de la cha�ne ne grimpe encore. Iqra est, para�t-il, la cha�ne la plus regard�e par les Alg�riens, ce qui devrait achever de me convaincre que le silence vaudra bient�t son pesant d'or dans ce pays. Il y a des signes annonciateurs comme cette indiff�rence, cette l�thargie des consciences qui arpentent nos macadams. Je reviens donc � l'imperturbable, l'inamovible, l'ind�collable ministre (1) de la Culture de l'Egypte, Farouk Hosni. Il appara�t, en effet, au fil des jours que la sortie m�diatique de Hosni n'�tait qu'une temp�te dans un b�nitier. Il se confirme aussi que le ministre en charge de la culture �gyptienne a bien l�ch� un carr� d'as pour deux sept, comme diraient les mordus de poker. A moins qu'il n'ait simplement fait un tour de passe-passe comme l'aurait fait l'ami "Tarboucha", voleur la nuit et premier sur le tapis de pri�re � l'aube, celui dont nous parlait la semaine derni�re notre confr�re Ahmed Taha Nakr. On se rappelle que celui-ci avait d�nonc� dans Al-Misri Al- Youm l'hypocrisie de Farouk Hosni, guerroyant contre le hidjab vestimentaire et imposant un niqab � la culture. Il affirmait que pour se faire pardonner ses "incartades" verbales, Farouk Hosni avait mis sur pied une commission religieuse pour censurer les �uvres litt�raires artistiques. Sur le m�me ton, Khaled Mountassar revient dans le magazine Elaph sur cette concession majeure faite aux islamistes. Pour lui, si le ministre n'a pas reni� ses propos et n'a pas pr�sent� des excuses au Parlement, il a fait pire. "Avec ses d�clarations sur le hidjab, Farouk Hosni a entrouvert la porte au d�bat de fond sur la nature de l'Etat en Egypte. Malheureusement, il a impos� un linceul sur la culture dans le seul but de gagner le pardon de ses d�tracteurs et d'�chapper aux repr�sailles." S'interrogeant sur la composition future de cette commission, le chroniqueur �gyptien se demande si des gens comme Djamel Al-Bana, Said El-Achemaoui ou Seyed Qimni, des opposants aux th�ses islamistes, en seront membres. Excluant, semble-t-il, cette �ventualit�, Khaled Mountassar met en garde contre le danger qu'il y a � laisser les religieux d�cider de la validit� ou non des �uvres culturelles. Au nom de quel Islam, d�cidera-t-on de la valeur d'une �uvre ? L'Islam de Hassan Tourabi, l'Islam de Omar Abderrahmane ou encore celui de Mohamed Mahatir, de Khomeini ou d'Ibn Al-Baz?, questionne notre confr�re. On pourrait peut-�tre sugg�rer l'Islam de "Tarboucha" puisqu'il semble progresser � pas de g�ant sur nos terres incultes si ouvertes � la d�raison. Le r�gne de "Tarboucha" pour succ�der � Ubu, pourquoi pas ?
A. H.
(1) Une petite question au passage : combien d'heures aurait tenu un ministre alg�rien apr�s avoir fait des d�clarations similaires � celles de Farouk Hosni sur le hidjab ? Vous pr�f�rez calculer en minutes ? Je vous l'accorde, le temps de passer un coup de fil sur la fameuse ligne directe.


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