Des peines allant de trois � sept ans de prison ferme ont �t� requises hier par le minist�re public � l�encontre des pr�venus poursuivis dans une affaire de trafic de cartes grises au niveau de la da�ra de Ch�raga � Alger. Parmi les mis en cause dans cette affaire, figurent des fonctionnaires de ladite administration, des policiers et des commer�ants. L�affaire mise en d�lib�r� et trait�e par le tribunal correctionnel de Bab-El- Oued a dur� plusieurs heures. Le verdict, quant � lui, ne sera connu que dans une semaine, laissant ainsi planer le doute sur une affaire dont le jugement n�a pas r�ussi � lever toutes les zones d�ombre. L�affaire en elle-m�me remonte � 2003. Une lettre anonyme adress�e au service de la police judiciaire de la S�ret� de wilaya faisant �tat d�un trafic de cartes grises au niveau de la da�ra de Ch�raga a �t� � l�origine de l�ouverture d�une enqu�te. Cette derni�re est assur�e par les �l�ments de la brigade criminelle de la division ouest, une des trois structures de police cr��e en 2003 et relevant directement de la police judiciaire de la S�ret� de wilaya d�Alger. Il est � noter que cette affaire, trait�e une premi�re fois par le tribunal correctionnel de Bir-Mourad-Ra�s, n�a donn� aucune suite � ce scandale. Deux ans apr�s, soit en 2005, le scandale refait surface. Le dossier est de nouveau pris en charge par la justice et transmis � une autre juridiction de la capitale, en l�occurrence le tribunal correctionnel de Bab-El-Oued. �Ils m�ont exig� de verser une tchipa �Madame la pr�sidente, je n�ai rien avoir dans cette affaire. Des policiers ont exerc� une pression sur moi. J�ai fait l�objet de tortures qui m�ont contraint d�avouer des actes que je n�ai pas commis. Durant la p�riode des faits, je n��tais pas en poste�, se d�fend B. A., l�ex-chef de service des cartes grises au niveau de la da�ra de Ch�raga. �C�est faux�, s�est exclam� pour sa part la pr�sidente du tribunal. �On vous accuse d�avoir falsifi� des documents administratifs et en contrepartie, vous avez per�u de l�argent atteignant jusqu�� un million et demi de dinars. C�est vous qui avez propos� de payer une tchipa pour que l�affaire soit class�e�, a ajout� sur un ton ferme la pr�sidente. Reprenant la parole, le principal accus� tente d�avancer ses arguments. Il explique : �J�ai d�pos� une plainte au niveau de la S�ret� de wilaya d�Alger pour d�noncer cette situation. C�est un certain officier Yacine qui a re�u ma plainte, en lui expliquant les dessous de cette affaire. Je d�fie quiconque de prouver que j�ai propos� de payer une tchipa. Ce que j�ai dit sur le P-V de police a �t� dit sous la contrainte de la torture. Les enqu�teurs m�ont oblig� de signer le proc�s-verbal.� Des propos qui ne semblent gu�re convaincre la magistrate qui demande � l�accus� qu��il n�existe aucune trace de cette plainte au niveau du Commissariat central�. Usant de son autorit�, la pr�sidente du tribunal tente d�arracher des aveux, mais en vain, l�ex- chef de service de la structure des cartes grises rejette en bloc l�accusation. La m�me attitude sera observ�e par B.C., un ex-fonctionnaire de la da�ra de Ch�raga. Ce dernier, dont le fr�re est policier, �galement poursuivi dans cette affaire, est reconnu coupable d�avoir �facilit� la falsification des documents administratifs (cartes grises) au profit de tierces personnes, dont votre fr�re�. 14 millions pour chaque dossier trait� La m�me accusation est retenue contre le troisi�me pr�venu. Selon l�arr�t de renvoi, ce dernier est accus� par la justice d�avoir servi �d�interm�diaire entre le chef de service et les propri�taires des v�hicules�. Alors que le quatri�me pr�venu, qui a reconnu devant le tribunal avoir exerc� le m�tier de revendeur de v�hicules, a r�fut� l�id�e selon laquelle, �j�ai demand� une tchipa pour que mes dossiers soient r�gularis�s.� �Pourquoi ferai-je cette d�marche, alors que les v�hicules portent mon nom�, a lanc� � l�adresse de la pr�sidente du tribunal. Le jeu des questions- r�ponses a jusque-l� dur� pr�s de trois heures. En vain. En effet, ni la pr�sidente du tribunal encore moins le repr�sentant du parquet g�n�ral n�ont r�ussi � faire reconna�tre aux pr�venus les accusations retenues contre eux. �Vous avez encaiss� sur chaque affaire trait�e quatorze millions de centimes que vous avez r�parti entre vous. Et Dieu sait combien de dossiers vous avez trait�s�, rappelle de nouveau la pr�sidente du tribunal aux pr�venus. Parmi ces derniers, figurent �galement des officiers de police. Ces derniers, qui b�n�ficient de la libert� provisoire, sont actuellement suspendus de leurs fonctions. Tous les deux, ils exercent au niveau de la division ouest de la police judiciaire. Par la justice, ils sont reconnus coupables d�avoir us� de leur influence pour que cette affaire soit class�e. �C�est absolument faux, Madame la pr�sidente. Je n�ai rien avoir dans cette affaire et je ne suis nullement concern�, puisque moi je rel�ve d�une autre brigade, celle qui est charg�e de la lutte contre le terrorisme. Je suis victime d�une machination�, a soulign� H. A. Or, les propos tenus par deux t�moins ont fait ressortir l�id�e selon laquelle l�officier de police H. A. est reconnu coupable d�avoir us� de son influence pour �touffer cette affaire. Une accusation rejet�e �globalement et dans le d�tail� par l�avocat de l�officier de police qui s�est demand� �pourquoi n�a-t-on pas inform� imm�diatement l�officier Yacine sur l�implication directe de mon client�. Une question qui a donn� au proc�s un autre tournant remettant cette affaire dans le contexte de l��poque. Un contexte caract�ris� par une �gu�guerre � entre les diff�rents services relevant de la S�ret� de wilaya d�Alger. Or, pour conna�tre l�enjeu de cette affaire, l�officier Yacine, convoqu� par le tribunal en sa qualit� de t�moin, a brill� par son absence. Abder Bettache