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MEMOIRES DE MOHAMED DJERABA, VOL. 3 (*)
L'honn�tet� d'une d�marche
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 01 - 2007

Les Editions Practicom viennent de publier le troisi�me volume des m�moires de Mohamed Djeraba, concernant la guerre de Lib�ration nationale. Elles viennent ainsi, incidemment, inaugurer, sinon l�ann�e �ditoriale du moins celle des festivit�s du quarante- cinqui�me anniversaire du recouvrement de la souverainet� nationale qui co�ncide avec l�ann�e de �Alger, capitale de la culture arabe�.
Ce troisi�me volume couvre globalement la p�riode 1960-1962 que l�auteur qualifie comme �tant celle de l�entr�e massive du peuple en tant qu�acteur direct du mouvement de lib�ration (11 d�cembre 1960, 17 octobre 1961, etc.). L��vocation de cette p�riode ne s�inscrit pas comme une d�marche volontairement �tablie pour rendre compte de l��volution de la guerre de Lib�ration nationale mais traduit le cheminement personnel de l�auteur. Dans l�espace, ce troisi�me volume retrace l�itin�raire de Mohamed Djeraba en Wilaya V et au sein des rangs de ce qu�il appelle � � juste titre d�ailleurs � de �r�sistance ext�rieure et � l�ext�rieur�. La richesse des faits, �v�nements, coupl�e � la profondeur de l�analyse de l�auteur concernant ces m�mes faits et �v�nements rend tr�s difficile la t�che de r�sumer ou synth�tiser le contenu de ce volume. Et s�il faille r�sumer la trame g�n�rale de cette p�riode d�crite, sans complaisance ni fioriture, le chemin le plus court serait de citer l�auteur lui-m�me, � travers l�abstract publi� au dos de l�ouvrage : �Il faut presser le pas, le chemin � parcourir est encore long et sera sans doute sem� d�obstacles, d�emb�ches et de difficult�s impr�visibles. Tout en pressant le pas, il faut transcender tous les autres sentiments. Le chemin est alerte mais l�objectif demeure intangible. La R�volution avan�ait, s�enracinait mais comme toute avanc�e historique, elle avait aussi ses rat�s, ses tr�buchements, sa vitesse discontinue, ses impasses, comme tributs, prix � payer. Guerre et paix se paient car elles s�inscrivent dans la m�me dynamique.� Voil� quoi est tout dit de mani�re fort synth�tique mais qui ne rend pas compte de la richesse de tous les d�tails des faits et �v�nements le long des 410 pages. Pour ceux qui n�ont pas eu l�occasion � voire la chance � de lire les deux premiers volumes, il y a lieu de rappeler que l�auteur a rejoint le maquis en 1955 dans la r�gion de Biskra, incluse dans la zone I (wilaya) et qui sera plus tard �rig�e en Wilaya VI (voir volume 1). Sur instruction de Si El-Haou�s, l�auteur sera charg� de �r�pandre et d�organiser� la r�sistance dans le proche et profond Sahara central et oriental (voir volume 2). C�est au cours de cette mission et suite � un malheureux incident (r�bellion d�un chef militaire du maquis) que l�auteur prendra le chemin de l�ouest et de la r�sistance � l�ext�rieur. Commence alors pour lui � et pour le lecteur � un encha�nement d��v�nements, de faits, de rencontres dont l�auteur sera, le pr�cise-t-il lui-m�me, plut�t le sujet (plus ou moins passif) que l�acteur volontaire. Durant cette longue travers�e, allant de la Chebka, dans la vall�e du M�zab jusqu�aux fronti�res orientales alg�rolibyennes et alg�ro-tunisiennes, le lecteur d�couvrira, avec d�lectation tr�s certainement, des lieux-dits, des �v�nements, des structures, des m�thodes d�organisation et de fonctionnement mais surtout des hommes et des acteurs plus ou moins connus et de leurs portraits dress�s sans flagornerie ni complaisance mais avec originalit� que n��gale que l�honn�tet� � leur �gard. Ils sont nombreux et pour ma part, je n�en retiendrai que trois sans toutefois attenter au m�rite et au renom des autres. Il s�agit, chronologiquement selon leur �vocation par l�auteur, de Abdelghani, colonel Lotfi et Houari Boumediene. S�il me fallait r�sumer ces portraits, � travers un couple d�adjectifs pour chacun d�eux, je n�h�siterais, plut�t je ne r�sisterais pas � la tentation d�une formule lapidaire : rigueur et discipline pour le premier (Abdelghani), perspicacit� et engagement pour le second (Lotfi) id�alisme et aust�rit� pour le troisi�me (Boumediene). Mohamed Djeraba, � travers ses r�cits et analyse, nous offre une sorte de troisi�me angle de vue, voire une d�marche nouvelle dans la connaissance et l�appr�hension de cette phase de notre histoire : ni ang�lisation ni diabolisation des faits et des hommes. Il retrace les faits, les analyses tels qu�il les a v�cus dans leur contexte et � partir des lieux qu�il occupait, dans leur pl�nitude humaine, avec qualit�s et travers. Qu�il s�agisse de l�organisation concr�te de la r�sistance de l�attitude des hommes � la fois forts et faibles, immenses et fragiles ou du poids des circonstances, l�auteur reste attach� � une attitude ayant sous-tendu toute sa d�marche : l�honn�tet� intellectuelle. �Je ne jure pas de dire toute la v�rit� mais je jure de dire ce que j�ai cru et croit �tre toute la v�rit�, insiste- t-il. La richesse du contenu interdit objectivement toute tentative de r�sumer th�matiquement l�ouvrage et il serait plus expressif � et bien s�r fort commode � de se contenter d�une d�marche descriptive de celui-ci. Il contient, outre les traditionnnels avant-propos, la pr�face, l�introduction, la postface et des conclusions g�n�rales et non d�finitives (consacr�es plus aux trois volumes), neuf chapitres et une partie annexe fort int�ressante avec des photos in�dites. Les premier et deuxi�me chapitres traitent du d�placement de l�auteur vers l�ouest et son s�jour � la Gaada (o� l�auteur reprend la probl�matique du messalisme). Les troisi�me et quatri�me chapitres sont consacr�s � l�organisation de la lutte en Wilaya V (l�auteur y aborde aussi le r�le des Marocains sous divers aspects et � plusieurs niveaux). Les cinqui�me et sixi�me chapitres relatent les dures conditions de lutte le long des fronti�res �rig�es de barbel�s �lectrifi�s. Le sixi�me chapitre �voque le monde carc�ral et disciplinaire (l�auteur a connu � la fois la prison coloniale dont il s��vadera et l�internement disciplinaire de la part de la R�sistance pour des raisons plut�t kafka�ennes). Le septi�me chapitre relate son transfert vers les fronti�res orientales o� la situation de la r�sistance est sensiblement diff�rente de celle pr�valent � l�Ouest. Les huiti�me et neuvi�me chapitres abordent les probl�mes de la r�sistance aux fronti�res. Dans tous ces chapitres, l�auteur rapporte des faits avec des d�tails, qui pour n��tre pas �croustillants�, sont tr�s r�v�lateurs de l�ambiance g�n�rale. C�est v�ritablement l�histoire des r�alit�s concr�tes de la lutte, dans leur pleine nudit�, en quelques sortes de v�ritables mat�riaux pour l�historien. Dans la derni�re partie, intitul�e �Conclusions g�n�rales mais non d�finitives�, l�auteur aborde les ph�nom�nes de crise ayant jalonn� la guerre de Lib�ration nationale et surtout celle du printemps et �t� 1962, selon une d�marche expurg�e de tout sensationnalisme, de proc�s d�intention, de culpabilisation ou de parti pris envers les uns ou les autres. Les probl�mes sont abord�s � partir de l�angle de vision qu�occupait l�auteur � ce moment. Toute tentation ex�g�tique est intelligemment et honn�tement �cart�e. L�auteur manifeste, � cet �gard, une noble position, sachant que l��uvre est ardue et surtout que l�auteur occup�t jusque dans les ann�es 90 des responsabilit�s politiques au plus haut niveau de l�Etat et du parti. Manifestement, il n�a pas de conflit � r�gler, m�me � travers un t�moignage. Pour ma part, j�ai �t� quelque peu intrigu� par la mise en exergue de la sourate En-nasr (la victoire) et par le post-scriptum. En relisant les trois volumes, j�ai pu d�tecter chez l�auteur une constance, j�allais dire philosophique, existentielle : l�histoire des nations et des hommes est d�abord une �uvre concr�te qui ne peut s��valuer objectivement que par la foi qui y est mise. Un v�ritable message � subliminal ? � pour les g�n�rations actuelles, � la veille de la c�l�bration du quarante-cinqui�me anniversaire du recouvrement de la souverainet� nationale. Le post-scriptum, �crit apr�s l�agression isra�lienne contre le Liban et l�h�ro�que r�sistance libanaise montre l�acharnement de l�auteur � vouloir argumenter et �difier la justesse de ses propos.
A. B. Ressaici (*)
Mohamed Djeraba, entretiens avec Bachir Rouabhia, Monologue/dialogue, un homme face � l�histoire. Vol 3 : Pas, tr�buchements et devenirs. Alger, les Editions Practicom, nov. 2006, 451 p, ppa : 550 DA.


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