Piaget disait : �L��ducation, dans la vision courante, consiste � essayer de rendre l�enfant conforme au type d�adulte de la soci�t� � laquelle il appartient. Tandis que pour moi, l��ducation consiste � faire des cr�ateurs� des inventeurs, des novateurs, pas des conformistes.� Le mod�le de l�enfant passif, d�poss�d� de son parcours personnel, de son v�cu pour se fondre dans un moule, est une atteinte � son int�grit� morale. Tous les enfants pr�sentent des profils de d�veloppement diff�rents et il est absolument imp�ratif de suivre le rythme propre � chacun d�entre eux. Selon le Dr Maria Montessori : �Tous les enfants, quel que soit leur milieu, ont besoin d�assistance et de respect pour retrouver leur nature ensevelie, leur nature vraie.� C�est dans cette perspective que la garderie Ibn Khaldoun se propose de prendre en charge les enfants d�s l��ge de 2 ans. Pour ce faire, elle a opt� pour une organisation sp�cifique et s�est dot�e d�un mat�riel p�dagogique ad�quat. Contrairement � l�approche classique qui r�partit les enfants par groupe d��ge pour des raisons �videntes de fonctionnement, la garderie Ibn Khaldoun privil�gie le brassage et le regroupement des enfants d��ges diff�rents ; les plus grands peuvent ainsi s�affirmer et prendre confiance en eux-m�mes en aidant les plus jeunes � se r�aliser. L�int�r�t est r�el puisque les benjamins sollicitent volontiers leurs a�n�s sans complexe, ce qui cr�e une dynamique d��change, de partage qui serait fauss�e par l�intervention �crasante d�un adulte. �Tout ce qu�on apprend � l�enfant, on l�emp�che de l�inventer ou de le d�couvrir�, disait Piaget. C�est pour cette raison que l�enfant est invit� � choisir lui-m�me une pi�ce du mat�riel p�dagogique qui lui est pr�sent�. Chaque objet pr�sentant une particularit� � la fois. Les couleurs, les formes, les longueurs, la num�ration seraient alors des concepts palpables avec lesquels il se familiarise � son propre rythme. Pour �viter l�esprit de comp�tition malsaine, chacune des pi�ces du mat�riel Montessori est unique. Toujours dans l�esprit Montessori �aide-moi � faire seul�, l�enfant est ainsi son propre constructeur. L�adulte est alors un guide qui oriente et observe l�enfant dans ses exp�rimentations et ses t�tonnements. L�image, h�las, trop souvent vue de l��ducatrice r�primandant un enfant pour un travail non conforme � ses aspirations, ou au contraire de la d�monstration devant la classe d�un dessin jug� exceptionnel, peut engendrer des complexes jusque-l� inconnus chez les enfants. Au contraire, il est important d�aider l�enfant � asseoir les bases de l�estime de soi. Chaque enfant apprend � se reconna�tre comme un �tre unique ayant des go�ts, des p�les d�int�r�t et des besoins qui lui sont propres. Les notes, les punitions ou les r�compenses sont bannies afin que seul compte le plaisir d�accomplir un travail, quel qu�il soit. Le langage est un outil important du d�veloppement cognitif de l�enfant. L� encore, cette structure d�accueil fait montre d�originalit� en introduisant le conte comme source principale d�enrichissement du langage. Que de fois a-t-on vu ces enfants transport�s par la lecture d�un de ces contes, mimer des situations diverses, s�inqui�ter du devenir du h�ros, soupirer de soulagement en le sachant tir� d�affaire et souvent sourire b�atement � une �happy end�. Dans un pays o� la tradition orale s�est perdue, cette immersion dans le monde fabuleux des contes peupl�s de toutes sortes de cr�atures fantasmagoriques est tr�s enrichissante. Le conte est d�abord lu, puis mim� de diverses mani�res, l�enfant parvient ainsi � associer des termes, des expressions � des situations pr�cises qu�il r�investira dans la vie courante. Il lui est ensuite demand� de dessiner ce qu�il a retenu de la lecture du conte, et va donc se lancer dans un �travail intellectuel� tr�s complexe qui s�av�re �tre le premier pas vers l�abstraction et vers l��crit. Cette approche diff�re qualitativement des programmes classiques qui privil�gient l�apprentissage des lettres d�alphabet comme preuve du savoir acquis comme si l�enfant �tait r�duit � une caisse de r�sonance. De longs moments de la journ�e que passera l�enfant � la garderie sont consacr�s au jeu. C�est par excellence le moyen le plus naturel pour l�enfant de se construire. Par le jeu, il exp�rimente, construit ses connaissances, structure sa pens�e et �labore sa vision du monde. L�enfant bouge, explore l�espace qui l�entoure et manipule divers objets. Il apprend ainsi � �tre lui-m�me, � interagir avec les autres et � r�soudre des probl�mes. Il d�veloppe �galement son imagination et sa cr�ativit� par des jeux de r�les, des sayn�tes improvis�es ou des monologues qui lui permettent de s�approprier la r�alit�. C�est en connaissance de cause que la cr�che Ibn Khaldoun sort des sentiers battus en proposant un programme de qualit� sous-tendu par un mat�riel p�dagogique original et encadr� par une �quipe de haute vol�e. L. D.
