Pendant longtemps encore, les femmes resteront expos�es aux risques de la rokia incontr�l�e et sauvage. Pourquoi les femmes d�ailleurs ? On ne peut esquiver cette question de savoir ce qui pousse les hommes � voir le d�mon dans les femmes. Elles sont d�crites comme d�mons � la base. Vous n�avez qu�� entendre autour de vous ce qu�on en dit. Cela ne suffit pas � l�accusation : il faut qu�elle soit atteinte par le d�mon et qu�elle devienne un risque de �d�monisation � de son entourage. Pour bien comprendre cette signification du d�mon, prenons la parabole du hidjab. A un voisin qui lui conseillait de mettre le hidjab � sa fille de onze ans, un p�re a demand� pourquoi si t�t, pourquoi d�s cet �ge enfantin ? La r�ponse vous la devinez ? Elle risque de provoquer la concupiscence par sa beaut�. Le p�re a r�pondu que seul un malade sexuel peut �prouver quoi que ce soit pour une fillette de onze ans et qu�il fallait plut�t aveugler le p�dophile que d�occulter sa fille. Toutes les incoh�rences de l�exorcisme � l�alg�rienne nous ram�nent sur cette piste. Pourquoi exorcise-t-on massivement les femmes quand on m�dicalise massivement les hommes � l�apparition de la souffrance mentale ? Pourquoi les d�mons qui les p�n�trent sont toujours masculins et les �tres surnaturels, anges ou d�mons, sont-ils sexu�s ? Pourquoi fait-on subir de tels s�vices aux femmes comme si le d�mon perdait son essence surnaturelle et devenait naturel � travers la femme ? Qu�est-ce qui d�range si profond�ment les hommes et leur fait si peur qu�ils en arrivent � ces extr�mit�s et quels vrais d�mons tuent-ils en eux en voulant lui faire habiter les femmes ? Nous sommes bien face � une tentative insens�e de d�poss�der le psychisme de la femme de sa dimension symbolique, de la r�duire � la seule r�alit� de sa diff�rence sexuelle, � lui enlever toutes les charges symboliques qui lui permettent l�autonomie de ses d�sirs et de ses attentes. La maladie mentale et en particulier l�hyst�rie existent dans toutes les soci�t�s, dans tous les stades du �d�veloppement� humain. La question est de savoir comment on r�agit � la maladie et � la souffrance mentale. Je vous disais que, dans notre pays, la soci�t� traitait les fous autrement y compris en leur conf�rant souvent des r�les sociaux et en leur am�nageant une fonction � l�int�rieur du sacr�. Allons-nous laisser ces pans entiers de notre humanit� expos�s � ce d�ni de la r�alit� psychique et non pas naturelle de la souffrance mentale ?