Quelques jours apr�s les deux incidents survenus sur la conduite devant acheminer l�eau � partir du barrage de Taksebt pour alimenter trois wilayas : Tizi-Ouzou, Boumerd�s, Alger nous nous sommes rapproch�s de certains techniciens intervenant dans ce projet. Il est vrai qu�ils n�ont pas �t� r�ticents pour satisfaire notre curiosit�. De prime abord, les responsables de ce projet se montrent r�ellement chagrin�s par ces incidents, surtout celui du d�but de ce mois qui a fait des d�g�ts au niveau des chalets Derriche de la commune de Boumerd�s. En effet, selon le constat fait, la soci�t� canadienne Lavalin a, en cette occasion, tr�s rapidement r�agi afin d�apporter son assistance aux familles habitant touch�es par cette fuite d�eau. L�entreprise canadienne avait �galement proc�d� aux r�parations des d�g�ts caus�s aux chalets. �Les familles qui ont subi des dommages ont �t� toutes prises en charge� nous a affirm� une source de cette soci�t�. Toutefois cette source s�est mur�e dans la discr�tion d�usage et n�a pas jug� utile de nous pr�ciser les montants allou�s � ces familles. C�est finalement M. Salhi, coordinateur r�gional du Cnapest, n�anmoins r�sident de ce site et qui a fait partie de la commission institu�e � cet effet, en partenariat avec l�entreprise SNC Lavalin et l�APC de Boumerd�s qui nous a communiqu� quelques montants : �l�entreprise est � f�liciter. Elle a indemnis� les familles dans la m�me semaine. Elle n�a pas l�s� les habitants des chalets et les petits commer�ants du site. A titre d�exemple, les deux propri�taires des voitures emport�es par les eaux ont �t� compens�s au co�t du march� local des v�hicules�, a ajout� M. Salhi. Des ruptures sans cons�quences sur la solidit� de l�ouvrage Sur les causes des deux ruptures de cette conduite, nos contacts n�ont pas h�sit� � les expliquer de mani�re d�taill�e et transparente. �La premi�re est survenue � la suite d�une petite fuite d�eau dans un joint de connexion. L�eau a fragilis� les remblais, ce qui a entra�n� le d�bo�tement de deux tubes. Ce joint avait �t� pos� pour raccorder les canalisations r�alis�es l�une � partir de l�ouest et la seconde � partir de l�est. Par contre le second bo�tement a �t� simplement la cons�quence d�une man�uvre accidentelle de l�engin pendant l�excavation pour le contr�le d�une petite fuite.� Pour cet ing�nieur activant pour le compte de ce projet, ces deux incidents sont � mettre sur le compte des al�as d�un chantier de travaux neufs, ce qui, pr�cise-t-il, ne remet en aucun cas en cause la qualit� de cette conduite r�alis�e selon les techniques les plus r�centes au niveau mondial. Sur notre insistance au sujet de la suite des �v�nements, ce responsable reste en tout cas serein : �les relations entretenues par l�entreprise canadienne avec l�Alg�rie sont plus importantes. Elle est pr�sente �galement dans 35 pays. Elle ne permettrait s�rement aucune n�gligence qui mettrait en doute la qualit� de ses prestations�, affirme-t-il. Effectivement, Lavalin a d�croch� des contrats de r�alisation, dans notre pays, de plusieurs projets importants essentiellement dans les secteurs de l��nergie et de l�eau. Par ailleurs, les chantiers de construction de cette �norme conduite, d�une centaine de kilom�tres, (Taksebt- Boudouaou), passent n�cessairement par des r�gions infest�es de terroristes : � l�exemple du tunnel de Th�nia qui a subi une attaque criminelle. Or, les observateurs de la r�gion n�ont pas eu vent d�exigences particuli�res en mati�re de s�curit� �manant des responsables de l�entreprise canadienne. Un r�seau s�curis� S�agissant de l�exploitation, nos divers contacts insistent sur le respect des d�lais convenus. �Les essais sont quasiment termin�s, que vos concitoyens soient rassur�s, l�eau potable sera l�ch�e au maximum � la mi-mars 2008�, assure un technicien de ce projet. Donc, � partir de cette �ch�ance, la station de traitement de Taksebt (qui est d�j� en production), verra 606.000 m�tres cubes d�eau sortir journellement de ce complexe hydraulique pour renforcer l�alimentation des trois wilayas. Pr�cis�ment, ce r�seau de 95 kilom�tres est g�r� de fa�on automatique. La conduite, d�un diam�tre de 1800 � et 2000 millim�tres est doubl�e jusqu�� La�ziv, dans l�est de la wilaya de Boumerd�s. Plusieurs points de contr�le et des vannes de s�curit� sont install�s. Bref, nos vis-�-vis n�ont pas �t� avares en explications. Justement � notre question dans le domaine de la s�curit� de l�ouvrage, un ing�nieur nous donne sa r�ponse. �Ce r�seau est vraiment s�curis�.� Au plan technique, ce syst�me met, au d�part, en action des pompes d�une capacit� de 7 m3 par seconde pour puiser l�eau dans le barrage. Cette eau est donc trait�e dans la station �rig�e � proximit� du barrage, avant son injection dans le r�seau qui comprend en plus de la conduite, des r�servoirs implant�s � Taksebt, Dra� Ben Khedda et Boudouaou, pouvant contenir environ 150.000 m3 pour servir aussi de stock de s�curit� en cas de panne ou de n�cessit� d�arr�t pour maintenance. C�est l��quivalent de la consommation de plus de 8 heures d�une partie du centre du pays, dit-on. Par la suite, le liquide est l�ch� dans la conduite de fonte FS dont la qualit� est certifi�e aux normes europ�ennes (EN 545), en mesure de subir une pression � trois chiffres alors que moins de 30 bars sont n�cessaires pour ce r�seau. Ces tubes sont contr�l�s, selon nos informations, au d�part de la France par un bureau d��tude ind�pendant et ils subissent au d�barquement un second contr�le par le repr�sentant du ma�tre de l�ouvrage. Pour en revenir � la r�partition de l�eau, 25.000 m3/jour sont d�lest�s pour le compte de plusieurs localit�s de la wilaya de Tizi-Ouzou qui sont d�sormais aliment�es h24. Un peu moins de 400.000 m3/jour du pr�cieux liquide seront l�ch�s, lors de la mise en service de la conduite, � Boudouaou o� il arrivera sous l�effet de l�inclinaison graduelle de la conduite. Ce qui a n�cessit� le creusement de 4 tunnels totalisant 12 kilom�tres et dans lesquels ont �t� incrust�s des tubes sp�ciaux. D�autres ouvrages de gestion ont �t� r�alis�s. A notre question concernant les branchements secondaires pour alimenter les communes situ�es en amont de la station de Boudouaou, les responsables du projet assurent que des points de raccordement ont �t� pr�vus le long de la conduite principale. Un point de connexion pour acheminer le surplus de production de la future centrale de dessalement de Cap-Djinet a �t� aussi install�. Quand la seconde phase sera ex�cut�e, � savoir le d�doublement du tron�on La�ziv/Boudouaou, il sera possible de doubler les quantit�s d�eau � l�cher vers la station de Boudouaou.