«Il y a effectivement des rejets de certains ménages et des huileries dans ce barrage mais ils n'ont pas d'impact sur la qualité de l'eau.» Des bruits ont couru faisant état de la pollution du barrage de Taksebt qui n'est exploité qu'en partie. Voulant vérifier la véracité de cette information, nous nous sommes rapprochés d'un responsable de l'Agence nationale des barrages à l'occasion des journées portes ouvertes organisées au siège de cette agence. Ce dernier, qui a requis l'anonymat, n'a pas nié le fait qu'il y'a des rejets dans cette retenue. Seulement, ces rejets ne sont pas importants au point d'infecter les eaux de ce barrage d'une capacité de 175 millions de m3. «Il y a effectivement des rejets de certains ménages et des huileries dans ce barrage, mais ils n'ont pas d'impact sur la qualité de l'eau», nous explique notre interlocuteur tout en insistant sur la volonté des pouvoirs publics à prendre en charge ce problème qui risque de prendre des dimensions plus alarmantes. «Il y aura certainement une station d'épuration ou alors une déviation des rejets afin de remédier à ce problème» explique-t-il encore. Pour être plus convaincant quant à l'inexistence d'un problème de pollution dans ce barrage, note interlocuteur nous dira que la commune d'Irdjen est alimentée à partir de ce barrage et l' eau est au préalable traitée dans une station de traitement se trouvant au pied du barrage. «Il y a deux ans et demi que les habitants de cette localité sont alimentés de cette eau et ils nous ont jamais signalé un quelconque problème lié à la qualité de ce liquide». Pour notre interlocuteur, il reste irrecevable de dépenser des sommes colossales pour la réalisation et l'acheminement de l'eau de ce barrage vers la population pour ensuite le laisser à l'abandon. «Nous avons dépensé une enveloppe de 8 milliards de DA pour la réalisation de cet ouvrage et 41 milliards de DA hors taxes pour le transfert, nous ne pouvons ainsi le laisser se polluer et s'infecter», ajoute-t-il encore. Il faut noter par ailleurs, que les travaux pour le transfert des eaux de ce barrage vers les villes de Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger sont confiés à la société canadienne SNC Lavalin depuis le 30 décembre dernier. Le barrage est doté d'une station de pompage et d'une station de traitement d'eau d'une capacité de 605.000 m3/j. Le transfert consiste en la réalisation de 90 km de conduites et 11,5 km de tunnels. La première phase de ce projet se limite à l'alimentation de la région est de la ville de Tizi Ouzou en fin mai prochain. Dans 18 mois, les travaux atteindront la ville de Draâ Ben Khedda, à en croire les déclarations de ce responsable. Pour ce qui est du reste des barrages que compte notre pays, et selon le rapport de l'Agence nationale des barrages, le taux national de remplissage arrêté au 22 mars est de 43,95%. La région de l'Est est la plus avantagée en matière d'apport avec 19 barrages et un taux de remplissage de 63,72%, suivie par la région du Centre (58,82%) puis arrive la région du Cheliff (25,26%) et enfin l'ouest du pays dont les 16 barrages sont à un taux de remplissage de seulement 20,65%.