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S�TIF
Guenzet Nath Yala, entre modestie et pass� glorieux
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 05 - 2008

Pour la premi�re fois depuis la fin des ann�es 1960, la commune de Guenzet Nath Yala, dans le nord de la wilaya de S�tif, a organis�, il y a quelques jours, des activit�s culturelles.
La c�l�bration de Youm El Ilm n�est que raison pour relancer, � la faveur de la nouvelle configuration de l�Assembl�e populaire communale, l�action culturelle presque inexistante dans cette contr�e montagneuse. S�incrustant dans des espaces officiels, les jeunes de la localit� regroup�s dans plusieurs associations ont mis �galement tout leur enthousiasme pour tirer leur commune de la l�thargie. Ils ont par cons�quent mijot� un programme culturel qui a dur� deux jours pour c�l�brer le Printemps berb�re. A la faveur de ces deux anniversaires, la r�gion sortait temporairement d�une longue hibernation culturelle. Et pourtant, cette r�gion de montagne rec�le une m�moire immense singuli�rement dans la r�sistance des populations de cette partie de la petite Kabylie � l�oppression fran�aise. Durant quelques jours deux g�n�rations �taient sur le m�me palier de l�histoire pour revendiquer l�une et l�autre le pass� glorieux des descendants de Yala venus en l�an 1061, selon Salah Ga�d, s�installer sur ses montagnes majestueuses. Notre propos agr�era sans aucun doute les uns et les autres. Et pour cause, les uns et les autres se revendiquent fi�rement du pass� de leur r�gion pour ce qu�elle avait donn� pour la lib�ration du pays.
M�hamed Bouguerra, Malika Ga�d, Debih Cherif... enfants du nationalisme Yalaoui
Justement le moment-phare de ces festivit�s comm�moratives �tait la conf�rence ayant pour th�me le nationalisme en g�n�ral et le chahid qui le symbolise le mieux, Arezki Kehal en l�occurrence. Dans cette contr�e, de l�Islam tol�rant et respectueux des convictions divergentes qui leur avait �t� enseign� par d��minents �rudits notamment cheikh Sa�d, cheikh Youcef Yalaoui, cheikh El Ourtilani�, qui cimente en plus la solidarit� et la coh�sion des Yalaouis, lorsque l�on �voque le nationalisme, cette conviction est forc�ment expurg�e de tout chauvinisme, r�gionalisme et autre anath�me. Chez les Yalaouis, il a forc�ment un sens noble. Il a �t� l��me des braves qui refusent de courber l��chine et qui refusent la fatalit� de la soumission. Comme il n�est point un simple argument avec lequel certains ont n�goci� des privil�ges comme le font malheureusement de mani�re ostentatoire ceux qui, depuis l�Ind�pendance, r�gentent le pays et qui se fabriquent des parcours inexistants. Dans ces montagnes rudes, les hommes, forts de leur amour pour leur patrie, d�fendent la pierre. Cette noble pierre bleue qui a fa�onn� leur caract�re de guerrier aux c�t�s d�El-Mokrani. Le colonel Amirouche ne se sentait-il pas parmi ces fr�res les Yalaouis lui, l�homme de la Wilaya III historique lorsqu�il venait inspecter ses troupes dans les montagnes rocailleuses d�Adhrer, de Thilla, de Sidi M�hand Ouyahia et d�autres localit�s ? Il savait qu�il avait en face de lui des hommes d�honneur pour qui la mort est meilleure que la d�faite. Le refus de se rendre et le sacrifice de l�h�ro�ne Malika Ga�d � qui Amirouche avait conseill� de rejoindre le maquis est un exemple parmi tant d�autres. Il suffit de questionner les moudjahiddine de Bouira sur la bravoure de cette femme l�gendaire. Ne jamais se plaindre, ne jamais courber l��chine, ne jamais d�vier de la droiture quitte � le payer de sa vie. C�est la pens�e des enfants des Ath Yalas. Les Yalaouis avaient le caract�re dur. Comme les pierres qu�ils d�fendaient. Cette r�solution a enfant� des hommes qui ont particip� � faire l�histoire de l�Alg�rie. Cette noblesse a �t� ch�rement pay�e. Environ 650 martyrs sont tomb�s au champ d�honneur et d�autres port�s disparus pour une population adulte de 6 000 �mes. En 1974, Houari Boumedi�ne avait tenu � faire un voyage � travers les chemins difficiles creus�s sur les flancs de la montagne jusqu�� Guenzet. Lui, le nationaliste, voulait absolument voir cette extraordinaire contr�e qui avait tant donn� � la R�volution de Novembre. Sur place, il avait d�couvert quelques simples hameaux �pars construits en pierre et farouchement accroch�s � la montagne rocailleuse. Il avait s�rement remarqu� que ces Kabyles des montagnes sont riches seulement de leur libert� et de leur dignit�. Les mots que pouvait prononcer le pr�sident ne pouvaient certainement pas d�crire son �motion. Devant tant de grandeur il avait pr�f�r� garder le silence de la m�ditation. En effet, ceux qui connaissent la r�gion savent que des entrailles de ces pierres ont surgi des hommes et des femmes qui ont particip� grandement � fa�onner l�Alg�rie. M�hamed Bouguerra, colonel de l�ALN, chef de la Wilaya IV est n� � Khemis- Meliana parce que son p�re du village de Titest de ce pays des Ath-Yalas avait �t� mut� dans cette ville. Dans la longue liste d�honneur Guenzet Ath Yala, on enregistre d�autres noms prestigieux de la guerre de Lib�ration : Debbih Cherif, Mohamed Zekal, Khelifa Boukhalfa ont affront� aux c�t�s de Ben M�hidi les troupes de Bigeard dans la bataille d�Alger. Il y a aussi des chahid anonymes comme ce militant du PPA Tahar Oubessa� assassin� par la police fran�aise pour avoir exhib� le drapeau alg�rien place de la Nation � Paris, le 14 juillet 1953, durant les festivit�s c�l�brant la lib�ration de la France du nazisme. Ou le chahid Belhouchet Mouloud, du nom berb�re Mouloud Oumazouz, qui se savait de toutes les fa�ons mort, a n�anmoins gard� jusqu�au bout son sang-froid pour monter un subterfuge � la soldatesque qui l�encerclait et fait venir un capitaine comme lui avant de le tuer et de mourir les armes � la main en compagnie de Regoui Abdelhamid, un autre chahid de la localit�. Il est peut-�tre injuste de ne pas citer tous les faits d�armes des Yalaouis, la liste reste encore longue. L�arm�e fran�aise, consciente que cette r�gion �tait un creuset du nationalisme engag�, avait br�l� les corps au chalumeau, ex�cut� sommairement, enferm� et d�port� hommes, femmes et enfants, mobilis� l�artillerie et l�aviation pour bombarder des villages et des hameaux entiers, r�duits � la faim� sans pour cela go�ter � la satisfaction d�entendre les Yalaouis g�mir ni courber l��chine.
Arezki Kehal, le r�volutionnaire alg�rien exemplaire
Lorsque Ghechir Mohand, Mohand Ouhafi pour les Yalaouis, moudjahid cadre de la F�d�ration de France � d�cid�ment les Yalaouis, toujours au sommet, ont investi tout espace de combat � avait fait lecture de sa conf�rence sur Arezki Kehal, il pouvait dire avec �motion que ce grand martyr, fils des Yalaouis �tait l�un des pr�curseurs du combat de l�Alg�rie contre le colonisateur. Pour Le Soir d�Alg�rie, le conf�rencier trace succinctement l�itin�raire de ce dirigeant politique de premier ordre de l�Etoile nord-africaine puis du PPA. Dda Mohand a commenc� par relater la naissance de l�Etoile nord-africaine (ENA) le 20 juin 1926 � Nanterre en France : �Il n�y avait pas de Yalaouis parmi le collectif militant pour la simple raison que rares �taient les �migr�s originaires de la r�gion d�Ath Yala. Arezki Kehal avait �migr� en 1929 apr�s des �tudes chez un proche du c�l�bre cheikh Sa�d et un succ�s en 1921 au CEP. Quelque temps apr�s son arriv�e en France, il avait int�gr� le premier parti politique alg�rien en 1930.� En 1936, le militant Kehal, connu selon ses compagnons pour sa double culture occidentale et alg�rienne, se retrouve membre du bureau politique, tr�sorier g�n�ral et l�un des fondateurs et secr�taire de la r�daction du journal El Ouma (la nation). A son retour en Alg�rie en 1936, il a men� une campagne d�explication sur les objectifs de l�Etoile nord-africaine, � savoir pr�parer une r�volution pour sortir le colonisateur de notre pays. Dans le sillage de ses activit�s � Guenzet Nath Yala, il a cr�� la premi�re cellule comprenant 5 membres dans cette localit� : �Il y a dans ce groupe Madouni Mohand Cherif, Bouznad Salem, Zeroual Bachir, Abachi Lakhdar et Benmouloud Mahieddine�, dit Dda Mohand. Il rappelle par ailleurs que Medouni a �t� charg� par Amirouche d�animer le maquis de A�n Roua dans la wilaya de S�tif avant de se voir confier des responsabilit�s avec le grade de capitaine dans la r�gion de Djema� Sahridj dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Quant � Bouznad, il avait organis� avec Si Hamimi qui deviendra par la suite l�adjoint d�Amirouche, la toute premi�re embuscade dans la r�gion de S�tif. Les activit�s de sensibilisation et de mobilisation de Kehal dans ces montagnes de la petite Kabylie avait attir� les soup�ons de l�administrateur de Lafayette actuellement Bouga�. Ses compagnons lui avaient donc conseill� de quitter le village natal. Quelque temps apr�s il avait envoy� de France une lettre pour rassurer les militants de cette cellule �l�oiseau qui �tait en cage a ouvert la porte pour s�envoler �, �crivait-il. Ce furent sans aucun doute des propos pr�monitoires. M. Ghechir, qui avait questionn� de leur vivant les amis du martyr avait r�uni une somme d�informations sur ce dirigeant de grande envergure n� dans un village de l�Alg�rie profonde. Selon lui, la dissolution de l�Etoile nord-africaine par le gouvernement du Front populaire, a �t� suivie 45 jours plus tard, le 11 mars 1937 exactement, par la cr�ation du PPA sous la pr�sidence de Messali Hadj. Kehal faisait partie des membres fondateurs. Il avait conserv� �galement ses responsabilit�s en qualit� de membre du bureau politique, de tr�sorier g�n�ral du parti et de la r�daction du journal El Ouma qui deviendra par la suite Echaab(le peuple). A l�arrestation de Messali, en ao�t 1937 lors de sa venue en Alg�rie, c�est Kehal qui a repris en main la gestion du PPA. A son retour en Alg�rie, il a �t� le premier � contacter au nom du PPA cheikh Ben Badis pour lui demander de soutenir le mouvement nationaliste. Sur le plan de la gestion politique du Parti du peuple, Kehal n��tait pas acquis � toutes les d�cisions de son pr�sident �vu les risques d�arrestation encourus, il n��tait pas d�accord pour la venue du chef du PPA en Alg�rie mais avec la tournure des �v�nements, Kehal, qui s�occupait du parti en France, �tait oblig� de rentrer �galement au pays le 3 septembre 1937. A partir du si�ge de La Casbah d�Alger, il dirigeait les affaires du parti�, nous dit notre interlocuteur qui pr�cise que l�int�rimaire du PPA a �t� souvent confront� � la r�pression de l�administration du colonisateur. �En 1938, il a �t� arr�t� au domicile de Mohamed Douar � Belcourt avec Mohamed Guenouche, Ahmed Mezeghena et d�autres militants. Il n�avait pas h�sit� � donner un exemple sur le sens des engagements nationalistes et le sacrifice qui rel�vent des responsables en donnant des instructions aux militants de dire que les documents r�dig�s en fran�ais et saisis par la police lui appartenaient alors que ceux r�dig�s en arabe �taient ceux de Guenouche�, affirme Dda Mohand, qui ajoute : �Il avait dit � ses compagnons : c�est � nous les responsables d�affronter la r�pression.� M�me en prison, il animait des causeries sur les pr�paratifs de la r�volution et il avait instruit Mezeghena d�expliquer aux Alg�riens emprisonn�s, le syndicalisme. Apr�s 14 mois de d�tention sans jugement dont 6 mois d�atroces souffrances � la suite de r�pression et de gr�ve de la faim, le r�sistant a �t� hospitalis�. Avec la complicit� d�un Fran�ais communiste, les militants ont r�ussi � faire entrer l��minent cheikh Sa�d de Guenzet dans la chambre du militant. Le v�n�rable imam lui avait dit : �Tu es dans une place d�honneur. � Le 18 avril 1939, � 35 ans, il a rendu l��me. �C��tait peut-�tre le premier martyr de l�Alg�rie d�avant la r�volution de Novembre. Son enterrement a �t� l�occasion de faire appara�tre le premier drapeau alg�rien durant son transfert vers Guenzet o� il a �t�, conform�ment � son souhait, exprim� � sa famille�, conclut Dda Mohand. Le moment d��motion pass�, Dda Mohand pr�cise : �Il y a lieu de signaler que les Yalaouis ont �t� pr�sents dans tous les espaces de combats politiques pour la libert� de l�Alg�rie, � commencer par l�ENA, Djamiat el oul�mas de Ben Badis, du PPA, de l�UDMA, du PCA et de l�OS. Tous les courants politiques ont activ� chacun pour ses id�es et son programme � Guenzet, ce pourquoi ils ont rejoint massivement le FLN et l�ALN.�


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