Peu port� sur l�expression publique, depuis sa retraite politique, l�ancien pr�sident de la R�publique, Chadli Bendjedid, sonna, jeudi, � El-Taref, une brusque rupture avec son l�gendaire silence. Ce qu�il affirma comme pr�f�rence pour le syst�me parlementaire, le seul � m�me d�asseoir la souverainet� nationale se lit, opportun�ment et � juste tire, comme une d�nonciation du coup de force constitutionnel perp�tr� le 12 novembre dernier. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Qu�il ait souvent r�pondu pr�sent aux c�r�monies organis�es � l�occasion du 1er Novembre et, � chaque fois, film� en gros plan �changeant un brin d�amabilit�s avec le pr�sident Bouteflika, ne fait donc pas forc�ment de lui un adepte du pouvoir actuel. Cette disponibilit� proc�derait de la courtoisie. �Pendant 12 ans, j�ai exerc� le pouvoir. Je suis arriv� � la conviction que le syst�me n�est plus valable et qu�il faut le changer pour ouvrir les portes � la jeunesse, et ce, pour qu�elle prenne les r�nes du pouvoir et prenne son destin en main. Et non par la gr�ce de la l�gitimit� historique. Je voulais instaurer un syst�me parlementaire pour le retour � la souverainet� nationale et le r�tablissement de la confiance entre gouvern�s et gouvernants. Je dois dire le v�rit� devant vous pour les g�n�rations futures�, a-t-il l�ch�, comme se soulageant d�un aveu trop longtemps comprim�, lors du colloque organis� � El-Taref sur la vie militante du colonel de l�ALN, Amara Laskri. Pris dans le contexte actuel, l�aveu du pr�sident Chadli se comprend comme une nette d�marcation de ce que le pr�sident de la R�publique en exercice a tiss� comme linceul au principe de l'alternance au pouvoir. Il a affirm� � la fois sa pr�f�rence pour un syst�me parlementaire et sa r�pugnance de la convocation de la l�gitimit� historique pour l�acc�s et le maintien au pouvoir. Voil� une franche et assum�e contradiction ass�n�e au pr�sident Bouteflika qui �uvre � l�instauration d�un r�gime outranci�rement pr�sidentiel et qui, pour conforter son r�gne, fait, au besoin, valoir une l�gitimit� historique. Il est vrai que le pr�sident Chadli n�a pas parl� comme le ferait un h�raut devant une foule qui a besoin d�une surdose d�excitation. Il a parl� calmement et sereinement, � sa fa�on de gentlemen de dire les choses. L�assistance, fort nombreuse, qui l��couta attentivement t�moigner ce jeudi, comprit le message : Chadli Bendjedid a attest�, dans une expression bien choisie, de son non-acquiescement au syst�me politique que le pr�sident Bouteflika travaille � instaurer. La T�l�vision nationale, qui assura une large couverture du colloque, avait, elle �galement, saisi la port�e de la d�claration du pr�sident Chadli. Preuve en est que ce qu�affirma Chadli ne figurait pas parmi les morceaux choisis, lors du journal t�l�vis� de 20 heures. Pourtant, ce n�est pas tous les jours qu�on entend un ancien pr�sident de la R�publique, un Chadli Bendjedid de surcro�t, commenter l�actualit� politique nationale. Les t�l�spectateurs se seraient suffi, jeudi, d�un double balayage qui faisait appara�tre Chadli, quelque peu fatigu�, assis au premier rang, � c�t� du ministre des Moudjahidine, Sa�d Abadou. Sa prise de parole est pass�e sous silence. Il n��tonne gu�re, cependant, que l�Unique agisse de la sorte � l��gard de ceux qui refusent d�ex�cuter le seul couplet que le pouvoir en place aime entendre : l�appel pour un troisi�me mandat. En revanche, la sortie de Chadli Bendjedid, elle, est � m�diter. Pour deux raisons, au moins. D�abord parce que l�homme n�a pas pour habitude de s��pancher � l�occasion de meetings ou rencontres publiques. En suite, il ne s�est que tr�s rarement fendu d�un commentaire sur l�actualit� politique imm�diate. Agira-t-il maintenant qu�il a parl� ? L� est la grande question. Valable aussi pour l�autre pr�sident, Liamine Zeroual, objet de sollicitations � rivaliser avec Bouteflika en avril 2009.