Avec le report sous huitaine du proc�s des deux dirigeants indiens de la Grand Smithy Works (GSW), soci�t� indienne de statut alg�rien, la justice alg�rienne aura certainement les moyens de r�tablir la v�rit� dans cette affaire qui a fait grand scandale dans le monde de la sid�rurgie. Elle a d�pass� le stade du faux et usage de faux, �tablissement de fausses factures et abus de biens sociaux pour se transformer en une toile d�araign�e o� se m�lent le blanchiment d�argent, le trafic de devises et la fuite de capitaux. On est loin du pr�judice �valu� � plusieurs milliards de dinars dont ont �t� victimes les deux partenaires du groupe indien Arcelor Mittal et celui de Sider. L�affaire a fait une autre victime. Il s�agit de l�actuel directeur g�n�ral de la filiale de Annaba du leader mondial de l�acier. Il s�agit de M. Bernard Bousquet. Il est mis � la retraite d�s le mois de mai 2009. Son successeur, qui prendra officiellement ses fonctions d�s le 2 juin 2009, est son compatriote, un Fran�ais. Ag� de 46 ans, il est sp�cialiste des laminoirs. En fait, Bernard Bousquet a perdu son poste pour avoir pris la d�cision de se constituer partie civile pour d�fendre les int�r�ts de son employeur. Il n�avait pas pris en consid�ration la relation familiale entre le P-dg de la GSW, principal accus� dans cette affaire, avec le grand patron du groupe Arcelor Mittal, bas� � Londres en Grande- Bretagne. Le propri�taire de la GSW, sp�cialis�e dans la r�cup�ration des d�chets ferreux du crassier, avait d�j� eu maille � partir avec les deux pr�c�dents responsables indiens du complexe d�El-Hadjar qui s��taient limit�s � alerter leur tutelle sur ses agissements. Un cas sp�cifiquement indien dont n�aurait pas d� se m�ler Bousquet qui avait entam� la proc�dure judiciaire sous la pression de son partenaire alg�rien, Sider. �Nous suivons de pr�s le dossier. En collaboration avec notre partenaire d�Arcelor Mittal, toutes les dispositions ont �t� prises pour sauvegarder nos int�r�ts. Pour ce faire, nous avons sollicit� des juristes afin de d�terminer avec exactitude notre position�, a indiqu� M. Belkacemi, Pdg du groupe Sider. C�est dire que la justice aura plus de moyens que les auditeurs de Arcelor Mittal pour �tablir la v�rit� dans l�affaire GSW. Pour le reste, si le rapport d�audit n�apporte pas de r�v�lations fracassantes, il a au moins le m�rite d�avoir �t� boucl� apr�s un mois et demi d�investigations. Il comprend des lacunes, notamment dans la d�monstration juridique des d�lits commis, l�absence de noms de certains protagonistes importants � peine �voqu�s dans la fausse facturation et les faux documents comptables et surtout celui des donneurs d�ordres non identifi�s. Saisi, le procureur de la R�publique pr�s le tribunal d�El-Hadjar avait d�cid� l�ouverture d�une information judiciaire en chargeant les �l�ments de la brigade de gendarmerie de mener les investigations. Ce qui a eu pour r�sultat, l�audition, la confrontation entre le Pdg de la GSW, son proche collaborateur, tous deux Indiens, et deux agents alg�riens charg�s de la s�curit� dans le complexe. Tous les quatre ont fait l�objet d�une proc�dure de mise sous mandat de d�p�t. O� en est le dossier plusieurs semaines apr�s ? Seule certitude, l�important pr�judice qui s��l�ve � plusieurs dizaines de milliards de dinars. L�autre aspect que les limiers de la Gendarmerie nationale tentent de clarifier porte sur une �ventuelle affaire de blanchiment d�argent et de transfert de capitaux vers l��tranger. D�autres op�rations de vente et de r�cup�ration des d�chets ferreux du crassier sont confuses. Dans l�ensemble, les conclusions de l�enqu�te pr�liminaire paraissent assez compl�tes sur le volet de faux et usage de faux et de la fraude fiscale. Il reste, cependant, une piste � ce jour inexplor�e. Celle des multiples d�placements � l��tranger, dont en Tunisie, du P-dg de la GSW. Devant tant d�impr�cisions et d�approximations, reste une question essentielle : les activit�s de la GSW � l�int�rieur du complexe o� le groupe d�tient 30% des actions sont-elles l�gales ? Figurent-elles sur le bilan annuel � pr�senter � l�assembl�e g�n�rale des actionnaires de Arcelor Mittal Annaba ? Dans leurs conclusions, les auditeurs ont certes dress� l�inventaire des transactions avec la GSW, mais ils ne donnent aucune indication sur la destination prise par les liquidit�s en possession du gestionnaire indien de la GSW. Comme ne figurent pas, dans le dossier des enqu�teurs, les d�tails sur le compte bancaire de la GSW. En d�cidant de reporter le jugement de l�affaire, les magistrats du tribunal de El-Hadjar s�accordent un autre d�lai de r�flexion. Il pourrait le mettre � profit pour auditionner Bernard Bousquet qui a certainement une id�e bien pr�cise sur les activit�s du patron de la GSW et les donneurs d�ordres d�Arcelor Mittal Londres.