Depuis plusieurs semaines, le ciment est c�d� entre 1 000 et 1 200 DA le quintal, alors qu�au niveau des cimenteries son prix est de 470 DA. Cette situation a pouss� des centaines d�entreprises � arr�ter leur chantier en attendant le retour � la normale. Un retour qui passera par la reprise du travail et de la production au niveau de toutes les cimenteries du pays. Pour en savoir plus sur cette situation de crise sans pr�c�dent, nous nous sommes rapproch�s des diff�rents protagonistes. En premier, aupr�s des responsables de l�ERCC de Sour-El-Ghozlane qui est justement � l�arr�t depuis le 7 avril dernier. Ainsi, au niveau de cette cimenterie g�r�e par les Italiens qui sont rentr�s en partenariat depuis f�vrier 2008 avec 35% de parts, on pense que le probl�me est li� � l�offre et � la demande, surtout en cette p�riode de mars-avril o� tous les projets sont en phase de lancement. Ajouter � cela l�erreur commise aux mois de janvier et f�vrier lorsqu'un arr�t technique a �t� op�r� simultan�ment au niveau de trois cimenteries du pays. Aussi, selon les responsables de l�ERCC, ce sont les cons�quences de ces arr�ts simultan�s des mois de janvier et f�vrier qui en sont la cause et non l�arr�t de l�ERCC de Sour-El- Ghozlane. En effet, selon nos interlocuteurs, m�me avec l�arr�t technique observ� depuis le 7 avril dernier, les stocks disponibles, et qui sont de 32 000 tonnes, sont largement suffisants pour approvisionner normalement tous les clients de l�entreprise qui travaillent dans des secteurs strat�giques comme le b�timent et les travaux publics. De plus, outre ces entreprises, et toujours d�apr�s le directeur commercial, l�ERCC livre des quantit�s importantes aux entreprises de distribution implant�es au niveau des communes, � savoir les Edimco et les grossistes. Au total, ce sont quelque 1 300 tonnes de ciment qui sont livr�es quotidiennement depuis l�ERCC en cette p�riode d�arr�t technique aux dix wilayas du centre avec lesquelles elle travaille. Or, cette r�alit� vient d��tre contredite imm�diatement par un entrepreneur de Bouira qui poss�de trois projets de construction de logements, des projets qui sont consid�r�s comme prioritaires par les pouvoirs publics. D�apr�s cet entrepreneur, sur 150 tonnes par mois n�cessaires � la r�alisation de ses projets au niveau de la CNEP-immo, l�OPGI et le LSP, l�ERCC ne lui livre que 40 tonnes. Aussi, et pour ne pas r�duire la cadence du travail et mettre au ch�mage technique ses 500 ouvriers, cet entrepreneur nous dira avoir opt� pour l�achat du ciment depuis le march� parall�le � 1 100 DA le quintal. Cette situation est v�cue par plusieurs entreprises r�alisatrices au niveau de la wilaya. Par ailleurs, et pour combattre justement l�existence de ces march�s parall�les, la Direction du commerce de la wilaya de Bouira, en collaboration avec l�ERCC, a install� une brigade sp�cialis�e dans le d�mant�lement des r�seaux activant dans le commerce ill�gal du ciment. D�apr�s le directeur du commerce de la wilaya de Bouira, depuis l��t� 2008 � ce jour, il y a une cinquantaine de dossiers traduits en justice et concernant la commercialisation ill�gale du ciment depuis l�ERCC de Sour-El-Ghozlane et op�rant au niveau de 10 wilayas, dont Gharda�a et Tamanrasset. Parmi cette cinquantaine de cas, une dizaine d�pend de la wilaya de Bouira et leurs cas sont au niveau de la cour de Bouira. Et pour nous montrer comment la Direction du commerce travaille en �troite collaboration avec l�ERCC, le directeur nous exhibe une correspondance dans laquelle la direction de l�ERCC demande une enqu�te sur un dossier pr�sent� par un nouvel entrepreneur. Si ce dernier se situe hors de la wilaya de Bouira, la Direction de commerce de Bouira saisit la Direction r�gionale de Blida en lui transmettant le dossier afin que celle-ci le transmette � son tour � la Direction du commerce de la wilaya concern�e par le dossier. En outre, m�me au niveau de l�ERCC et pour �viter toute fraude, il est exig� dans le dossier � pr�senter le visa du ma�tre d�ouvrage pour �viter la surestimation des quantit�s demand�es, comme c��tait le cas auparavant. Tout cela, selon le directeur commercial de l�ERCC, pour �viter la fuite d�importantes quantit�s et leur �coulement dans le march� parall�le. Cependant, m�me avec toutes ces proc�dures, le march� parall�le continue � fleurir. Aussi, comme le disait si bien l�un des responsables de l�ERCC, en l�occurrence Ba�liche M�barek, la seule chose qui puisse combattre le ph�nom�ne de la sp�culation sur ce produit est la production pour arriver � renverser la situation en ayant une offre sup�rieure � la demande. Ce jour-l�, le march� parall�le dispara�tra de lui-m�me.