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UN FAIT HISTORIQUE PEU CONNU DE LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE (1936-1939):
500 Alg�riens ont combattu au sein des Brigades internationales
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 05 - 2009

Dans son livre Islam y guerra civil espa�ola , paru en 2004 � Madrid, l�historien espagnol Francisco S�nchez Ruano nous apprend, � travers une recherche minutieuse et un luxe de d�tails, que le mythe qui place les �moros� (les Arabes) du c�t� de Franco seulement, doit �tre nuanc�, car plus de 1000 volontaires des Brigades internationales du camp r�publicain provenaient de pays arabes. Le plus fort contingent de ces combattants arabes venus d�fendre la R�publique espagnole �tait constitu� de 500 Alg�riens.
Le contexte de l��poque
Avant de traiter plus pr�cis�ment l�apport de ces derniers, il convient de reprendre bri�vement le contexte de l��poque. Le mois d�avril 1931 voit l�av�nement de la 2e R�publique espagnole (la 1re R�publique eut une existence �ph�m�re, � la fin du 19e si�cle), laquelle conna�t une p�riode marqu�e par un gouvernement de droite, � partir de 1933. Cependant, les �lections de 1936 donnent la victoire � la gauche, unie dans le Front populaire (Frente Popular). Au niveau international, Hitler et Mussolini sont au pouvoir, et Staline est � la t�te de l�Union sovi�tique de l��poque. L�arm�e espagnole est form�e de troupes stationn�es en Espagne m�me, mais aussi au nord du Maroc, plac� sous protectorat espagnol. A l�annonce de la victoire des forces de gauche, la Phalange espagnole (organisation de type fasciste, calqu�e sur les Chemises noires de Mussolini) regroupe les opposants au nouveau gouvernement r�publicain et d�clenche le soul�vement des troupes espagnoles du Maroc, sous le commandement de Franco.
La guerre civile en Espagne (1936-1939) et les Brigades internationales
Le d�barquement des troupes rebelles sur le sol ib�rique signifie le d�but de la guerre civile espagnole qui durera jusqu�en 1939, se terminera par la victoire militaire de Franco, mais fera des dizaines de milliers de victimes. Les deux forces en pr�sence, le camp r�publicain et le camp franquiste refl�tent deux conceptions du monde irr�conciliables. Le premier repr�sente les aspirations port�es par les organisations syndicales et ouvri�res, les socialistes, les communistes, les anarchistes� Le deuxi�me d�fend les int�r�ts des grosses puissances et les valeurs fascistes� De fait, l�Allemagne nazie appuiera les troupes de Franco, tandis que les r�publicains seront soutenus par l�Union sovi�tique. Pour leur part, Londres et Paris suivront une politique de non-intervention dans le conflit espagnol. Le mouvement de sympathie qu�avait engendr� le r�gime r�publicain espagnol dans le monde se concr�tisera par la constitution des Brigades internationales qui, comme leur nom l�indique, mobilis�rent quelque 12 000 volontaires venus de plusieurs parties du monde soutenir les troupes r�guli�res, fid�les � la 2e R�publique. Selon Francisco S�nchez Ruano, on d�nombrait jusqu�� 53 pays d�origine des miliciens qui combattaient au sein des Brigades internationales. Cit�s par ordre d�importance num�rique, pour les chiffres inf�rieurs � 1000 volontaires l�Alg�rie se situe � la 13e place sur 41 pays.
Les Alg�riens dans le camp r�publicain
Les 500 volontaires alg�riens provenaient d�Alg�rie, encore sous colonisation fran�aise, mais aussi de la communaut� alg�rienne �migr�e en France, notamment � partir de Paris, Lyon, Toulouse, Marseille, Bordeaux� La grande majorit� des Alg�riens enr�l�s dans les Brigades internationales �taient des militants syndicaux, des socialistes, des communistes, des anarchistes, qui se sont retrouv�s aux c�t�s des Anglais, des Espagnols, des Yougoslaves, des Am�ricains, des Marocains, des Fran�ais, des Russes, des Polonais, etc. de m�mes tendances id�ologiques. En face, Franco disposait des troupes rebelles constitu�es de soldats espagnols et de soldats de carri�re marocains engag�s, les �moros�, dont le nombre augmentera au fur et � mesure du d�roulement de la guerre, suite � leur enr�lement, parfois de force, entrepris par le bord franquiste au Maroc. Le terme de �moro� restera ainsi li� jusqu�� l�heure actuelle, dans l�inconscient collectif espagnol, � ces soldats marocains de l�arm�e franquiste, tout en d�signant l�Arabe en g�n�ral et notamment le Maghr�bin, pour l�Espagnol moyen. D�autre part, le terme prend ses racines plus loin dans l�Histoire puisqu�il d�signe � l�origine les musulmans (Maures) chass�s par la reconqu�te espagnole au 15e si�cle� Dans le cas concret de la guerre civile de 1936-1939, ceci a abouti � une vision r�ductrice de l�Histoire, construite sur le mythe du �moro� aux c�t�s de Franco, un �moro� coupable de tous types d�atrocit�s : pillage, viols, assassinats� S�nchez Ruano tente donc, � bon escient, de d�manteler ce mythe et d�truire les st�r�otypes mont�s autour, en d�voilant �l�autre face� du �moro� dans la guerre civile espagnole, avec les preuves qu�il apporte sur la participation des Arabes � la d�fense de la 2e R�publique espagnole, � travers leur engagement dans les Brigades internationales.
Oussidhoum, Bela�di, Balek, figures alg�riennes des Brigades internationales
Pour illustrer son propos, le premier exemple qu�il donne est celui de Mohamed Bela�di, un m�canicien alg�rien qui tenait le poste de mitrailleur dans les bombardiers de l�escadrille d�avions que dirigeait Andr� Malraux, l��crivain et homme politique fran�ais, au sein des forces r�publicaines. M. Bela�di perdit la vie l�hiver 1937, dans le ciel de Teruel (nord de l�Espagne), quand son avion fut abattu par 7 avions de chasse allemands. Dans le film r�alis� par A. Malraux sur la guerre d�Espagne, projet� � Paris pour la premi�re fois en 1937, on peut voir le cercueil du milicien alg�rien recouvert d�un drapeau frapp� du croissant musulman. Une mitrailleuse appara�t aussi pos�e sur le cercueil. Selon S�nchez Ruano, ce fut l� l�unique film produit par le camp r�publicain o� appara�t un volontaire arabe ou berb�re musulman, membre des Brigades internationales. S�il y a peu d�Espagnols et d�Alg�riens qui savent que 500 Alg�riens ont servi dans ces brigades, beaucoup s�interrogeront sur leur pr�sence dans la guerre civile espagnole. Quand on le lui a demand�, Bela�di r�pondit : �Quand j�ai su que des Arabes combattaient pour Franco, j�ai dit � ma section socialiste qu�on devait faire quelque chose, sinon que diraient les camarades ouvriers des Arabes�?� D�autres cas peuvent �tre rapport�s, comme celui de Rabah Oussidhoum, lequel s�est distingu� par sa bravoure dans de nombreuses batailles, notamment la bataille de Lopera (r�gion de Cordoue), et surtout celle de Segovia (r�gion de Madrid) o� il commandait le 12e bataillon, nomm� �Ralph Fox� en l�honneur de l��crivain anglais mort � Lopera. Comme Bela�di, on interrogeait aussi Oussidhoum sur sa pr�sence dans les Brigades internationales et il r�pondait : �Parce que tous les journaux parlent des �moros� qui luttent avec les rebelles (de Franco). Je suis venu d�montrer que tous les Arabes ne sont pas fascistes. � Oussidhoum tomba au champ d�honneur en mars 1938 dans son ultime bataille, � Miraflores (r�gion de Saragosse). Pour ses chefs et ses compagnons, il laissera l�image d�un v�ritable h�ro dans les batailles o� il s�est engag�, en Andalousie, dans la r�gion d�Aragon et dans la r�gion de Madrid. Citons encore le cas d�autres Alg�riens comme Mechenet Essa�d Ben Amar ou Am�ziane Ben Am�ziane, deux militants anarchistes dont le deuxi�me, m�canicien de profession, combattait sous les ordres de Durruti (leader anarchiste espagnol de l��poque). Dans un �Appel aux travailleurs alg�riens�, Am�ziane �crit : �Nous sommes 12 de la CGT dans le groupe international� face � la canaille fasciste. Miliciens si, soldats jamais ! Durruti n�est ni g�n�ral ni ca�d mais un milicien digne de notre amiti�.� Ces quelques exemples montrent que la majorit� des volontaires alg�riens provenaient des organisations syndicales, des partis socialistes ou communistes ou du mouvement anarchiste, mais on conna�t d�autres cas de militants du Parti du Peuple Alg�rien (PPA) engag�s aux c�t�s des r�publicains, comme ceux de A�ci Mohand ou S. Zenad, que cite S�nchez Ruano, en pr�cisant que leur d�cision fut individuelle. En effet, les dirigeants nationalistes alg�riens montraient leur appui au Front populaire espagnol surtout en mati�re de propagande antifranquiste sans �tre pour autant partisans d�cid�s de l�envoi de volontaires au front. Mais le pr�sident de la R�publique espagnole, Manuel Aza�a, enverra une lettre de remerciements � Messali Hadj pour une contribution mat�rielle re�ue du PPA. Les Alg�riens enr�l�s dans les rangs des Brigades internationales montraient, � travers leur position internationaliste, une d�termination aiguis�e par la conviction politique que la victoire du camp r�publicain impulserait l��mancipation des peuples maghr�bins et du peuple alg�rien en particulier, comme l�exprimait clairement un autre Alg�rien, L. Balek, commandant d�une compagnie r�publicaine, qui disait dans un meeting : �Le peuple de mon pays est aussi opprim� que l�est aujourd�hui le peuple espagnol par le Grand Colon qui le ruine. Je donnerai jusqu�� l�ultime goutte de mon sang pour que les Alg�riens, les Tunisiens et les Marocains puissent arriver un jour � secouer leur joug et recouvrer la libert�.� L�erreur de la majorit� des dirigeants r�publicains fut de sous-estimer cette soif d��mancipation des volontaires arabes venus combattre � leurs c�t�s. S�nchez Ruano revient sur cette id�e en avan�ant que les volontaires musulmans des Brigades internationales furent des �soldats de l�ombre� occult�s par le nombre de �moros� de Franco, accus�s (dans beaucoup de cas � tort) d�exactions de toute sorte. Selon lui, beaucoup d�hommes politiques r�publicains, de partis et d�organisations r�publicaines sont tomb�s dans l�erreur de mettre sur le m�me plan les arabes combattant dans les files franquistes et ceux des Brigades internationales, sans penser que ces derniers �taient l� pour des libert�s qu�on leur refusait dans leur pays : Maroc, Alg�rie Tunisie, Syrie� Quoi qu�il en f�t, comme tous les volontaires des Brigades internationales, ces Arabes et musulmans, parmi eux les 500 Alg�riens, sign�rent une d�claration avant de monter au front, qui se terminait ainsi : �Je suis ici parce que je suis volontaire et je donnerai, s�il le faut, jusqu�� la derni�re goutte de mon sang pour sauver la libert� de l�Espagne et la libert� du monde entier.� Des hommes comme Rabah Oussidhoum et Mohamed Bela�di n�ont pas failli � cet engagement, au prix de leur vie.


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