Services financiers et couverture bancaire: des "résultats encourageants" pour l'Algérie    Championnat d'Afrique des clubs de Handball : les Angolaises de Petro Atletico battent Al Ahly d'Egypte et filent en finale    Championnats d'Afrique individuels de judo : l'Algérie décroche trois médailles, dont une en or    Bendjama au Conseil de sécurité : le groupe des A3+ "préoccupé" par la situation en Syrie    La Réunion consultative entre les dirigeants de l'Algérie, de la Tunisie et de la Libye, une "réussite"    Pêche : le dossier de réouverture de l'exploitation du corail rouge en Algérie en bonne voie    Agrément du nouvel ambassadeur d'Algérie en Gambie    Chanegriha préside la 17ème session du Conseil d'orientation de l'Ecole supérieure de Guerre    Oran: ouverture du premier Salon dentaire MDEX avec la participation de 15 exposants    Hadj 2024 : dernier délai pour la délivrance des visas fixé au 29 avril    Les lauréats du 1er concours national sur l'éducation environnementale distingués    Le président de la République reçoit le président de la Chambre des communes du Canada    Boughali reçoit le président de la Chambre canadienne des communes    Agression sioniste: l'UNRWA épine dorsale de l'acheminement de l'aide humanitaire à Ghaza    Coupe d'Algérie - Demi-finale: le CRB élimine l'USMA aux tirs aux but (3-1) et rejoint le MCA en finale    Le Festival du film méditerranéen d'Annaba, une empreinte prestigieuse sur la scène culturelle    Arkab examine avec le président du Conseil d'administration de "Baladna" les opportunités de coopération dans secteur de l'énergie    Chanegriha impitoyable à la préparation au combat    Le ministère de la Culture annonce le programme des foires nationales du livre    Ali Aoun inaugure une usine de fabrication de pièces automobiles et une unité de production de batteries    Le Bureau Fédéral de la FAF apporte son soutien à l'USMA    Son nom fait «trembler» le foot du Roi    Coupe d'Algérie : Le MCA écarte le CSC et va en finale    Transformer le théâtre universitaire en un produit commercialisable    Le Président chilien Gabriel Boric a qualifié la guerre israélienne de « barbare »    Les autorités d'occupation ferment la mosquée Ibrahimi aux musulmans    Le directeur général des forêts en visite d'inspection    Trois membres d'une même famille assassinés    Dahleb donne le coup d'envoi d'une campagne de reboisement au Parc de Oued Smar    Les autorités d'occupation ferment la mosquée Ibrahimi aux musulmans    Ooredoo expose ses offres et solutions innovantes    Les médias conviés à une visite guidée du Centre de formation des troupes spéciales    L'Algérie participe à la 38e édition    Principales étapes de la résistance des Touaregs    La psychose anti-islamique obéit aux mêmes desseins que la hantise antibolchevique    Le ministre de la Justice insiste sur la fourniture de services de qualité aux citoyens    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



SOS plan�te en danger
Par Abdelmadjid Attar*
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 11 - 2009

La crise �conomique historique qui est en train d�affecter le monde entier a, certes, oblig� les pays d�velopp�s � se concerter et se mobiliser de plus en plus sur les voies et moyens d�en sortir et de red�marrer la croissance, alors que la crise climatique, dont les cons�quences sont d�j� pr�gnantes et risquent d��tre � l�avenir beaucoup plus dramatiques, ne semble pas aboutir au consensus pr�vu par le Protocole de Kyoto qui prendra fin en 2012.
Beaucoup de pays h�sitent encore entre l�option d�un d�veloppement et d�une croissance quitte � sacrifier pour le moment l��cologie, ou un d�veloppement durable plus respectueux de l�environnement. Et pourtant, l�avis de tous les experts climatiques est unanime pour ce qui est des cons�quences actuelles du r�chauffement climatique et surtout des dangers qui guettent notre plan�te. Cette derni�re est plus que jamais � l�aube d�une �re nouvelle qui sera caract�ris�e :
- soit par un risque de disparition de la civilisation actuelle ?
- soit par une phase de transition majeure vers un mode de vie, d�organisation et de consommation que personne ne peut pr�voir ou d�crire pour le moment. Mais l�espoir est encore de mise avec la r�cente prise de conscience par les chefs d�Etat et de Gouvernement de l�Union europ�enne qui ont admis qu�il faudrait � l�avenir pas moins de 100 milliards d�euros par an entre 2013 et 2020 pour aider les pays sous-d�velopp�s � faire face aux cons�quences du r�chauffement climatique. Parmi les modalit�s de financement �voqu�es, il est envisag� une sorte de pr�l�vement sur les transactions financi�res dont le montant pourrait atteindre 30 milliards d�euros par an, destin�s � financer notamment le recours aux �nergies renouvelables. Mais il reste encore � d�finir les m�canismes de ces pr�l�vements et surtout leur affectation.
Il y a aussi la prochaine Conf�rence de l�ONU sur le r�chauffement climatique � Copenhague du 7 au 18 d�cembre 2009, au cours de laquelle les pays membres seront appel�s � d�gager un accord sur des actions � l��chelle plan�taire.
Un avenir incertain
Ce ne sont pas les indices ou les motifs qui manquent pour pr�dire un avenir aussi incertain car quelques donn�es tr�s simples et � combien r�elles nous laissent penser � cette issue :
- Toutes les pr�visions d�mographiques laissent � penser que la population mondiale passera de 6 milliards actuellement � 9 milliards en 2050.
- La croissance d�mographique, � laquelle s�ajoute un exode rural intense du fait du manque d�eau, de la d�gradation des sols cultivables et des conditions de vie de fa�on g�n�rale ont fait que 50 % des populations sont urbaines actuellement, et ce pourcentage d�passera les 65 % en 2050.
- La croissance et le d�veloppement �conomiques ont entra�n� une consommation �nerg�tique de plus en plus importante � tel point que depuis 1950, elle a �t� multipli�e par 4. Selon les pr�visions de l�AIE, la consommation mondiale passera de 11,7 millions de TEP par jour en 2008 � 17 millions de TEP par jour en 2030, soit une augmentation de la demande mondiale en �nergie primaire de 1,6 % par an d�ici 2030, ce qui repr�sentera 45 % de hausse en une vingtaine d�ann�es seulement.
- Il en est de m�me pour les c�r�ales, l�eau, le nombre d�arbres abattus et les surfaces de for�t disparues, les quantit�s extraordinaires de d�chets de toutes sortes non trait�s et h�las transf�r�s des pays occidentaux d�velopp�s vers les pays sous-d�velopp�s (notamment en Afrique o� par exemple 2 000 tonnes sont exp�di�es par jour au Nigeria).
Bien que la plupart des experts aient confirm� sans �quivoque la r�alit� du changement climatique, il subsiste encore un certain d�bat qui les divise, notamment sur les causes et les cons�quences :
- Est-ce vrai, d�abord ?
- Et depuis quand ?
- Est-ce � cause des activit�s humaines ou cela est-il d� � la croissance �conomique et d�mographique ? - Est-ce le fait d�une �volution normale de notre plan�te ?
L'inexorable destruction des esp�ces et des �cosyst�mes
Les r�ponses � toutes ces questions sont variables, et pourtant, il y a un lien incontestable entre elles et par cons�quent entre les r�ponses.
- Nous sommes enti�rement d�pendants de l�environnement qui nous entoure, mais nous avons tendance, h�las ! � l�oublier. Et de ce fait, nous le modifions sans cesse sans nous en rendre compte.
- La plan�te est un vaste syst�me comportant un certain �quilibre entre tous ses occupants humains, animaux et v�g�taux.
- L�interaction des esp�ces est par ailleurs essentielle � la stabilit� des �cosyst�mes, qu�il s�agisse d�une for�t, d�un oc�an ou d�une zone g�oclimatique d�termin�e, et par cons�quent � la stabilit� de la plan�te toute enti�re.
- Or c�est cet �quilibre qui est en train de se d�grader � une vitesse exponentielle en aboutissant � la destruction des habitats et, par voie de cons�quence, � la disparition des esp�ces sans que la nature n�arrive � y rem�dier, h�las ! parce qu�un �cosyst�me est avant tout bas� sur l�existence de tous les maillons qui le composent.
On peut citer ces exemples :
- 15 % des esp�ces de flore et 12 % des esp�ces animales sont actuellement menac�es de disparition.
- 20 % des mammif�res, 40 % des poissons et 71 % des amphibiens dispara�tront dans tr�s peu de temps.
- La disparition de 50 % des insectes pourrait entra�ner une catastrophe �cologique mondiale du fait de ses cons�quences sur la pol�nisation, et la reproduction/production v�g�tale.
- Les plus grands sp�cialistes s�accordent � dire que l�homme � travers de ce qui est appel� �l�entreprise humaine� est, h�las ! devenu l�esp�ce qui est capable de faire dispara�tre d�autres esp�ces qui lui sont pourtant vitales, � cause de la destruction des habitats propres � chacune d�elles.
- L�homme ne se rend pas compte ainsi de ses actions sur la nature et augmente son influence du simple fait qu�il recherche sans cesse � assouvir ses besoins alimentaires grandissants (agriculture industrielle, monoculture, engrais, d�forestation, OGN, etc.).
Les pays d�velopp�s ont une dette climatique envers les pays sous-d�velopp�s
Depuis toujours et m�me durant la premi�re moiti� du XXe si�cle avec la r�volution industrielle, l�homme n�avait qu�une influence locale sur son environnement imm�diat. Mais � compter de la Deuxi�me Guerre mondiale, son influence a commenc� � s��largir de fa�on exponentielle, � tel point qu�on peut le comparer � un v�ritable param�tre g�oclimatique ou m�me g�ologique affectant la terre et la nature autant que n�importe quel autre ph�nom�ne. La croissance, le niveau de d�veloppement �conomique et les progr�s industriels destin�s � produire et consommer de plus en plus ont ainsi entra�n� l�augmentation de tout ce qui est nuisible � l�environnement de notre plan�te et divis� le monde en trois compartiments :
- D�un cot�, un monde occidental riche et d�velopp�, �nergivore, consommateur et gaspilleur de ressources naturelles, producteur de d�chets non trait�s et de quantit�s extraordinaires de gaz � effet de serre.
- De l�autre, un monde sous-d�velopp�, gros pourvoyeur de ressources naturelles, mais tr�s pauvre, vivant avec moins de 1,5 $ par jour et par personne, tr�s affect� par les cons�quences naturelles (climatiques, environnementales, etc.) et, en sus, souvent transform� en poubelle pour les d�chets produits par le monde occidental. En Afrique par exemple, la r�gion du Sahel est durement affect�e depuis plus de 25 ans par un d�ficit pluviom�trique catastrophique (cons�quence quasi certaine du r�chauffement climatique) qui est en train de d�truire son �cosyst�me aussi bien naturel que socio�conomique. Pour les m�mes raisons, un peu partout dans les pays du Sud, on assiste � une acc�l�ration des ph�nom�nes de s�cheresse, une fragilisation des ressources en eau, une baisse des rendements agricoles, une pr�valence accrue des maladies des cultures, une augmentation du co�t de l��nergie et des denr�es alimentaires et une accentuation de l�ins�curit� et de la pauvret�. Il est par cons�quent ind�niable que les pays d�velopp�s ont une �dette climatique� envers les pays sous-d�velopp�s parce que �les pays industrialis�s ont une culpabilit� historique dans les �missions de gaz � effet de serre qui causent aujourd�hui le d�r�glement climatique�.
- Et enfin, entre les deux, un certain nombre de pays en voie de d�veloppement qui atteindront en 2050 le m�me niveau de croissance et de d�veloppement que les pays actuellement d�velopp�s, avec certainement les m�mes cons�quences sur la plan�te et son environnement, non pas du fait de leur croissance d�mographique seulement mais aussi de leurs nouveaux besoins de consommation au m�me titre que les pays d�velopp�s. Prenons l�exemple de la Chine. Avec ses 8 % de croissance annuelle et les gigantesques changements qui la caract�risent (autoroutes, habitat, parc automobile, consommation �nerg�tique, besoins alimentaires, etc.), la Chine atteindra d�s 2030 le m�me niveau de d�veloppement que les Etats-Unis, soit :
- Les 2/3 de la consommation mondiale de c�r�ales.
- Un parc automobile de 1,8 milliard de v�hicules alors que le parc mondial est actuellement de 800 millions.
- Une consommation de papier qui sera le double de la consommation mondiale actuelle. L�Inde suivra tr�s probablement de tr�s pr�s le m�me chemin de croissance.
Les cons�quences du r�chauffement climatique sur la plan�te sont d�j� catastrophiques de nos jours
Un sc�nario de l�AIE pr�voit que d�ici 2030, les �missions de CO2 pourraient s�accro�tre de 45 % dont les trois quarts suppl�mentaires proviendraient de la Chine, de l�Inde et du Moyen-Orient. Il n�est pas difficile d�imaginer alors les cons�quences de pareilles situations. La meilleure illustration de la relation entre le changement climatique et la vitesse de variabilit� de la nature et de la plan�te en g�n�ral est la suivante :
- Depuis 1980, on a enregistr� les vagues de chaleur les plus importantes dans le monde.
- Dans le bassin m�diterran�en par exemple, la hausse des temp�ratures a �t� la plus �lev�e jamais v�cue en 1994 et 1997, avec des pics de 40 � 47 degr�s celsius pendant plus de 30 jours dans certains pays.
- Dans les Alpes, on a constat�, preuves � l�appui, une fonte vertigineuse des glaciers depuis 30 ans, et dans 50 ans, les plus petits n�existeront plus. Certains paysages autrefois couverts de glaces et de neige toute l�ann�e ont compl�tement disparu entre 1910 et 2000.
- 90 % des glaciers sont en recul et les 2/3 dispara�tront en 2050, alors qu�il a fallu des mill�naires pour leur naissance.
- Le recul et la disparition des glaciers entra�neront in�vitablement un d�ficit alimentaire catastrophique, une remont�e du niveau des mers, l�inondation d�immenses territoires suivie d�importants exodes humains (r�fugi�s �cologiques).
- Les r�gions polaires qui sont consid�r�es depuis longtemps comme l'un des barom�tres les plus fiables des changements climatiques et influencent les conditions g�n�rales des oc�ans et de l'atmosph�re ont atteint de nos jours un seuil critique de fonte et d�amincissement qu�on ne croyait pas possible avant 2050. Certains rapports d�experts citent m�me des indices de changements des courants marins qui auraient un impact gravissime sur le syst�me climatique mondial. Ce ph�nom�ne a entra�n� non seulement l�ouverture de nouvelles routes navigables mais a surtout attis� l�int�r�t des �tats riverains sur les �ventuelles ressources naturelles de ces r�gions (p�trole et gaz) dont l�exploitation n�est pas sans risque pour l�environnement.
- La d�forestation tropicale est responsable de 20 % des �missions de gaz � effet de serre et l�Amazonie qui est l��cosyst�me le plus important dans le monde tend � devenir un immense gruy�re � cause de la d�forestation. Il n�en restera que 20 % dans moins d�un si�cle.
- Les 2/3 des fleuves du globe n�atteignent plus actuellement leur embouchure et l�ass�chement catastrophique de r�serves d�eau comme pour le lac Tchad, la mer d�Aral et la mer Morte est un exemple remarquable.
- Plus d�un milliard d��tres humains souffrent actuellement de p�nurie d�eau potable et leur nombre augmentera de plusieurs dizaines de millions par an dans l�avenir.
- La d�sertification est un v�ritable fl�au dont la principale cause est le r�chauffement climatique et, bien s�r, la pression humaine sur les ressources naturelles (d�forestation et mode d�exploitation intensive des sols). Ses cons�quences sont catastrophiques au point de vue accroissement de la pauvret� du fait que sur les deux milliards de personnes vivant d�j� dans des zones arides ou semi-arides, 250 millions vivent bien en dessous du seuil de pauvret� et sont candidats � l��migration �cologique. Avec un niveau de CO2 qui s�est extr�mement �lev�, sans qu�on se rende compte, jusqu�� ces derni�res ann�es et des mod�les climatiques qui pr�voient une augmentation moyenne de la temp�rature de 6 � 7 degr�s en un si�cle, il est clair que nous sommes en train de pousser notre plan�te vers une situation incontr�lable pour laquelle l�humanit� n�est absolument pas pr�par�e :
- La fr�quence des catastrophes naturelles a quadrupl� en 50 ans avec des effets jamais connus ou m�me imagin�s (incendies, inondations, s�cheresse, ouragans, famines, etc.).
- Ces catastrophes entra�neront, selon la plupart des experts, le d�placement d�s 2010 de plus de 50 millions de r�fugi�s �cologiques (essentiellement d�Afrique et d�Asie) oblig�s de chercher o� survivre.
- Ce d�placement cro�tra de plus en plus et entra�nera alors in�vitablement des confrontations entre groupes et r�gions de notre plan�te.
L�Alg�rie face au d�fi climatique
Il est aussi int�ressant de voir ce qui se passe ou ce qui adviendra en Alg�rie face � tous ces risques et incertitudes climatiques. Le territoire alg�rien, au m�me titre d�ailleurs que tous les pays africains, conna�t une p�riode de s�cheresse qui dure depuis 1975, puisque globalement et en moyenne sur cette p�riode, la pluviom�trie a baiss� de 35 %, tandis que le nombre de catastrophes li�es aux inondations du fait de pr�cipitations tr�s intenses s�est accru de fa�on alarmante. 75% des parcours steppiques sont au seuil de la d�sertification et l��volution du ph�nom�ne s�est acc�l�r�e de 40 000 ha par an au cours des 20 derni�res ann�es. En 2007, lors de la c�l�bration de la Journ�e mondiale sur l�environnement, le ministre de l�Am�nagement du territoire et de l�Environnement a d�clar� que �le nombre de jours de neige a diminu� de 40 % dans plusieurs r�gions d�Alg�rie telles Tlemcen, l�Ouarsenis et le Djurdjura� et qu��� l�horizon 2050, la temp�rature gagnerait 3 degr�s Celsius suppl�mentaires d�o� l�urgence et l�importance qui devraient �tre donn�es aux �nergies renouvelables et propres dont le recours favorisera la protection de l�environnement �. L�augmentation de temp�rature cit�e ci-dessus pourrait alors se traduire par une �vapotranspiration de pr�s de 200 mm par an et par cons�quent une remont�e des ceintures de v�g�tation en latitude de plus de 500 kilom�tres, entra�nant une acc�l�ration du regroupement des habitants sur les c�tes o� se concentre d�j� 40 % de la population sur une bande de 30 � 40 kilom�tres de large, avec une densit� de 240 habitants au km2 (20 % de la population est d�j� concentr�e autour d�Alger, sur 1 % du territoire) et, par voie de cons�quence, une pression terrible sur les ressources en eau disponibles et les sols cultivables. Sur un autre plan, selon la Direction g�n�rale des for�ts (2007), �le d�sert avance inexorablement vers le nord de l�Alg�rie. La d�sertification menace pr�s de 20 millions d�hectares de terres steppiques en Alg�rie alors que 600 000 hectares sont d�j� d�sertifi�s. Les effets du r�chauffement climatique vont aggraver la situation du pays qui devra, d�sormais, faire de la lutte contre la d�sertification sa priorit�. Outre cette avanc�e inqui�tante du d�sert, 12 millions d�hectares, situ�s dans les bassins versants des r�gions montagneuses, sont menac�s par l��rosion hydrique et 32 millions autres par l��rosion �olienne en zones steppiques et pr�sahariennes. 47 % des terres menac�es par l��rosion hydrique se trouvent dans la r�gion ouest du pays. La menace est r�elle, les moyens mis par le gouvernement pour contenir cette avanc�e du d�sert sont �triqu�s. Le programme de reboisement, initi� depuis 2000 par le gouvernement, n�a touch� que 400 000 hectares, une goutte dans un oc�an de sable. Les r�gions semi-arides risquent la disparition si la pr�servation de l��cosyst�me n�est pas assur�e dans l�imm�diat�. Par ailleurs, selon le minist�re de l�Agriculture (2007), �l�Alg�rie perd annuellement 120 millions de tonnes de s�diments et conna�t une diminution des capacit�s de stockage des eaux de barrages �quivalent � 20 millions de m3. Parmi les cons�quences directes de la d�sertification, le glissement de terrain et le pays enregistre annuellement un affaissement de l��paisseur du sol de l�ordre de 1,6 mm�. Il y a cependant aussi d�autres avis (ONM) qui tendent � minimiser les causes de ces ph�nom�nes ou certains d�entre eux, en affirmant par exemple que �la vuln�rabilit� de l�Alg�rie aux intemp�ries est beaucoup plus due � l�urbanisation qui ne respecte aucune norme et qui contribue � la r�duction des espaces d��coulement des eaux pluviales �. Ce qui est vrai dans beaucoup de cas mais �n�exclut pas que ces intemp�ries soient le r�sultat du r�chauffement climatique�. Il est vrai qu�aujourd�hui, malgr� les nombreux efforts des quelques experts et chercheurs alg�riens, on manque cruellement de donn�es et d��tudes s��talant sur l�ensemble du pays et des p�riodes allant au-del� de 50 ans, n�cessaires � l��tablissement des liens entre le r�chauffement climatique et l��volution de l��cosyst�me propre � l�Alg�rie. Mais il n�est pas permis non plus de se croire hors de danger ou non concern� alors que le monde entier est mobilis� dans ce cadre. Cela ne signifie pas non plus que l�Alg�rie n�est pas mobilis�e, puisque le gouvernement a adopt� depuis plusieurs ann�es des programmes et tout une panoplie de textes r�glementaires destin�s � faire face aux risques annonc�s :
- Adh�sion au Protocole de Kyoto depuis 1992 et � toutes les autres r�solutions de l�ONU.
- Programmes de d�veloppement et de protection des ressources en eau et de l�environnement.
- Programmes de protection et de restauration des sols et de lutte contre la d�sertification.
- R�duction des �missions de gaz � effet de serre (arr�t du torchage du gaz naturel au sud)
- D�veloppement des �nergies renouvelables. Mais force est de constater que cela demeure insuffisant en mati�re :
- d�application, de mise en �uvre et d�efficacit� de ces programmes, notamment en ce qui concerne la recherche scientifique et appliqu�e en mati�re de protection de l�environnement et d��nergies renouvelables ;
- d�actions dans d�autres domaines tr�s importants comme l�am�nagement du territoire, l�adaptation de l�habitat et du mode de consommation �nerg�tique en g�n�ral ;
- de sensibilisation � l��cocitoyennet�.
La n�cessaire mobilisation � l��chelle de la plan�te
Il est bien s�r �vident que l�Alg�rie, autant que chaque autre pays africain, n�est qu�un tout petit acteur face au d�fi climatique de la plan�te dont il faut modifier le mode de fonctionnement global de fa�on urgente et imp�rative. Cela ne sera possible que s�il y a une prise de conscience globale de l�humanit� toute enti�re devant se concr�tiser par des d�cisions et des actes concert�s qui doivent aller beaucoup plus loin que ceux des accords de Kyoto, au cours de la prochaine conf�rence de l�ONU sur les changements climatiques � Copenhague.
- La r�duction des �missions de carbone a, certes, un co�t �conomique (530 milliards $ � l�horizon 2020 et 810 milliards $ � l�horizon 2030), mais son efficacit� pourrait �tre de 50 % � l�horizon 2030, c'est-�-dire un retour au niveau d��mission de 1990. Il faudrait pour cela mettre en �uvre toute une s�rie de m�canismes r�ducteurs dans tous les domaines :
- du transport (v�hicules) ;
- de la g�n�ration de l��nergie et son efficacit� ;
- du b�timent (isolation thermique) ;
- de la gestion/protection des for�ts, des sols et de l�eau, dans la mesure o� ces trois �l�ments sont fondamentaux pour l�absorption du carbone atmosph�rique par les for�ts et les plantes (� raison de plus de 40 % � l�horizon 2020), une production agricole et animale adapt�e aux ressources en eau disponibles (70 % de consommation par l�agriculture) et aux besoins alimentaires futurs. Il est clair que nous ne pouvons plus adopter l�approche �conomique simplifi�e de notre �cosyst�me, qui a consist� un peu partout � g�n�raliser les m�canismes de fonctionnement de ce qu�on appelle l���conomie de march�, sans se soucier des cons�quences � long terme. Les besoins vitaux de l�homme, tout simplement comme l�eau, la nourriture, l��nergie et bien d�autres choses ne doivent pas �tre consid�r�s comme de simples produits sur le march�, sujets � n�importe quel mode de gestion et de sp�culation.
- Pour cela, il faut reconstruire l��conomie mondiale sur un mod�le durable en passant le plus rapidement possible de l��nergie fossile � l��nergie renouvelable, � la pr�servation des ressources naturelles (l�eau et le sol en premier lieu) et au traitement syst�matique des d�chets de toute nature. �Le futur de l'humanit�, sans parler de sa prosp�rit�, d�pendra de la fa�on avec laquelle le monde traitera deux challenges �nerg�tiques essentiels : garantir des r�serves viables d'�nergie abordable et se tourner vers des �nergies efficaces et faibles en carbone� (Fatih Birol, AIE, 2009). Il faudra aussi aider les pays en voie de d�veloppement ou sous-d�velopp�s � �viter la transition par l��tape �nergivore ou celle qui consiste � accro�tre une production agricole � travers une exploitation irrationnelle des sols (d�forestation et engrais) et, plut�t, passer directement � un mode de d�veloppement industriel et de consommation nouveau et pr�servateur de ressources naturelles. �Pour entrer dans l��re post-carbone, les nations doivent admettre qu�elles sont interd�pendantes, renforcer la coordination des politiques sur les ressources dans le monde et s�adapter � de nouveaux sch�mas plus contraignants de souverainet�. Copenhague nous donne la possibilit� d�esquisser quelques-uns des nouveaux sc�narios d�action collective sur lesquels l'�conomie postcarbone reposera.� (Jeremy Oppenheim & Eric Beinhocker, McKinsey Global Institute 2009). Les d�fis � relever ne sont plus ceux d�un pays ou d�un continent, des plus riches ou des plus pauvres, mais ceux de toute la plan�te dont l��cosyst�me et subs�quemment le destin sont communs.
A. A.
NB : Cette modeste contribution est largement inspir�e des documentaires r�cemment diffus�s par la cha�ne TV5 et des rapports du GIEC parfois repris int�gralement. L�objectif est destin� � participer � la sensibilisation sur les grands d�fis que nous r�serve l�avenir face au r�chauffement climatique.
*Abdelmadjid Attar : consultant international, ex-P-dg de Sonatrach et ancien ministre des Ressources en eau.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.