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A FONDS PERDUS
Comment aider El Baradai ? Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 04 - 2010

�Est-ce le h�ros de l��gypte ?�, s�interrogeait, tr�s r�cemment, le p�riodique Foreign Affairs� propos du retour en son pays de l�ancien patron de l�AIEA, l�Agence internationale de l��nergie atomique et laur�at du prix Nobel de la paix 2005, Mohamed El Baradai(*). Outre qu�il sert d�j� de r�v�lateur aux nombreuses scories et autres tares cong�nitales(**) du syst�me plomb� de Hosni Moubarak, ce qui s�apparente d�j� � un retour de l�enfant prodigue qui brigue l�gitimement le fauteuil pr�sidentiel soul�ve, aux yeux des parrains occidentaux de ce pays fr�re, moult interrogations quant � la sinc�rit� du clan au pouvoir � mener � terme les r�formes esquiss�es depuis le Grand Moyen-Orient sous l��re Bush et r�cemment confirm�es par Obama, lors de sa premi�re visite et intervention en terre d�Islam, � El Azhar.
Le clan Moubarak semble avoir ferm� le syst�me comme la police scelle le lieu du crime et ce, �bien que la demande populaire pour un changement politique se soit intensifi�e au cours de la derni�re d�cennie�, regrette l�auteur de l��tude Steven A. Cook. Les observateurs �trangers sont unanimes � souligner la profondeur et l��tendue du consensus local en faveur des changements politiques, un consensus qui couvre un spectre insoup�onn� d�int�r�ts : �Les islamistes des Fr�res musulmans, un petit groupe de lib�raux, des avatars nass�riens, les juges, les bureaucrates et le monde du travail.� Cela ne semble pas suffire � d�coincer la machine car le r�gime du pr�sident Hosni Mourarak a produit �un syst�me qui semble imperm�able au changement�, malgr� deux r�cents s�ismes politiques majeurs. Au d�but du mois de mars �coul�, M. Moubarak a subi une op�ration pour enlever la v�sicule biliaire (selon ses m�decins traitants allemands) ou pour soigner une tumeur b�nigne (selon la presse �gyptienne). Il est rest� en soins intensifs pendant cinq jours, suivis d�une convalescence � Heidelberg University Hospital. �Peu importe de quoi souffre Moubarak. Il est maintenant �g� de 81 ans, un �ge o� les gens peuvent mourir subitement ou ne plus se remettre de petits bobos. Son s�jour prolong� en Allemagne pousse beaucoup d'�gyptiens � douter de sa candidature � sa r��lection en 2011, tout en se demandant qui g�re le pays en ce moment.� La th�se la plus courante conf�re d�j� la succession � son second enfant, Gamal Moubarak, mais le retour de Mohamed El Baradai en �gypte, en f�vrier dernier, apr�s une absence de 12 ans, bouscule de plus en plus ce sc�nario. Avocat et diplomate de formation, M. El Baradai est un pur produit de la bureaucratie onusienne, �un technocrate peu aust�re dont les liens avec son pays natal semblent volontairement t�nus�. Ce qui n�a pas emp�ch� M. El Baradai d��tre accueilli par pas moins d'un millier d��gyptiens venus r�clamer sa candidature aux �lections de 2011, lors de sa descente d�avion � l'a�roport du Caire. L�accueil passe pour �tre imposant aux yeux des �trangers lorsqu�on consid�re les intimidations et violences gouvernementales � l�endroit de tout candidat de l�opposition. Cela t�moigne, par ailleurs, de la difficult� du r�gime � le marginaliser. Il a de suite acc�d� � la demande populaire en exigeant des r�formes qui rendent possibles �des �lections v�ritablement libres et �quitables�. Dans la foul�e, il a form� une nouvelle organisation politique appel�e le �Front national pour le changement� qui r�unit jusqu�� la plus hargneuse des oppositions � Moubarak. Alors que les Fr�res musulmans apportent leur soutien au Front, un millier de personnes rallie ou rejoint la page Facebook de soutien � M. El Baradai toutes les dix minutes. Cela ne suffira certainement pas pour renverser la vapeur : �Les institutions de l'�tat �gyptien sont orient�es vers le maintien du statu quo, ce qui rend difficile pour l'opposition tout travail d'organisation �. Le pays est marqu� par le grand �cart entre la rh�torique du r�gime � propos du retour de la croissance �conomique, d�une hypoth�tique r�forme politique et d�un progr�s social imaginaire, d�une part, et une r�alit� plus am�re domin�e par la r�pression politique, la pauvret�, des �coles au rabais et une d�gradation avanc�e des infrastructures publiques, d�autre part. En s�engageant dans la course, M. El Baradai sait que d�autres avant lui, tout au long de l'histoire moderne de l'�gypte, ont vainement tent� de r�former le syst�me, principalement deux : d�abord, Saad Eddin Ibrahim, militant des droits de l�Homme et de la d�mocratie, ensuite Ayman Nour, un membre ind�pendant du Parlement. Il sait que tous deux ont fait de la prison en raison de leur activisme. M. El Baradai n'a pas la m�me vuln�rabilit� que ses pr�d�cesseurs dans l�opposition � Moubarak : �Ce qui semble �tre sa plus grande faiblesse � sa longue absence de l'�gypte pour pr�sider aux destin�es de l'AIEA � est en fait son plus grand atout. Sa longue carri�re � Vienne signifie que le r�gime n'a rien contre lui et trop peu de choses sur lui. On ne peut pas lui coller des accusations de corruption, malversation �lectorale, chicanes financi�res, agitation islamiste, ou d'�tre un pantin des Etats-Unis.� M. El Baradai s�est retrouv� � plusieurs reprises oppos� aux th�ses de Washington. Voil� pourquoi �son fichier aupr�s des services �gyptiens en charge de la s�curit� int�rieure doit �tre relativement mince�, t�moigne encore Steven A. Cook. Pour l�heure, les premi�res marques d�hostilit� tiennent du d�nigrement. D�but mars, Moubarak s�est un instant d�parti de son culte de la personnalit� pour d�clarer � un journal allemand que son pays �n'a pas besoin d'un h�ros national�. Lui embo�tant le pas, la presse officielle a retrouv� ses vieux pr�textes panarabistes, sugg�rant qu'il a fourni le pr�texte juridique pour l'invasion am�ricaine de l'Irak en 2003 et s�appliquant � ranimer de vieux d�mons ethniques et sectaires. Certes, le r�gime peut �tre tent� de laisser M. El Baradai se pr�senter et faire librement campagne pour cr�dibiliser le prochain scrutin pr�sidentiel. La pr�sence d'un concurrent cr�dible peut servir de d�monstration majeure de l�existence de r�formes politiques en �gypte, tout en rabotant la hargne de l'opposition historique en jouant sur ses divisions. Le tout sur fond de manipulation pure et simple avec, comme ultime et atavique issue, non sans risques cette fois, de recourir � �un minist�re de l'Int�rieur bien vers� dans les arts obscurs de la fraude �lectorale�. Il reste le facteur ext�rieur, auquel ne peut pas �tre insensible un pays fortement d�pendant de l�aide ext�rieure et marchandant sans cesse sa position strat�gique dans le conflit isra�lo-arabe : �Le ph�nom�ne El Baradai a conduit � des questions in�vitables sur ce que Washington devrait faire. Certains observateurs, notamment la page �ditoriale du Washington Post, ont fait valoir que le retour de M. El Baradai a cr�� un environnement dans lequel les �tats-Unis peuvent jouer un r�le positif pour la promotion de la cause de la r�forme, pour peu que l'administration Obama amorce une mini-reprise, avec un minimum de prudence�. L��cueil � �viter avec pareilles pr�cautions est de laisser croire que les �gyptiens ne peuvent r�ussir par eux-m�mes les r�formes dont ils ont tant besoin. �En outre, des relations �troites entre l'�gypte et les �tats-Unis deviennent un facteur critique et n�gatif de la politique �gyptienne. L'opposition a utilis� ces liens pour d�l�gitimer le r�gime, tandis que le gouvernement s'est engag� dans son propre registre de l'anti-am�ricanisme pour se pr�munir contre ces accusations. � C�est la raison pour laquelle �si El Baradai a r�ellement une chance raisonnable de favoriser la r�forme politique en �gypte, les d�cideurs am�ricains serviraient mieux sa cause en agissant souplement � car �il n'est pas surprenant que Moubarak ne puisse pas lire correctement les aspirations et les espoirs politiques de la soci�t� �gyptienne. Il est �g�, isol�, et a �t� hors de port�e pendant un certain temps�. La sentence est sans appel : �Contrairement � la r�cente d�claration de Moubarak, les �gyptiens sont � la recherche d'un h�ros. Et ils ne veulent plus de l'h�ro�sme faux d'une ligne discr�dit�e d'officiers militaires.�
A. B.
(*) Steven A. Cook, Mohamed El Baradai and the Chance for Reform, Foreign Affairs, March 26, 2010.
(**) On ne peut s�emp�cher ici de faire r�f�rence au mode de production asiatique dans lequel la raret� de l�eau impose un Etat centralisateur et organisateur fort pour sa distribution.


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