Mettant à profit les travaux du forum algéro-américain sur l'énergie à Houston, organisé lundi, le département d'Etat américain a exprimé son souhait d'approfondir le partenariat avec l'Algérie dans le secteur de l'énergie. L'objectif de ce partenariat est celui d'assurer la sécurité des approvisionnements de la région, notamment du marché européen. En effet, Sandra Oudkirk, vice-secrétaire d'Etat adjoint, cité par l'APS, a estimé qu'«une des meilleures façons pour les Etats-Unis et le gouvernement algérien de travailler ensemble est de renforcer la sécurité énergétique de la région par la promotion de la diversification énergétique». La diplomate américaine a ajouté que «plusieurs pays dépendent encore d'une seule source ou forme d'énergie ce qui les rend vulnérables aux perturbations d'approvisionnement qui menacent leur sécurité économique et nationale». Oudkirk a cité l'exemple de certains pays européens, largement dépendants du gaz russe, en indiquant que le bureau des stratégies énergétiques du département d'Etat soutenait les efforts de diversification de l'approvisionnement et des voies de transport de l'énergie vers ce continent. «L'Algérie est un grand fournisseur d'énergie pour l'Europe et nous la félicitons pour être un partenaire fiable, aidant le continent à diversifier ses approvisionnements», a-t-elle ajouté. La vice-secrétaire d'Etat adjoint a soutenu que «les Etats-Unis encourageaient l'Algérie à augmenter ses exportations vers l'Europe ainsi que vers d'autres pays du monde», saluant au passage «le renforcement des relations entre les deux pays ces dernières années». La vice-secrétaire d'Etat adjoint, Sandra Oudkirk, a indiqué également que les Etats-Unis s'intéressaient au développement des énergies non conventionnelles en Algérie, relevant au passage leur impact positif sur la sécurité énergétique des pays. Sandra Oudkirk a cité le cas de son pays, les Etats-Unis, devenus en l'espace de quinze années un exportateur net de gaz grâce à l'exploitation de ces ressources non conventionnelles. Le développement de ces projets ont «permis de changer le paysage énergétique des Etats-Unis», a-t-elle assuré. La diplomate américaine a précisé que le département d'Etat était prêt à accompagner les pays qui veulent se lancer dans cette industrie maîtrisée par les compagnies pétrolières américaines. S'agissant des énergies renouvelables, Sandra Oudkirk a relevé le potentiel solaire de l'Algérie, et a exprimé son intérêt aux discussions prévues lors de ce forum sur le programme des énergies renouvelables que Sonelgaz a commencé à mettre en œuvre. Les groupes Sonatrach et Sonelgaz ont présenté à l'occasion de ce forum leur programme d'investissement. Le P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, qui participe à cette rencontre à la tête d'une importante délégation, a indiqué que son groupe avait arrêté un plan d'investissement de 56 milliards de dollars sur cinq ans et dont les détails seront rendus publics dans les trois prochaines semaines. Outre ce plan d'investissement, le dirigeant de Sonatrach a axé son intervention sur deux autres points importants, à savoir la stratégie de gestion de Sonatrach à l'horizon 2030 et le potentiel des ressources non conventionnelles en Algérie. Ould Kaddour a expliqué que la nouvelle stratégie de Sonatrach consiste à diversifier les sources d'énergie du groupe en allant vers des activités nouvelles dans l'offshore et le gaz de schiste. Baisse des échanges De son côté, l'ambassadeur d'Algérie à Washington, Madjid Bouguerra, a évoqué la baisse du volume des échanges commerciaux entre les deux pays après le boom du gaz de schiste américain qui a réduit les débouchés pour le gaz algérien aux Etats-Unis. Selon lui, une tendance nouvelle s'observe depuis 2015 qui augure de perspectives prometteuses. Ce rebond sera soutenu par les nouvelles mesures budgétaires prises par le gouvernement pour financer l'investissement, a-t-il ajouté. L'Algérie est en train de mettre en place un nouveau modèle de croissance qui va l'aider à atteindre l'émergence d'ici à 2030. Intervenant à son tour, le président du Conseil d'affaires algéro-américain (USABC), Ismail Chikhoune, a soutenu que la deuxième édition de ce forum «marquait un tournant dans les relations bilatérales et ouvre de nouvelles voies au transfert du savoir-faire, de la technologie, et de l'innovation dans le secteur de l'énergie».