Le député du FLN de la wilaya d'Annaba, Baha Eddine Tliba, qui a annoncé la mise en place de la coordination de soutien au 5e mandat de Abdelaziz Bouteflika, sera traduit devant la commission de discipline du parti. C'est ce qu'a annoncé, hier, son secrétaire général, Djamel Ould-Abbès, lors d'une conférence de presse animée au siège de sa formation juste après l'installation de la commission de discipline. Le dossier Tliba sera donc la première affaire qui sera traitée par cette instance. M. Ould Abbès a accusé le député d'Annaba de vouloir semer la division au sein du FLN, établissant un lien entre son initiative et ce qui s'est passé en 2004 lorsque le parti s'est divisé en deux courants soutenant deux candidats différents à l'élection présidentielle. «C'est du vent», a lancé le patron du vieux parti, soulignant que les personnes ayant figuré dans la liste des membres de la coordination rendue publique par Baha Eddine Tliba ont démenti leur implication dans une telle démarche. Il a cité l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, le président de l'APN, Saïd Bouhedja ainsi que les ministres figurant dans la liste. Il s'agit donc pour lui de «gesticulations» dont l'objectif serait de «déstabiliser le parti». «Personne ne peut attenter à l'unité du parti et sa stabilité. Ils sont en train de semer le doute parmi le peuple mais le FLN est plus fort que jamais. On veille sur son unité. Et on fera face à cette situation avec beaucoup de sang-froid. Nous sommes une force tranquille», a-t-il lancé. D'un ton menaçant, le conférencier a mis en garde tout militant qui prendrait une initiative en dehors de la direction du parti. «Celui qui bougera sera traduit devant la commission de discipline», a-t-il menacé. Il a affirmé que la direction du FLN est «vigilante», ajoutant que «le scénario de 2004 ne se reproduira pas». Djamel Ould Abbès estime que derrière l'initiative de Tliba se cachent des arrière-pensées politiques. «Il y a des arrière-pensées derrière l'initiative mais on est vigilant. On n'acceptera pas que les cartes soient brouillées. On ne se laissera pas faire», a-t-il déclaré. «Je l'ai (Tliba, NDLR) pourtant averti la semaine dernière en lui disant de faire attention. J'ai donné une instruction ferme interdisant à tous les militants et cadres du parti de parler du 5e mandat. On est en plein 4e mandat. Dans aucun pays au monde, on ne parle de l'élection présidentielle à deux ans du rendez-vous. Même en Russie, le Président Poutine a attendu trois mois avant les élections pour annoncer sa candidature», a poursuivi M. Ould Abbès, expliquant que la décision de briguer un 5e mandat appartient au chef de l'Etat et à lui seul. Précisant que l'élection présidentielle de 2019 n'est pas à l'ordre du jour de sa formation, le conférencier a expliqué que le travail actuel au sein du FLN consiste à évaluer «les réalisations» du pays depuis le premier mandat de Bouteflika en 2019. «C'est avec ce bilan que nous allons répondre à ceux qui se demandent où sont partis les 1000 milliards de dollars», a-t-il souligné.