L'Angleterre se frotte probablement les mains. La Croatie, son adversaire en demi-finale (mercredi 11 juillet, 19h00, heure algérienne), a dû en passer par une deuxième séance de tirs au but après la prolongation pour se débarrasser de la Russie (2-2 a.p., 4-3 t.a.b.) après être passé de la sorte face au Danemark en 8e de finale. Certes, le pays au maillot à damier retrouve le dernier carré pour la deuxième fois de son histoire après 1998. Mais il n'a pas montré grand chose pour battre le pays hôte. Réputée technique et joueuse, comme on avait pu le voir contre l'Argentine en phase de poules (3-0), son seul match abouti du tournoi, la Croatie a été laborieuse. La «Sbornaïa» russe, qui avant même cette rencontre pouvait considérer son Mondial comme réussi, doit même nourrir de sérieux regrets : à peu de chose près elle aurait pu égaler sa glorieuse aînée de 1966, qui était alors l'Union soviétique. Sous les yeux du Premier ministre Dmitry Medvedev, la Russie, a rapidement laissé la direction des opérations aux Croates. Nantis d'une grosse possession, les Vatreni («les Valeureux») n'étaient toutefois guère dangereux, pendant que la Russie, recroquevillée, sortait le ballon avec une construction très verticale et tentait sa chance en contre dès qu'elle le pouvait. Cette prise de risques minimale se révélait payante : Denis Cheryshev réussissait un slalom pour expédier une reprise en demi-volée dans la lucarne de Danijel Subasic (31e). Mais les Croates ont égalisé sans tarder par Kramaric convertissant de la tête un centre intelligent de Mario Mandzukic (1-1, 39e). Après la pause les partenaires de Luka Modric croyaient prendre l'avantage mais Ivan Perisic trouvait le poteau à la suite d'une action confuse dans la surface (60e). Sans grandes idées mais avec beaucoup de cœur, la Russie, valeureuse, laissait peu d'espaces comme elle l'avait déjà fait avec l'Espagne en 8e, où elle s'était qualifiée aux tirs au but (1-1, 4-3 t.a.b.). Invités surprises des quarts, les joueurs de Stanislav Cherchesov arrachaient tant bien que mal la prolongation. La Croatie pensait avoir fait le plus dur sur une tête de Domagoj Vida sur corner, qui venait mourir dans le petit filet d'Akinfeev (2-1, 101e), mais contre toute attente Mario Fernandes imitait Vida pour égaliser de la tête (2-2, 115e). Visa pour une nouvelle séance de tirs au but… Où Fyodor Smolov trop facile butait sur Subasic alors que Fernandes, le héros de la prolongation, tirait à côté… Tout juste de quoi propulser la Croatie en demi-finale. Pour l'instant, cela suffit à son bonheur. Explosion de joie à Zagreb La capitale de la Croatie a basculé dans le bonheur après la qualification des hommes de Dalic contre la Russie. Des dizaines de milliers de Croates ont fêté la qualification de leur sélection pour les demi-finales du Mondial 2018 vendredi dans les rues de Zagreb, 20 ans après l'épopée de la Coupe du monde 1998 achevée face à la France au même stade de la compétition. Comme face au Danemark en huitièmes de finale, les nerfs des fans croates ont été mis à rude épreuve lors d'une nouvelle séance de tirs au but, remportée cette fois face au pays-hôte, la Russie (2-2 a.p., 4-3 t.a.b.). Après le dernier tir au but croate réussi par Ivan Rakitic, environ 15 000 supporters, parés du maillot à damiers et réunis sur la principale place de Zagreb pour suivre le match, ont laissé exploser leur joie à grands renforts de fumigènes. Des milliers d'autres les ont imités dans les fan-zones réparties dans les différents quartiers de la capitale croate et dans d'autres villes de ce pays qui compte 4 millions d'habitants.