Osé Lenzini, un des journalistes et écrivains français qui connaissent le mieux Mouloud-Feraoun en a révélé quelques uns dans son livre intitulé «Mouloud Feraoun, un homme engagé». L'association culture Mouloud-Feraoun a organisé un vibrant hommage à l'auteur d'un des plus grands classique de la littérature algérienne, «Le fils du pauvre», assassiné le 15 mars 1962 par l'OAS à Alger. Un recueillement sur sa tombe a été organisé, comme chaque année, par cette association locale. Des personnalités culturelles, des admirateurs de l'écrivain ainsi que des membres de sa famille ont fait le déplacement pour se recueillir sur sa tombe dans son village natal, Tizi Hibel, à Tizi Ouzou. Au jour d'aujourd'hui, des pans entiers de la vie de l'illustre écrivain algérien Mouloud-Feraoun sont méconnus. José Lenzini, un des journalistes et écrivains français qui connaissent le mieux Mouloud-Feraoun en a révélé quelques uns dans son livre intitulé «Mouloud Feraoun, un homme engagé». Lors d'une conférence-débat organisée il y a quelques temps à l'Institut français d'Alger, José Lenzini, journaliste et professeur à l'école de journalisme et de communication de Marseille, accompagné par Ali Feraoun, fils de l'illustre écrivain algérien, a révélé des pans jusqu'à présents inconnus de l'homme et pilier de la littérature algérienne, Mouloud-Feraoun. Des détails dont il revient avec plus de précisions dans son livre intitulé «Mouloud Feraoun, un homme engagé». Le conférencier a retracé le parcours de cet écrivain hors pair, depuis sa tendre enfance à Tizi Hibel, son village natal, ses premiers pas à l'école du même village, dirigé par M. Amhis, les conditions de son admission la «mission Roland» à Larbaâ Nath Irathen, puis à Bouzaréah. José Lenzini a relevé, avec pleins de détails, l'engagement sans faille de Mouloud-Feraoun contre le colonialisme français dans ses écrits, ses lettres et ses romans. Il révélera que l'écrivain est une des personnes les plus surveillée par les services de renseignement français à l'époque, en témoigne les rapports de ces mêmes services, que José Lenzini a eu à consulter dans des archives en France. Le conférencier raconte que Mouloud-Feraoun a été invité, en 1958 à l'Elysée, par le général De Gaulle. Celui-ci lui proposa le poste d'Ambassadeur de la France aux Etats-Unis d'Amérique. Un poste d'extrême importance, mais que Feraoun refusa de manière ferme. «De Gaulle voulait dire, à travers ça, que la France faisait la guerre aux fellagas, mais qu'il y avait des intellectuels qui lui restaient fidèles», dit le conférencier. Ce calcul sordide n'a pas fait tomber Mouloud-Feraoun dans le piège. Celui-ci est surtout connu pour son engagement contre le colonialisme français. L'OAS a bel et bien visé d'assassiner Mouloud Feraoun Le fils de Mouloud-Feraoun, Ali Feraoun, pour sa part, s'étonne de l'attitude de Manuel Roblès après l'assassinat de son père. Celui-ci affirme qu'il est parmi les premiers à dire que Mouloud-Feraoun a été assassiné par erreur par l'OAS. Cela alors qu'il est la seule personne au courant de toutes les menaces de mort qu'il reçoit très régulièrement. «C'était moi-même qui postait à Manuel Roblès les lettres de menaces de mort que mon père recevait. Comment pouvait-il dire qu'il est a été assassiné par erreur», s'interroge Ali Feraoun ? Celui-ci affirme que l'Organisation criminelle qui a assassiné son père ne l'a pas faite de manière brusque mais «tellement sanguinaire, ils voulaient que mon père voit de ses propres yeux sa mort. Ils lui ont tiré aux pieds pour qu'il souffre au maximum et voit sa mort», affirme-t-il. Le comble de l'hypocrisie de l'OAS est, selon José Lenzini, «comble de cynisme, c'est d'avoir le culot de proposer à la famille de Feraoun une aide conséquente de 650.000 francs, après son assassinat. Ce que la famille de Feraoun a bien évidement refusé», déclare-t-il. Ali Feraoun évoque également la censure dont a été victime son père, dans ses livres. Il révélera que tout un chapitre a été charcuté dans son célèbre roman «Le fils du pauvre». Le conférencier affirme que toutes les nouvelles éditions de ce roman seront faites, désormais, avec les chapitres censurés par l'éditeur français lors de sa première édition. Le livre de José Lenzini, intitulé «Mouloud Feraoun, un écrivain engagé», est plein de détails méconnus sur la vie et l'œuvre de ce monument de la littérature algérienne. Il est édité en Algérie aux éditions Casbah.