En dépit d'une défection flagrante d'une grande partie des étudiants constatée ces dernières semaines en raison des examens de fin de semestre, la détermination ne souffre toutefois d'aucune équivoque en ce 18e mardi de protestation. Hier donc, fidèles à leur habitude, les étudiants de l'université Abderrahmane Mira sont sortis dans la rue réaffirmer leur détermination à maintenir la mobilisation jusqu'au départ du système et de ses symboles. Traversés par de nombreuses courants politiques, les rangs des étudiants restent cependant étroitement soudés contre le système. Depuis le campus de Targa Ouzemour jusqu'à l'esplanade de la maison de la culture Taos Amrouche où il ont été rejoints par leur camarades venus de l'autre campus d'Aboudaou, les étudiants ont crié haut et fort leur colère contre le vice-ministre de la Défense nationale auquel ils emputent toute la crise actuelle. Le slogan «Gaid Salah dégage !» devenu emblématique depuis la destitution de l'ex-président de la république a été repris par les étudiants tout le long itinéraire. Sur une banderole, le nom du vice-ministre côtoie celui du chef d'Etat par intérim avec ce mot d'ordre : «Dégagez !». «Pour une transition démocratique et un Etat de droit !», clame une large banderole ouvrant la procession. L'appel à une solution constitutionnelle lancé par le vice-ministre de la Défense nationale à l'occasion de sa visite dans la 3e région militaire à Béchar n'a pas été apprécié par les manifestants. L'élection présidentielle comme préalable à la transition à laquelle tient mordicus Gaid Salah a été une nouvelle fois rejetée par les étudiants. «Gaid Salah défend son préalable, et nous faisons de même avec notre propre préambule formulé depuis le début du mouvement populaire : dégagez d'abord !», lance un groupe d'étudiantes. Ni l'arrestation d'anciens ministres et chefs du gouvernement, ni les auditions des hommes d'affaires n'ont réussi à ébranler la détermination de la rue. Les étudiants, véritable fer de lance de la dynamique populaire, ne semblent pas prêts à abandonner le combat. Et les vacances qui approchent ne feront que renforcer leurs rangs.