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Comme un vendredi
Point Net
Publié dans Le Temps d'Algérie le 24 - 01 - 2014

C'est vendredi, la moitié d'un week-end «semi- universel». Une demi-mesure qui a enfoncé un peu plus le pays dans ses aberrations mortelles alors qu'elle était censée le positionner à mi-chemin entre la normalité du monde et ses inerties organiques. Un jour qui aurait pu être «de repos» s'il n'avait pas choisi d'être problématique. D'abord fatigant. La journée commence d'une demi-pénombre psychologique. Il peut être huit ou neuf heures, mais il fait toujours noir sur une ville dont on dit qu'elle est l'une des plus lumineuses du monde. Aucune voiture n'a bougé du parking. Les mouvements naturels de la vie ont déserté les sentiers qui mènent aux instants de bonheur. Week-end, mon œil ! Une matinée qui commence dans un noir factice. Il faut trouver le pain qui n'a pas d'horaire. Sinon celui du boulanger capricieux avec sa grasse matinée. Ou alors celui de l'épicier blasé d'avoir autant tardé à devenir riche. Puis le lait introuvable. Encore et toujours un problème de poudre.
La seule «poudre» qui vient à manquer cycliquement, immanquablement. Vendredi n'est pas un demi-cauchemar, il est entier, comme le lait problématique et le pain improbable. Il peut ressembler au pire : un jour sans pain et sans lait. Ou «moins pire» : un jour de débrouille. On est déjà loin du jour de repos. Encore plus loin du bonheur. Mais ça fait longtemps que notre ambition est devenue une peau de chagrin.
On ne se pose plus la question de savoir s'il y a mieux que nos petites angoisses. Ni où s'arrête la fatalité. Il faut trouver le pain du boulanger ou redoubler de génie pour se procurer un ersatz de fabrication artisanale. Et se faire violence pour se payer «le lait des riches». Faire la grasse matinée, renoncer à ce qui se fait «normalement» puis courir comme des fous. Avant le couvre-feu de… midi ! Juste deux heures avant la sonnerie.
Il faut choisir entre le marché et le coiffeur, quand les problèmes cardio-respiratoires ou les petites tenues de vieillards prostatiques vous privent de bain maure. Les voitures n'ont pas bougé des parkings mais la circulation est toujours infernale. Qu'on se rassure, ce n'est pas le paradoxe le plus délétère. En Algérie, il y a toujours pire que le pire. Vous êtes vite dépassé quand vous vous croyez dans une situation extrême.
Il n'y a pas de records, ils sont battus dans la foulée de leur tombée. Avant d'atteindre le mur d'impact. Vendredi n'est pas un jour de repos, il épuise l'épuisement en un duel douteux. Faut-il inventer un autre jour ? Après tout, c'est possible, puisque nous avons inventé un week-end semi-universel. Mais il ne sert à rien d'inventer des jours s'ils doivent encore ressembler aux vendredis. Il faut réinventer le mouvement de la vie et c'est beaucoup plus compliqué que le calendrier. Midi couvre-feu. C'est mortel mais ça tombe bien : on mange. Il faut bien se nourrir, paraît-il. Et ne plus sortir, sinon le qamis immaculé et le tapis sur l'épaule. Après on va roter à distance convenable de la télé.
A faire semblant de voir un documentaire sur l'ours polaire alors qu'on ne fait que tuer le temps en attendant le match de foot. Le vendredi a la bonne idée de se terminer tôt. Il fait déjà sombre dans la chambre, résidence tendance de la télé. En attendant de remanger, on sortira refaire le match et le monde avec des voisins aussi ponctuels que l'appel à la prière. Vendredi prochain, on sera vendredi. Comme d'ici là on n'aura pas réinventé la vie, on recommencera.
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