Dimanche soir, face au FC Valence, le FC Barcelone a forcé son destin pour obtenir une victoire concrétisée par un but inscrit à l'ultime seconde de l'ultime minute du temps additionnel du match qui se jouait chez le club premier nommé. Comme de coutume en pareille circonstance, les joueurs barcelonais se sont précipités sur l'auteur du but, en l'occurrence Sergio Busquets, pour le remercier et le congratuler. La scène se passait sur un des côtés du terrain juste devant les spectateurs. A ce moment-là, un projectile a été lancé à partir de la tribune sur le paquet de joueurs et c'est Lionel Messi, la star du FC Barcelone, qui l'a reçu sur le crâne. En fait de projectile, il s'agissait d'une bouteille d'eau minérale pleine. Même en plastique, cette dernière n'a pas manqué de blesser le cuir chevelu de l'Argentin. En observant cette scène à la télévision, nous n'avons pas manqué de nous remémorer celle qui avait coûté la vie à Albert Ebossé, le joueur de la JS Kabylie, après un match perdu contre l'USM Alger. Ebossé avait reçu sur la tête un objet contendant alors que celui qui a atteint Messi était une bouteille en plastique pleine d'eau. Nous nous sommes demandé si Messi n'a pas eu une sacrée chance car, au lieu de la bouteille l'énergumène, lanceur de projectile, aurait très bien pu se servir d'un téléphone mobile ou de tout autre objet plus dangereux. En tout cas, cette scène prouve que les lanceurs de projectiles dans un stade n'existent pas qu'en Algérie. Nous ne cherchons pas à dédouaner celui qui a été à l'origine de la mort d'Ebossé. Pour nous, c'est un assassin et l'imbécile de la tribune du stade de Valence est à traiter de la même façon. La violence dans les stades est un phénomène dont souffre l'Algérie mais il ne faut pas la circonscrire à ce seul pays. Dimanche, en Espagne, il n'y a pas eu que l'épisode de la bouteille d'eau balancée sur le crâne de Messi. Ce pays a, en effet, été secoué par un évènement bien plus grave, à savoir un affrontement dans la rue entre supporters de l'Atletico Madrid et du Deportivo La Corogne. Des échauffourées qui se sont traduites par la mort d'un supporter alors que huit autres ont été sérieusement blessés. Il y a eu des dizaines d'arrestations. En mars 2013, en France, il y a eu une bataille rangée entre supporters de l'Olympique de Marseille et ceux de l'Olympique lyonnais sur une aire d'autoroute avec au final plus de 20 blessés graves. On ne parlera pas de tous les grabuges signalés en Italie où, là aussi, la violence entre supporters a dépassé les limites. Et puis, comment oublier le drame du stade de Port Saïd, en Egypte, en janvier 2012 quand des supporters du club visiteur, celui d'Al Ahly du Caire, avaient été ciblés par ceux du club local. On avait dénombré 74 morts et plus de 100 blessés dans cette tragédie. Répétons-le, nous ne cherchons pas à dédouaner ce qui se passe chez nous avec tous ces voyous qui ne cherchent qu'à faire du mal en allant au stade, mais le fait est que la violence est partout même dans les pays que l'on veut présenter comme mieux prémunis contre ce genre de phénomène.