Les enseignants contractuels organisent aujourd'hui à la mi-journée un sit-in devant le siège du ministère de l'Education nationale à Alger. Ces enseignants veulent, à travers cette action, exprimer leur ras-le-bol et leur désarroi quant à la dernière décision prise par la tutelle concernant l'annulation du concours de recrutement programmé pour le mois de mai prochain. L'organisation de ce concours est d'une grande importance pour ces enseignants dans la mesure où il déterminera leur maintien ou non à leur poste pour les années à venir. "Les enseignants contractuels ont attendu avec impatience l'annonce de la date de ce concours. A Alger, après que nous nous soyons renseignés, nous nous sommes présentés à l'académie pour déposer nos dossier et là, ce fut la surprise : on nous a informés qu'ils ne peuvent pas réceptionner nos dossiers puisque le concours est annulé. Aucune explication ne nous a été fournie sur les raisons de cette annulation. Dans les autres villes, les académies affirment qu'elles n'ont pas reçu d'informations à ce sujet, alors que les enseignants attendent depuis plusieurs mois" a expliqué Mme Meriem Maârouf, porte-parole du syndicat des enseignants contractuels : "Cela renseigne sur le manque de sérieux et sur la négligence dont nous sommes victimes. Notre avenir dépend de ce concours. Nous risquons de quitter nos postes à n'importe quel moment après y avoir passé plusieurs années. Le concours est notre seule et dernière chance d'être intégrés comme enseignants" a encore ajouté Mme Maarouf. Les enseignants contractuels ont, rappelle-t-on, observé une grève de la faim de 40 jours en guise de contestation des modifications faites sur les critères de présentation de ce concours. La reprise des cours a été difficile pour eux après leur exclusion de ce concours. Plusieurs réunions ont été tenues avec le secrétaire général du ministère en vue de trouver des solutions à cette situation équivoque. "Notre dernière chance et seul espoir était le passage par ce concours. Maintenant la loi est claire, ce sont les diplômés de l'Ecole Supérieure des Enseignants (ESE) qui sont prioritaires pour le recrutement. Nous n'avons plus aucun moyen d'accéder. Notre seul argument reste l'expérience que nous avons accumulée dans le secteur pendant plusieurs années, et encore, ce n'est pas évident actuellement" a encore expliqué Mme Maarouf, se référant aux cas d'enseignants n'ayant pas réussi à intégrer leur poste à la rentrée scolaire. "Pourtant, ils ont une expérience de quatre ans et plus" a-t-elle affirmé. Santé : des grèves cycliques au menu Les syndicats des professeurs, docents et maîtres-assistants poursuivent leur protestation dans le secteur de l'enseignement supérieur en boycottant les examens en sciences médicales, tout en continuant à assurer les cours. Les hospitalo-universitaires comptent revenir à la charge à partir du 25 avril prochain avec une grève de trois jours. Les psychologues ont achevé leur mouvement de protestation hier en annonçant des taux record de participation ayant dépassé les 91% pour les trois jours. "Nous comptons relancer l'action à partir de la semaine prochaine avec une grève de trois jours. Le bureau national va se réunir jeudi prochain pour examiner les propositions concernant les mesures d'accompagnement de notre mouvement. Nous comptons tenir des rassemblements, en plus de la grève, pour faire entendre nos revendications" a encore expliqué M. Keddad, secrétaire général du syndicat des psychologues. Ces grèves sont observées pour plusieurs raisons. Les psychologues demandent à être classés dans la catégorie 13 au lieu de 12 comme cela a été décidé par la Fonction publique. "Tous les autres corps où les fonctionnaires sont titulaires d'un bac plus quatre sont classés dans cette catégorie ; pourquoi pas les psychologues?" interroge M. Keddad. Le syndicat demande aussi la régularisation de la situation de certains praticiens exerçant dans le cadre du pré emploi et des contractuels. "Sur les 1591 psychologues exerçant dans la santé publique, 161 travaillent comme contractuels et 471 dans le cadre du pré emploi. Ils n'ont aucune possibilité d'évolution de carrière ou promesse de permanisation pour un poste stable" a-t-il affirmé. Le SG revient aussi sur les indemnités qui ne sont pas incluses dans les salaires des psychologues. "Nous n'avons droit à aucune indemnité, notre fiche de paye comprend le salaire de base seulement qui est dérisoire" a-t-il ajouté. Le secrétaire général du syndicat déplore aussi la déconsidération du métier de psychologue et sa dévalorisation. "Imaginez-vous qu'il n'y a pas de postes budgétaires pour les psychologues alors que nous constituons une spécialité de la médecine" s'est-il indigné.