La Haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a salué les «efforts» de l'Algérie pour avoir organisé une réunion inter-libyenne. Auditionnée mercredi par le Parlement européen au sujet de la situation instable en Libye et ses conséquences régionales, Mme Mogherini a estimé que même si «parfois certaines initiatives ne font pas la Une des journaux, il faut reconnaître qu'un travail substantiel est mené». Elle a rappelé aux eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg depuis le 9 mars, que des chefs de parti et de militants politiques libyens se sont réunis à Alger, mardi et mercredi sur cette question. Mme Mogherini a salué, à ce propos, la «reprise» des négociations inter-libyennes sous l'égide de l'envoyé spécial des Nations unies, Bernardino Léon, et ce, tout en confirmant le soutien l'UE à ses efforts et son rejet à l'option solution militaire. Elle n'a pas manqué d'évoquer la prochaine rencontre à Bruxelles réunissant les maires, les élus locaux et régionaux libyens qui sont à même d'accompagner le dialogue politique engagé. La même responsable a rappelé que les crises libyenne et ukrainienne demeurent les premières priorités de son agenda personnel, tout en exprimant sa préoccupation quant à la situation instable en Libye. Au titre des conséquences de la crise libyenne, Mme Mogherini a notamment focalisé son intervention sur l'extrémisme religieux et les flux migratoires, étant donné que la Libye est un point principal de transit vers l'Europe. Dans le même cadre, l'ancienne présidente de la sous-commission des droits de l'homme au Parlement européen, Barbara Lochbihler, a invité l'UE à soutenir «particulièrement» l'Algérie en tant qu'«Etat de la région qui s'efforce de lancer un dialogue politique en Libye». Evoquant, par ailleurs, la politique migratoire de l'UE, Mme Mogherini a recommandé d'avancer dans les consultations sur le nouvel agenda de la politique migratoire de l'UE, de renforcer la protection des frontières et d'agir dans le cadre de la coopération avec les pays de transit, de la protection des réfugiés et des demandeurs d'asile ainsi que la coopération avec les pays d'origine dans le cadre du processus de Khartoum, notamment en ce qui concerne la gestion des frontières et le respect des droits de l'homme.