La logique post-électorale impose traditionnellement un lifting ou un remaniement qui répond à des besoins d'action dans l'exécution de projets stratégiques, de dynamique et de souplesse dans la gestion administrative de lourds dossiers et de chantiers contraignants et, enfin, de coordination des politiques sectorielles selon un agenda, un programme et une feuille de route préalablement établis en fonction des priorités. Cette logique elle-même est soumise à l'obligation de résultats par rapport à des promesses ou à des demandes sociales ou autres. C'est sans doute sur ce point essentiel que doivent se focaliser l'intérêt actuel des politiques et leurs lectures des tendances lourdes qui se dégageront du futur cabinet. Ces derniers savent bien que le président Bouteflika, lors de sa campagne électorale, a lancé au gré des discours, des messages, des signes très forts et des indices qui prouvent non seulement une intention réelle et crédible de changement, mais surtout une volonté pragmatique et sincère de changer d'équipe ou à la limite d'introduire des éléments nouveaux et des compétences avérées. Ces discours montrent déjà que Bouteflika privilégie deux éléments importants, susceptibles selon lui d'insuffler un autre rythme dans la réalisation de son programme : les femmes et la jeunesse. Pour les premières, il s'agira d'être fidèle à ses propres convictions, car il a montré par le passé sa volonté de changer les conditions sociales de ces femmes, avec la révision de certains dispositifs du code de la famille. Il y a quelques mois, la révision constitutionnelle introduisait pour la première fois le postulat de droit politique pour les femmes, ces dernières semblent souffrir de l'ostracisme et des blocages des appareils partisans, des contraintes qui empêchent les femmes activistes et militantes de briguer des mandats électoraux dans les assemblées et les institutions républicaines. Aujourd'hui, le chef de l'Etat a la possibilité, encore une fois, de prouver politiquement cette conviction et son principe d'émancipation de la femme en respectant la lettre et l'esprit du nouveau dispositif de la Constitution. Nommer huit ou neuf femmes ministres ou secrétaires d'Etat dans des secteurs qu'elles maîtrisent bien ne constituera point une surprise. De même que pour la jeunesse, le Président a à maintes reprises mis en évidence le rôle attendu de nos jeunes cadres possédant l'expertise et les compétences nécessaires, une frange importante de la société capable de trouver des réponses à des problèmes récurrents. La promesse de Bouteflika de se tourner vers cette génération d'Algériens, technocrates ou pas, répond à ce souci de renouvellement naturel de notre personnel politique et de la préparer à prendre demain les destinées de la nation et la gestion des affaires du pays.