L'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) a créé, sans le vouloir, la polémique autour d'un prétendu effacement des dettes des jeunes promoteurs imputés à son premier responsable. Il ne s'agit finalement que d'une mauvaise interprétation des propos de son président. C'est du moins ce que précise le secrétaire général de l'Ansej, Abdelhamid Zouaoui, qui fait un point de situation pour nos lecteurs. Le Temps d'Algérie : Le pays connaît une impasse économique sans précédent. quel serait l'apport de l'Ansej dans son redressement à l'heure actuelle ? Abdelhamid Zouaoui : Les jeunes Algériens sans emploi ont généralement devant eux deux alternatives pour accéder à un poste de travail. D'abord, ils peuvent passer par l'emploi salarié, mais celui-ci est conditionné par la performance de l'économie du pays. Il va de soi que la dégringolade du dinar et la chute du prix du pétrole rendent le marché du travail un peu plus compliqué. Pour la seconde option, les jeunes chômeurs peuvent opter pour la création d'une microentreprise en demandant l'aide de l'Ansej et de la Cnac. Le plus intéressant dans cette option, c'est que non seulement le jeune promoteur crée un emploi pour lui-même, mais il offre de l'emploi à d'autres jeunes en les embauchant dans son entreprise. Il participe par là à la consolidation de la base économique du pays, car il crée de la richesse et de l'emploi. C'est l'une des raisons pour laquelle l'état encourage les jeunes Algériens à réaliser leurs projets en leur permettant un accompagnement durable. Justement, comment l'Ansej offre-t-elle un accompagnement durable aux jeunes promoteurs ? Globalement, concernant les projets créés, les remboursements se font de la manière la plus normale. On entend souvent dire que les jeunes créateurs de microentreprise ne remboursent pas leur dû. C'est absolument faux. Seulement 5% n'ont pas remboursé leur crédit. Il est très important de préciser également que 5% n'est par un chiffre de ces dernières années mais celui de l'historique de l'Ansej depuis sa création en 1996. Ceux-là sont ceux qui ont été indemnisés par des fonds de garantie. Il représente aussi le taux de mortalité de l'entreprise. Par ailleurs, pour ceux qui n'arrivent pas à démarrer leur projet pour diverses raisons, nous les accompagnons jusqu'à ce qu'ils trouvent un dénouement heureux à leur situation. Y a-t-il eu réellement des poursuites judiciaires contre ceux qui n'ont pas remboursé leur crédit ? Il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de poursuites judiciaires contre les jeunes promoteurs. Bien au contraire. Nous cherchons toujours des solutions à l'amiable sans jamais aller vers une solution radicale, à savoir celle des tribunaux. Ceux qui rencontrent des difficultés et des problèmes dans la réalisation de leur projet, nous les accompagnons et nous leur offrons notre appui. En effet, il faut savoir que toutes les conditions sont en la faveur du jeune créateur. Pour commencer, il a trois années devant lui pour démarrer son projet. Ce n'est qu'à partir de la quatrième année qu'il rembourse la banque sur une durée de 5 ans, ensuite celui accordé par l'Ansej. C'est donc sur une durée de 13 ans que le crédit pourra être remboursé dans sa totalité. A mon sens, il est à la portée de tout créateur de microentreprise de rembourser son crédit. Par contre, il y a ceux qui ont du mal à démarrer leur projet. Et c'est là que nous intervenons en leur accordant un rééchelonnement de la dette. Par exemple, si la banque impose à l'endetté de rembourser 20 millions de centimes sur une durée de 6 mois, nous intervenons pour prolonger cette durée. Toutefois, nous n'aidons que ceux qui viennent vers nous, car nous ne pouvons aller vers tous les promoteurs pour savoir s'ils rencontrent des difficultés. Nous invitons ces jeunes, d'ailleurs, à se rapprocher de nos annexes et antennes pour solliciter notre aide. Notre direction travaille pour aider le promoteur à réussir. Qu'en est-il de l'effacement de la dette ? L'effacement de la dette n'est pas du tout d'actualité et il ne le sera jamais. Comme je l'ai précédemment expliqué, nous offrons aux promoteurs toutes les opportunités pour réussir leur projet. Donc, il n'y a aucune raison pour qu'ils soient bénéficiaires d'un effacement de dette. Propos recueillis par