Ameziane Ferhani, Mizou pour les intimes, a fini par sortir son premier ouvrage Traverses d'Alger paru aux éditions Chihab. Ameziane Ferhani est un journaliste connu pour ses articles depuis l'époque d'Algérie Actualités et de Parcours maghrébins et par les pages culturelles hebdomadaires qu'il dirige dans des colonnes du quotidien El Watan. Il lui aura fallu quand même une dizaine d'années pour expulser de sa tête tous ses personnages qui hantent aujourd'hui les pages de son ouvrage. Toute une décennie d'anecdotes mais également d'imaginaire qui s'allongent en lignes dans Traverses d'Alger. A l'issue, ce sont treize nouvelles qui sont mises au grand jour. Nouvelles ou encore short stories, selon le concept anglo-saxon, voilà vers quoi la préférence du journaliste s'est orientée. Il aime et le préfère au roman. Une nouvelle pour se raconter et se ballader dans l'intime, dans ce qui apparaît au premier abord anodin au regard. Ameziane Ferhani a rappelé lors de sa présentation, que l'histoire de l'humanité s'est transcrite à partir du conte et de toutes ces petites histoires qui ont contribué à édifier la mémoire des peuples. «Les premières expressions littéraires de l'humanité, ce fut à travers l'oralité, le conte. Et le roman n'a jamais existé sous une forme raconté. Et ce que j'aime dans le concept anglo-saxon d'histoire courte, c'est le fait justement de raconter ! C'est un récit et en plus, ça nous donne une liberté. Les Anglais, les Américains… ont toujours eu plus de liberté», a-t-il précisé. Il a aussi évoqué les auteurs qui au départ l'ont inspiré, à l'image d'Edgard Alan Po, Guy de Maupassant ou encore Scott Fitzgerald et d'autres encore qui, d'après l'auteur, ont mis en forme ce genre. Voici donc Traverses d'Alger, traverses par ce qu'Ameziane affectionne particulièrement ce mot. Traverse pour raccourcis ! Des raccourcis qu'il a souvent empruntés pour échapper à la foule dans Alger. Alger où la topographie est assez spéciale, confie le journaliste. «Une ville construite en amphithéâtre, et dans un alignement de collines. C'est marrant quand on connaît la ville, comme par exemple la Redoute à El Mouradia (Golf), il y a un passage tout petit avec cinq marches et le passage continue, peut-être qu'il fait dix mètres. Si jamais on bouchait ce passage, il faudrait faire environ trois kilomètres pour passer de l'autre coté». Souvenirs d'enfance Des traverses dans l'espace et dans le temps ! Voilà le décor d'Ameziane Ferhani planté dans sa ville. A Alger, la où ses premiers souvenirs se sont construits. Là où tout a commencé ! Et au commencement, il a tenu à rendre hommage à un bouquiniste. Mouloud, personnage incontournable de la capitale. Entre humour et humour décalé voire cynique, le journaliste a livré quelques secrets sur une ou deux bêtises qu'il a commises, enfant. Et c'est dans cette enfance que le public a plongé avec l'auteur pour remonter le temps. Beaucoup de participants ont cru déceler de la nostalgie dans son propos. En particulier lorsqu'il s'est souvenu de la première fois ou son père l'a emmené chez Mouloud aux étoiles d'or. Il y est reparti très souvent après ça et quelquefois, il a acheté un livre et en a chapardé un autre sous le manteau. Aujourd'hui, cette histoire il l'a dédie à son libraire de cœur où d'ailleurs la première vente-dédicace de son ouvrage a eu lieu. C'était samedi dernier, et Ameziane a eu l'occasion cette fois de lui avouer ses larcins. Beaucoup de sourires et de rires à la librairie Chihab pour le coup ! Et c'est presque naturel lorsqu'on se déshabille de son histoire en public. Touché au cœur, touché par ces petites histoires qui se sont amoncelées dans la vie d'un homme qui a toujours dédié sa vie à la culture ! Ameziane Ferhani s'est livré sans préjugés. L'homme, le journaliste est fier de ces moments que son fils lui a demandé de partager avec ses lecteurs. Fier aussi que ce dernier ait insisté pour que son père ouvre et partage des pages de sa vie, souvent jetées dans des cartons ou au fond d'un tiroir. Ameziane Ferhani, au final, apprécie cette aventure littéraire, loin de l'urgence qu'impose l'écriture journaliste au quotidien. C'est décidé, il l'a annoncé, il a l'intention de déballer ses histoires dans une prochaine nouvelle et puis un roman qu'il a achevé il y a bien longtemps ! Pour le reste, aux lecteurs de l'incontournable «Mizou», son ouvrage Les traverses d'Alger est disponible dans les meilleures librairies de la ville et bientôt au Salon international du livre d'Alger qui ouvrira ses portes du 29 octobre au 7 novembre à la Safex. Ameziane Ferhani est né en 1954 à Alger. Après un cursus universitaire en sociologie urbaine, Ameziane a choisi le journaliste culture. Il a été entre autre rédacteur en chef de Parcours maghrébins et rédacteur en chef-adjoint à Algérie Actualité. Depuis 2006, il dirige la rubrique Arts & Lettres qui paraît tous les samedis dans les colonnes d'El Watan.
