La décision du gouvernement de limiter les importations en réaction à la baisse drastique des prix du brent ne semble pas être du goût des Américains. Interpellé par des opérateurs US sur des entraves au principe du libre-échange, Abdessalem Bouchouareb a justifié que les mesures prises par le gouvernement n'avaient pas pour intention de stopper net les importations, mais plutôt les réguler afin de permettre à la production nationale de souffler. En citant les produits ciblés par cette mesure, le ministre de l'Industrie et des Mines, qui poursuit son séjour aux Etats-Unis, a argué qu'il était impossible de continuer à importer 600 000 voitures par an, au moment où l'industrie automobile venait d'être lancée dans le pays. Outre le marché automobile, les produits pharmaceutiques ont été concernés par le recadrage, a ajouté le ministre lors d'un entretien avec le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires économiques, Charles Rivkin, et le secrétaire d'Etat adjoint au Commerce, Marcus Jadotte, avec lesquels il a, selon l'APS, évoqué la réorganisation de certaines filières à l'importation, rendue nécessaire par le besoin de mettre fin à l'anarchie qui les caractérisait. Au cours de la conférence Doing Business, Bouchouareb a expliqué, devant un parterre de chefs entreprises américaines, que la réorganisation de la filière automobile n'a pas été opérée sur une décision unilatérale du gouvernement mais mise en œuvre en concertation avec les concessionnaires et des experts indépendants. Suite à ces entretiens, Rivkin et Jadotte se sont dits, selon l'APS, «convaincus» de la nécessité pour l'Algérie d'opter pour un assainissement de son commerce extérieur en affichant leur disponibilité à s'inscrire dans la nouvelle politique économique du pays en encourageant les investissements directs étrangers utiles.