Les dénonciations contre Erdogan prennent de l'ampleur en Turquie après l'adoption de la réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs d'Erdogan. Le parti fondé en 1923 par Mustapha Kemal Atatürk exprime la colère de ses militants. Le parti et Le porte-parole du Parti républicain du peuple a annoncé que son parti n'acceptera jamais les résultats du référendum du dimanche. Le référendum concerne la réforme constitutionnelle accordant de larges prérogatives au président et annule le poste de premier ministre. Par la réforme, Tayyip Erdogan peut être de nouveau candidat à l'élection présidentielle et régner jusqu'en 2029. Selon l'agence de presse Rudaw, le CHP retirera probablement ces représentants du Parlement. Fondé en 1923 par Mustapha Kemal Atatürk, ce parti politique est l'un des plus anciens de la Turquie. Suite aux résultats du référendum et les accusations de fraude portées à l'encontre du gouvernement turc, le parti pro-kurde républicain du peuple a demandé aussi, hier, l'annulation du référendum, en adressant une requête en ce sens aux juges compétents. Le Premier ministre turc a noté que des manifestations pour dénoncer les résultats du référendum ne sauraient être tolérées. «Les opposants au gouvernement ont, certes, le droit de protester contre les résultats du référendum. Par contre, lancer un appel pour inciter à descendre dans les rues est un acte inacceptable», d'après Binali Yildirim. Le premier ministre, cité par une télévision iranienne, a néanmoins noté que le comité électoral examinerait la requête du Parti républicain du peuple qui est le principal parti d'opposition en Turquie. Le premier ministre turc note qu'un appel adressé au peuple pour qu'il descende dans la rue est une erreur et aussi un acte illégal. Nous attendons du leader du parti d'opposition à se comporter d'une façon plus responsable. Depuis dimanche, les rues d'Istanbul et d'Ankara sont le théâtre de grandes protestations. 38 opposants qui s'opposaient au référendum ont été arrêtés. Erdogan a triomphé à l'arrachée pour le référendum, avec 51 % de oui, et 49 % contre la réforme constitutionnelle. Les kurdes ont boycotté et l'opposition crie à la fraude. Des observateurs occidentaux ont dénoncé des conditions inéquitables du déroulement du référendum, en faveur des partisans d'Erdogan. L'Europe a recommandé la prise en considération par le gouvernement turc des remarques notées concernant le déroulement du référendum. Le Conseil de l'Europe a noté qu'il prépare un texte à ce sujet. Le président turc n'a pas apprécié la mise en cause. Nous ne voyons et nous ne tenons pas compte de tout rapport que vous pourriez préparer, dit-il pendant un meeting tenu à Istanbul. Erdogan a prétexté le renforcement de ses prérogatives par le coup d'Etat raté du 15 juillet 2016. Des milliers de fonctionnaires, accusés d'être impliqués dans le coup d'Etat, ont été limogés, interpellés et emprisonnés. Les opposants notent que l'autoritarisme d'Erdogan est renforcé avec la réforme de la Constitution. Des milliers de turcs ont protesté, lundi, dans les rues d'Istanbul, contre le résultat du référendum sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. Le camp du non ne veut pas baisser les bras en Turquie. Au moins 2 000 personnes sont descendues dans les rues à Istanbul, dans la soirée du lundi 17 avril, pour contester le résultat du référendum sur l'extension des pouvoirs présidentiels de Recep Tayyip Erdogan. Les recours de l'opposition rejetés Les recours de l'opposition turque contre les résultats du référendum constitutionnel validé de justesse, qui fait passer la Turquie d'un régime parlementaire à un régime présidentiel, ont été rejetés, mercredi, par la Commission électorale. Le Haut-Conseil électoral turc (YSK) a rejeté, hier, les recours déposés par l'opposition réclamant l'annulation du référendum sur l'extension des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan en invoquant des fraudes, ont rapporté les médias. Dix membres de l'YSK ont voté contre l'annulation du vote et un seul a voté pour, selon l'agence progouvernementale Anadolu. L'opposition dénonce, notamment, une décision de dernière minute de l'YSK de considérer comme valides les bulletins de vote non marqués du sceau officiel des scrutateurs. Le principal parti d'opposition, le CHP, et la formation prokurde, le HDP, affirment que cette décision pourrait avoir favoriser la victoire du camp du oui, qui a remporté le scrutin d'une courte tête avec 51,4 % des voix, selon un comptage provisoire des médias. Réagissant à la décision de l'YSK, le vice-président du CHP, Bülent Tezcan, a affirmé, sur la chaîne CNN-Türk, qu'elle provoquait une «sérieuse crise de légitimité». «Nous activerons tous les moyens légaux», a-t-il déclaré, ajoutant que le parti établirait une feuille de route après avoir consulté des experts en droit jeudi. Une mission commune d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l'Europe a estimé que le scrutin n'avait pas été «à la hauteur des critères» européens et souligné que la campagne s'était déroulée dans des conditions inéquitables favorisant le camp du oui.