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Le cinéaste Ahmed Rachedi : «Il faut que l'Etat donne à la culture 2% de ce qu'il donne au football»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 05 - 06 - 2017

L'Opium et le Bâton (1969), Mostefa Ben Boulaïd (2008), Krim Belkacem (2014) ou encore le Colonel Lotfi (2015). Le cinéaste Ahmed Rachedi a produit de nombreux films sur la Guerre de libération nationale et ses personnages. Le dernier en date, Les Sept remparts de la citadelle, est adapté du roman de Mohamed Maârfia. Dans cet entretien, Ahmed Rachedi a bien voulu répondre à nos questions sur l'adaptation du roman au cinéma, le financement des films et de nous parler de ses projets.
Le Temps d'Algérie : Pour assurer le succès de leurs films, les cinéastes choisissent généralement des best-sellers qu'ils adaptent sur grand écran, ce qui n'est pas le cas du livre Les Sept remparts de la citadelle de Mohamed Maârfia. Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Ahmed Rachedi : Lorsque j'ai lu la première version de ce livre, il y a vingt ans, il s'appelait alors La passion du fellaga et cela m'a, de suite, parlé. Le livre évoque la Guerre de libération nationale sous un jour complètement différent. En plus, la situation du livre se déroule dans une région que j'ai plus ou moins connue, étant né là-bas. J'ai pris contact avec l'auteur et depuis, je lui ai toujours dit que je souhaitais faire un film sur son livre. Ce dernier est très dense et, actuellement, il est édité en deux volumes. C'est dire combien c'est difficile de le transcrire en un film sans sacrifier certaines choses. Car, il faut savoir que dans un film, il y a des impératifs à respecter. On ne peut pas faire un film de 18h ! Mais on peut écrire un livre de 1 000 pages. Il y a aussi une écriture cinématographique à respecter dont : la continuité, l'espace, le temps, le jour, la nuit…et ce, afin que le spectateur puisse avoir une idée générale sur le livre et non pas une copie du livre, car cela reste une adaptation. Et une adaptation par définition c'est une traduction et une traduction c'est une trahison. Il y a dans l'histoire de la littérature quelque chose comme 12 000 livres traduits à l'écran et seuls 5 d'entre eux ont fait le bonheur de leurs auteurs. Donc, il ne faut pas trop s'attendre à revoir tout le livre en images. Les auteurs imaginent des personnages, fictifs ou réels, alors que nous, au cinéma, on les imagine autrement, car on leur donne un visage, une voix… un corps. Du coup, une adaptation n'est jamais identique à l'œuvre originale. J'ai eu beaucoup d'expériences avec des écrivains algériens tels que Mouloud Mammeri, Rachid Boudjedra….et à chaque fois, on s'est heurtés à la même problématique, celle de la transposition.
En dehors des risques de sortir un peu du contexte du livre, quelles sont les difficultés rencontrées par un réalisateur dans l'adaptation d'un livre ?
Principalement, ce sont les choix qui sont très difficiles. On ne peut pas tout prendre d'un livre. Les réflexions intérieures d'un auteur, qui peuvent s'étaler sur 40 pages en faisant des parallèles avec la civilisation égyptienne, par exemple… c'est compliqué à reproduire à l'écran. De plus, on n'a pas de scénaristes, beaucoup d'écrivains talentueux mais pas de personnes compétentes qui écrivent pour le cinéma.
A quand la sortie du film ?
Le jour où j'ai appris la sortie de mon film Les Sept remparts de la citadelle, on m'a dit que ça sera dans quatre jours alors que je suis encore au montage. Quand le film sera prêt, il sortira. Je ne veux pas sortir n'importe quoi, d'autant plus qu'il s'agit d'un film sur la Guerre de libération nationale. Et c'est la première fois qu'on fait un film sur les pressions profondes qui ont amené les Algériens à prendre les armes. Ce n'est pas «comme ça» que les Algériens ont pris les armes après 130 ans de colonisation… Donc, je suis à l'étape du mixage que j'ai décidé d'ailleurs de faire ici à Alger, au studio de Belkacem Hadjadj. Aller à l'étranger prend beaucoup de temps et d'argent que l'Etat ne veut pas transférer.
Vous avez produit beaucoup de films sur la Guerre de libération nationale et ses personnages, dont celui de Krim Belkacem (2014), à l'issue duquel vous avez eu des menaces de mort… Comment vous certifiez et vérifiez ces informations historiques importantes ?
Pour ce qui est des films historiques, c'est autre chose. Il n'y a pas de livres historiques ou alors très peu. Sur Krim Belkacem, il y a eu un seul livre écrit en 1974 et depuis, plus rien. On a beaucoup de mal à aller trouver des éléments fiables qui puissent nous permettre de reconstituer le personnage, recomposer sa vie, son itinéraire, savoir comment il a épousé la cause nationale, comment il s'est sacrifié pour elle... Donc, souvent, on est obligé de faire appel aux légendes et à la fiction plus qu'à la réalité pour recomposer le film, et c'est primordial, car il faut avoir une option de départ. Pour moi, en tout les cas, ça a été celle de glorifier les personnages à travers beaucoup de choses, dont le peuple algérien. Je veille aussi à garder ou à donner aux personnages cette humanité qui fait que ce ne sont pas des anges, mais des être humains qui doutent, hésitent, aiment, ont peur… Lorsqu' on a projeté mes films un peu partout en Algérie, dans les universités, les gens ne savaient pas qui étaient ces héros. Dans le meilleur des cas, ils disaient que c'était des chouhadas ou alors qu'ils ont en entendu parler…
Vous préparez aussi un film sur Djamila Bouhired...
Exactement. Je le fais car il y a peu de films sur la résistance de la femme algérienne. Et Djamila Bouhired est choisie symboliquement, car il y a des milliers d'autres qui méritent aussi des films. En ce moment, on travaille sur le scénario car il y a un précédent qui est La bataille d'Alger et où la barre est placée très haut, et Djamila Bouhired a baigné dans cela. J'essaye aussi de la convaincre de faire ce film et elle est résistante. Seulement, je lui ai dit que je ferais le film même si elle n'est pas d'accord car elle appartient à l'histoire. Aussi, je voudrais donner la réplique à un film égyptien réalisé, en 1960, par Youssef Chahine dans lequel il rendait hommage à l'Algérie sans pour autant le faire… Donc, je voudrais rectifier cette image et montrer la résistance extraordinaire de cette femme…
La culture, en général, et le cinéma plus précisément, ont subi de plein fouet les conséquences de la crise financière. Comment faîtes-vous pour financer vos films ?
Il y a beaucoup de problèmes de financement des films, car il n'y a pas de marché du cinéma en Algérie. Avant, il y avait un marché ; on avait 450 salles de cinéma et un public. Aujourd'hui, il n'y a plus de marché ni de public quand bien même qu'on dispose de salles. Il y a des personnes de 35-40 ans qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de cinéma et c'est le fond du problème.
Aussi, les 3 ou 4 organismes qui s'occupaient plus ou moins de la gestion des salles de cinéma ont été dissous par l'Etat algérien. Le cinéma, la production cinématographique ou culturelle ne fait pas partie des priorités de l'Etat.
Il faut que l'Etat donne à la culture 2% de ce qu'il donne au football. Pourquoi donnerait-il 730 milliards par an à l'équipe nationale et 0 dinar au cinéma ?
Ce n'est pas logique... Il y a beaucoup de choses à dire dans ce sens…


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