La fin de semaine a été plutôt chaude dans la wilaya de Tizi Ouzou où au moins deux foyers de tension ont émaillé la journée de mercredi dernier et la nuit de mercredi à jeudi. Tout a commencé à Azazga où plusieurs militants du mouvement autonomiste MAK voulaient commémorer la date phare du printemps noir, à savoir la marche du 14 juin 2001, en se recueillant sur la stèle de martyrs de ces douloureux événements qui ont fait 128 morts et des centaines de blessés dont certains sont handicapés à vie. Mais c'était sans compter sur la décision des pouvoirs publics d'empêcher toute expression du genre puisque des forces anti-émeutes ont été déployées en nombre. La tension était très vive et des arrestations musclées ont été opérées sur les lieux par la police. Parmi les personnes rassemblées à la place Kamal Irchène, première victime du printemps noir à Azazga qui a écrit le mot liberté avec son sang sur la stèle avant de rendre l'âme, nombreuses sont celles qui ont été interpellées non sans brutalité avant d'être relâchées quelques heures plus tard. On dénombre cependant quelques blessés légers suite à cette brutalité policière. Toujours durant la journée de mercredi, l'ex-président du MAK, Bouaziz Aït Chebib a été également interpellé par la police à Ain El Hammam où il s'était rendu pour une cérémonie de recueillement. Il a ensuite été relâché. Blessés et arrestations A Larbâa Nath Irathen, le calme ambiant qui a suivi la rupture du jeûne a été brusquement rompu par l'éclatement d'un foyer d'émeutes au centre-ville. Il était environs 22h30 quand des militants du Mouvement MAK rejoints par d'autres citoyens s'apprêtaient à organiser un recueillement à la mémoire des victimes du printemps noir devant la stèle des martyrs des événements de 2001 érigée au centre-ville. La présence des forces anti-émeute déployées en nombre avait déjà donné la couleur de ce qui allait suivre. La tension était à son comble, car tout indiquait que les forces anti-émeute voulaient en découdre. Et c'est l'interpellation d'un militant qui a mis le feu aux poudres. Le décor était vite planté et l'affrontement était inévitable. Les rangs des manifestants grossissaient au fur et à mesure que des " renforts " arrivaient. Et c'est l'inévitable cri de ralliement " ayaw ah " qui a refait surface. Jets de pierres et autres objets du côté des manifestants plus que jamais décidés à en découdre, et ripostes par des tirs de bombes à gaz lacrymogène de l'autre. Le centre ville s'est transformé en un véritable champ de bataille qui a fait de cette soirée ramadhanesque une nuit très tendue. La violence des affrontements était inouïe. On déplore les premiers blessés ce qui rajoutait de l'huile au brasier. Les affrontements gagnent en intensité. On enregistre encore des blessés touchés par différents projectiles. On s'affaire à les évacuer de l'arène et le prendre en charge ailleurs. Consigne était donnée de ne pas se rendre à l'hôpital de la ville pour éviter les interpellations sur place. On dénombre plusieurs blessés de part et d'autre. Selon des recoupements d'informations, une dizaine de personnes ont été interpellées. Le calme n'est revenu qu'au petit matin quand toutes les personnes interpellées ont été relâchées. Selon des témoins, les renforts de forces anti-émeute dépêchées à Larbaâ Nath Irathen ont quitté les lieux hier matin vers 3h du matin pour rejoindre leur caserne de Tizi Ouzou.