Le ministre de l'Intérieur a affirmé que «l'Algérie est un Etat social et ne renoncera pas aux valeurs qu'il prône». Profitant de sa visite à Tamanrasset, Noureddine Bedoui a adressé en outre un message de soutien aux migrants se trouvant sur le sol algérien : «La prise en charge des ressortissants africains est pour nous une responsabilité, une tradition et une culture», a-t-il assuré. En véritable pompier, le ministre de l'intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, multiplie les visites et les sorties sur le terrain. Il sillonne le pays, va au contact des populations sinistrées, assure de la disponibilité de l'Etat à accompagner les victimes des incendies et tente d'éteindre le «feu de la colère» qui couve dans la société anxieuse et craintive face à l'ampleur des dégâts causés par les calamités naturelles qui frappent le pays depuis le début de l'été. Jeudi, depuis Ain Salah, il a réitéré que l'Etat ne ménagera aucun effort pour venir en aide aux populations victimes des catastrophes, toutes les catastrophes. «Tous les sinistrés seront pris en charge», a-t-il ainsi lancé, suivant à la lettre les directives du président de la République. «L'Etat accompagnera tous les citoyens ayant été victimes des catastrophes naturelles, y compris les sinistrés des dernières pluies qui se sont abattues sur les wilayas du Sud», a-t-il tranché, levant ainsi le doute sur les capacités de l'Etat à faire face aux situations d'urgence. La crise est certes bien là mais l'Algérie, laisse entendre Bedoui, a les ressources nécessaires pour assurer à ses citoyens un soutien moral et matériel. Une question de dignité. Attaché à l'esprit de solidarité et aux valeurs humaines, l'Etat, a affirmé le ministre depuis le sud du pays, ne tournera pas le dos aux citoyens. «L'Algérie est un Etat social et ne renoncera pas aux valeurs qu'il prône et sur lesquelles le président de la République insiste à chaque occasion», a précisé, à ce propos, Noureddine Bedoui. Le ministre a annoncé par ailleurs depuis In Salah que son département présentera au gouvernement, avant la fin de l'année en cours, des procédures «juridiques» en vue de «consacrer une véritable décentralisation dans la prise de décision» au niveau des wilayas déléguées. Migrants : l'Etat prendra ses responsabilités Outre la prise en charge des sinistrés, Noureddine Bedoui a également assuré de la solidarité de l'Etat envers les migrants et les ressortissants étrangers se trouvant sur le sol algérien. L'Etat prendra ses responsabilités, ainsi que l'exigent la tradition et la culture algériennes. Comme pour taire la polémique née des déclarations «intempestives» et anti-migrants de certains responsables, le ministre de l'intérieur, rappelant les valeurs humaines que l'Algérie a toujours fait siennes, a affirmé que l'Etat algérien ne se dérobera pas face à ses responsabilités. «La prise en charge sanitaire et sociale de tout étranger vivant sur notre territoire national, y compris des ressortissants africains venus à cause des guerres et des crises, est pour nous une responsabilité, une tradition et une culture (…)», a affirmé jeudi Bedoui à Tamanrasset, au cours de l'inauguration d'un établissement hospitalier mère-enfant dans la commune de Tamanrasset d'une capacité de 240 lits. Le traitement de ce dossier (migrants) nécessite néanmoins une étude au cas par cas. Derrière les flux migratoires qui se sont accentués ces derniers mois vers l'Algérie, se cachent des réseaux de mafias et des trafiquants qui inquiètent au plus haut point. Les autorités algériennes n'excluent pas l'existence même de réseaux liés au terrorisme transfrontalier. On se souvient de la sortie du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, qui a confirmé l'existence de ces réseaux criminels qui se servent de la misère des milliers de personnes fuyant leurs pays en proie aux guerres et crises multiformes. A son tour, Noureddine Bedoui a lui aussi averti contre ce réel danger qui se cache derrière les flux migratoires. «Le président de la République soutient que la prise en charge de tout étranger vivant sur notre territoire national est de la responsabilité de l'Etat algérien», a affirmé Bedoui, mais, a-t-il dit, «Nous savons malheureusement que des organisations criminelles se sont infiltrées parmi eux et nous devons les combattre», a tranché le ministre de l'Intérieur. Programme de développement: Aucun projet gelé La crise financière qui frappe le pays suite à la dégringolade des prix de l'or noir ne semble d'aucun effet sur les projets de développement «liés aux intérêts et préoccupations quotidiennes du citoyen», a assuré Noureddine Bedoui. La preuve ? Aucun programme ou projet de développement lié à l'amélioration des conditions de vie du citoyen n'a été gelé. Le ministre de l'Intérieur, qui s'exprimait lors d'une réunion jeudi avec les cadres, les élus et les représentants de la société civile de la wilaya de Tamanrasset, en présence des secrétaires généraux de différents départements ministériels, veut visiblement couper court aux supputations selon lesquelles l'Etat est en passe de recourir à des mesures drastiques et radicales pour pouvoir subvenir aux besoins minimum des citoyens. Voilà qui est dit donc : Il "n'existe aucun gel" des programmes de développement liés aux intérêts des citoyens. «L'Algérie est un Etat social et ne renoncera pas aux valeurs qu'il prône», a-t-il poursuivi, en rappelant qu'il s'agit là des directives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a insisté notamment sur la prise en charge des secteurs de l'éducation nationale, le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la formation et l'enseignement professionnels, ainsi que les secteurs de la santé, de l'habitat, de l'urbanisme.