Raouf Bernaoui (président de la Fédération algérienne d'escrime) Selon lui, une telle compétition ne peut que faire progresser nos escrimeurs en vue de performances dans des joutes de leur niveau. La Coupe du monde de sabre masculin s'invite en Algérie. Du 3 au 5 novembre, les meilleurs athlètes de la planète de cette spécialité seront à Alger pour concourir en vue de gagner des titres, bien sûr, mais également pour glaner des points qui leur permettront de progresser dans le classement mondial. L'Algérie commence à devenir une place forte en Afrique pour tout ce qui concerne l'escrime puisque c'est la 5e année d'affilée qu'elle organise une des étapes mondiales de la Fédération internationale. Mais c'est la première fois qu'elle accueille une épreuve de sabre, la meilleure des spécialités de l'escrime, si on en croit le président de la Fédération algérienne d'escrime, Raouf Bernaoui, qui a présenté la compétition du prochain week-end par le biais d'une conférence de presse qu'il a animée, hier matin, à l'hôtel Sofitel du Hamma. Une conférence de presse au cours de laquelle on a appris que cette étape d'Alger va voir la participation de 27 pays en individuel et 18 dans l'épreuve par équipes. L'Algérie sera, bien sur là, avec 5 bretteurs qui ont pour noms, Akram Bounabi, Zineddine Heroui, Adel Hamza Kasdi, Acyl Maaziz et Anis Maïri, des jeunes gens dont l'ambition reste limitée en terme de médaille vu le niveau très relevé de la compétition et qui chercheront à acquérir de l'expérience en vue de progresser. Il faut dire que lorsque vous vous engagez dans un évènement sportif où sont réunis quelques-uns des meilleurs spécialistes de la planète, vous avez là une formidable occasion de vous parfaire. Pas de salle Harcha ? Toutefois, avant même qu'elle ne débute, cette étape de la Coupe du monde de sabre semble compromise. Non pas qu'elle pourrait être annulée mais le fait est que, jusqu'à hier matin, on ne savait pas où elle allait se dérouler. Normalement c'est la salle Harcha-Hacène qui doit l'abriter mais un énorme problème a surgi. «Nous avons été instruits dimanche soir que cette salle était réquisitionnée pour la campagne des élections locales du 23 novembre et qu'il se pourrait que la Coupe du monde soit délocalisée» a révélé Raouf Bernaoui qui a ajouté : «Nous sommes en train de tout faire pour qu'elle se déroule à la salle Harcha car nous avons préparé cette infrastructure pour un tel évènement allant même jusqu'à y installer la fibre optique en vue d'améliorer le réseau internet. Si jamais cela ne pouvait se faire, nous serions obligés de nous tourner vers un autre site qui pourrait être le pavillon C de la Safex dont les dirigeants ont été sensibles à notre message et se disent prêts à nous aider pour que cette Coupe du monde se déroule sans anicroche». Le président de la FAE s'est montré d'autant plus désolé de ce désagrément que l'Algérie a eu l'autorisation de la Fédération internationale d'escrime d'organiser un tel évènement parce qu'elle savait que notre pays était capable de le faire. «Nous jouissons d'une énorme confiance de la part de la Fédération internationale, poursuit Bernaoui. Nous avons toujours montré notre disponibilité pour accueillir des évènements de cette importance. Du reste cette étape de Coupe du monde devait se dérouler au Sénégal mais ce pays a du se retirer faute de moyens conséquents. Nous nous sommes donc proposés pour le suppléer et nous avons reçu l'accord de la Fédération internationale.» Raouf Bernaoui s'est dit triste de voir que l'on veuille à tout prix faire croire que l'Algérie est un pays de football. «J'aime le football mais j'aime aussi les autres sports, a-t-il dit. Il ne doit pas y en avoir que pour le football. Il y a de jeunes algériens qui ont de la passion pour d'autres disciplines. Ils ont, eux aussi, le droit d'être soutenus et encouragés. On a, peut être, tendance à croire que ce genre de compétition ne rapporte rien au pays. Sachez que nous nous attendons à recevoir 300 athlètes étrangers. Sachez aussi que chacun de ces athlètes doit lui-même se prendre en charge pour la compétition à raison de 60 euros par personne pour l'épreuve individuelle et 400 euros par équipe. Tous ces athlètes sont des sources de revenu pour notre tourisme. Ce que notre Fédération paie, ce sont les arbitres qui doivent recevoir chacun 100 euros par jour. Nous en sommes, cette année, à la 3e compétition internationale que nous organisons. A chaque fois il y a eu 300 étrangers qui y ont pris part. Cela fait 900 en tout, tous des touristes qui ont dépensé et consommé chez nous.» Toujours est-il que le coût de l'organisation d'un tel évènement revient selon Bernaoui à quelques 4 millions de dinars. Ce dernier n'a pas manqué à la fin de son intervention de lancer un appel aux spectateurs pour qu'ils viennent en très grand nombre assister à cette Coupe du monde, «car ils pourront voir des épreuves d'une spécialité technique et spectaculaire sui est en quelque sorte la vitrine de l'escrime.»
