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«Les médias ont une difficulté historique à assumer le rôle d'acteurs sociaux»
Patrick Busquet, directeur de l'agence française Futuring presse,au Temps d'Algérie :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 01 - 08 - 2009

Fondateur de la revue française Reporters d'espoir qu'il a dirigée pendant quatre ans, Patrick Busquet est actuellement directeur de Futuring presse, une agence française de presse. Convaincu que l'information contribue à construire les sociétés et le monde, ce journaliste de formation presse écrite et grand reporter est totalement impliqué dans une nouvelle approche d'information d'alliance sociale.
Vous développez une nouvelle approche de l'information. Pouvez-vous nous dire plus sur ce que vous appeler 3l'information de l'alliance sociale» ?
L'information de l'alliance sociale est une approche de l'actualité qui ne se limite pas à restituer les événements (des catastrophes ou des événements qui ne sont pas des catastrophes). C'est une approche de l'actualité beaucoup plus en profondeur qui s'emploie à mettre en lumière médiatique les expériences proposées par la société civile, et qui répondent aux enjeux d'intérêts généraux. Cette approche, qui se veut constructive, projette les médias, et de ce fait les journalistes, dans une responsabilité d'acteur social, puisque le fait d'informer est un fait majeur qui conditionne pour beaucoup l'avenir de nos sociétés.

Pensez-vous que les médias jouent ce rôle d'acteur social ?
Je pense que les médias ont une difficulté «historique» à assumer le rôle de grands acteurs sociaux. Ils se contentent encore trop de dire qu'ils sont des grands témoins et des conteurs de la vie des hommes, même si ces choses-là ne sont pas exactes. Le fait d'être témoin, de transcrire son témoignage par la parole, par l'image, par le son ou par l'écrit, fait que les journalistes et les médias sont engagés dans une véritable action de responsabilité sociale.
Un récit n'est jamais innocent. Il porte une charge de responsabilité et engage celui qui le fait, mais surtout celui qui le reçoit, puisque notre contribution à la fabrication de l'actualité est aussi une contribution au regard que nos concitoyens posent sur les uns et les autres et sur toutes les situations du monde.

Considérez-vous que les médias sont en crise ?
En Europe, il y a une vraie crise des médias qui participe sans doute de la crise générale des sociétés humaines dans le monde. Effectivement, les contenus proposés par les entreprises éditoriales rencontrent de moins en mois l'accueil du public. Dans les raisons du détournement du public de ces médias, il y a effectivement que, souvent, les contenus ne rendent plus service. C'est-à-dire qu'ils racontent une réalité du monde qui n'est pas en phase avec la vie de chacun dans le monde.
Je ne dis pas qu'il faille raconter la vie de tout le monde, mais ce que je pense, et c'est le sens de l'information d'alliance sociale, c'est qu'il faut développer un segment de l'information qui soit utile, concret et fondé sur l'expérience et qui donne aux gens quelques sources d'espoir. Non pas idéologiquement, théoriquement ou intellectuellement, mais en faisant qu'il y a partout dans le monde des initiatives qui répondent à des enjeux majeurs et que tout le monde peut contribuer ainsi à la résolution des difficultés de l'humanité aujourd'hui.

Quelles sont les initiatives que vous avez prises dans ce sens ?
On développe des collaborations médiatiques qui sont faites toujours pour mettre en valeur les exemples de la société civile. J'ai cité lors de ma conférence l'exemple du couple américain qui sont des financiers au départ et qui se sont rendus compte que beaucoup de détenus qui étaient dans les prisons texanes, qui étaient des chefs de gangs et des trafiquants de drogue, ont les mêmes qualités que pour devenir un chef d'entreprise. Les deux financiers ont mis en place un programme de formation dont peuvent bénéficier les prisonniers texans.
Au terme de cette formation, ils bénéficient de remises de peine à condition qu'ils installent une entreprise à leur sortir de prison. C'est un programme qui marche puisque des centaines d'entreprises ont été créées. Tout cela pour dire que les médias peuvent aussi accompagner cette émergence de réponses. Nous sommes dans une situation du monde que l'on dit extrêmement grave pour nous ; pourquoi les médias n'entreraient-ils pas dans une responsabilité active et pourquoi ne seraient-ils pas des contributeurs avec l'ensemble de la société tout en restant de vrais informateurs.
Quelles sont à votre avis les raisons qui empêchent les médias de jouer ce rôle ?
Je pense qu'il y a une tradition de l'approche de l'information pour laquelle nous sommes formés. Pour beaucoup de professionnels des médias, l'information est une approche de rupture. C'est-à-dire que tout est bien ici, c'est la normalité, mais dès qu'il y a une catastrophe, qui aura perturber la situation dans laquelle nous nous trouvons, c'est la catastrophe qui devient de l'information. Hors, nous nous trouvons dans une situation d'échange, où il y a des choses magnifiques qui se disent et qui se font entre les gens.
Nous sommes conventionnellement formés à ne nous intéresser qu'aux événements, c'est-à-dire à l'épiphénomène de la vie sans par ailleurs réel. Néanmoins, il y a une autre façon de travailler l'actualité qui va être beaucoup plus globale, capable d'embrasser des événements, mais aussi la réponse à ses événements. Je pense que notre profession va évoluer vers ça. Progressivement, cela ira sans doute vers une implication de plus en plus grande de notre profession de sorte que bien étant capables d'englober la vie d'une société dans notre regard, on soit aussi capables de la restituer plus largement et aussi plus justement.
Propos recueillis par


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