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Une démocratie au-dessus de tout soupçon ?
L'affaire Clearstream, un feuilleton politico-judiciaire
Publié dans Le Temps d'Algérie le 22 - 09 - 2009

L'affaire Clearstream, l´un des plus grands scandales de revanche politique de ces dernières années, dont le procès s´est ouvert lundi à Paris, a dépassé, dès le premier jour, le simple cadre d´une dénonciation calomnieuse d´un homme politique, Dominique de Villepin, contre son adversaire du même camp
politique, Nicolas Sarkozy, à la veille de l'élection présidentielle de 2007 en France.
Un «complot»
Celui qui était, à l´époque, le Premier ministre de Jacques Chirac, avait cru reconnaître dans une liste préfabriquée sur les comptes de blanchiment d´argent à l´étranger, le nom de Nicolas Sarkozy.
Donc un bon argument de campagne dont il ne s´est pas privé pour tenter de barrer au candidat de l´UMP la route de l´Elysée où lui-même rêvait de s´installer. La fin justifiant les moyens, tous les coups bas sont permis. En France, plus qu´ailleurs dans le monde des démocraties classées au-dessus de tout soupçon, on sait aussi falsifier légalement les documents, calomnier légalement et fabriquer légalement des complots.
Ce qui a été tenté, en 2004, à travers un document, un faux élaboré par un libyen, Imad Lahoud, à la demande de membres des services secrets français où Villepin tient de bonnes amitiés.
Dominique de Villepin ne s´est pas gêné d´user, de manière trop cavalière, d´un scoop qui demandait à être vérifié. Mais la grande question à laquelle le tribunal de Paris doit répondre, c´est de savoir si l´ex- Premier ministre est bien le «cerveau» du complot, comme le soutient Nicolas Sarkozy.
Elu président, Nicolas Sarkozy ne s´embarrassera pas, lui non plus, des moyens que lui permet la loi pour écraser son ex-rival, devenu un cadavre politique. «Le responsable de cette affaire, je le pendrai à un crochet de boucher», avait alors promis le futur président dont la vengeance, pour le moins que l´on puisse dire, n´est pas le moindre défaut.
«Abus de pouvoir»
Cette «affaire Clearstream» à l´origine exclusivement politique s´est déplacée sur le terrain juridique. Les avocats de Villepin ont de sérieuses raisons de demander que le président de la République française se retire comme partie civile, puisque jouissant du privilège de l´immunité reconnue au chef de l´Etat français.
Il y a inégalité entre les deux protagonistes. Cette immunité présidentielle, il faut le rappeler, a évité à Jacques Chirac d´aller devant un juge pour répondre des accusations de malversations financières et immobilières portées contre lui du temps où il était maire de Paris. La justice a dû patienter depuis une vingtaine d´années et elle patientera encore avant de l´écouter directement, au tribunal.
La justice française sait pourtant aller au fond des dossiers et en cherchant bien, elle trouve toujours quelque chose. Un autre Premier ministre de Jacques Chirac, Alain Juppé, fera les frais des larges pouvoirs accordés au juge d´instruction, le seul homme de France que le général De Gaulle avouera craindre. Maire de Bordeaux, il sera frappé d´inéligibilité pour une histoire d´immobilier (décidément) pendant une année avant de revenir à la politique.
Le juge d´instruction en France, on le sait, a le bras long, mais il s´arrête aux portes de l´Elysée où vit «un président au-dessus de tout soupçon», comme l´irréprochable (ou presque) démocratie qui affiche volontiers sa justice lorsqu´elle ne peut plus occulter ses malversations politiques. Villepin a peut-être quelques responsabilités dans cette «affaire Clearstream».
Naïf, oui, il l´est quand il clame qu´il est victime d´un «abus de pouvoir». Il s´est, peut-être, fait piéger, laissé abuser, lui le poète devenu diplomate puis Premier ministre et, pourquoi pas, président. Il suffit d´adopter les mœurs du système politique qu´il semble découvrir, qu´il a pourtant servi, lui qui n´a jamais été un élu, mais qu´il ne connaît pas vraiment.
C´est toute la longueur prise sur lui par Sarko qui est né sur une liste électorale du RPR. Qui a enterré tous ses adversaires politiques de droite au point de ne plus leur faire confiance et puise des alliances à gauche et dans l´immigration.
Naïvement donc, Villepin accuse Sarko d´«abus de pouvoir». Il aurait été plus juste qu´il ajoute «abus de pouvoir de la Ve République».
Les dés sont pipés au départ, Dominique ! Ces malversations font que l´on n´est pas mieux élu en France que dans certaines républiques bananières, sauf que dans la plus vieille démocratie du monde qui surveille et délivre au pied de la lettre les certificats de conformité aux jeunes démocraties, on fraude aussi, mais légalement. Par l´argent, par l´intimidation ou par les groupes de presse, machine de guerre électorale dont une bonne partie est aux mains de Nicolas Sarkozy.

A gauche comme à droite, les mêmes mœurs politiques
Les mœurs politiques de la classe politique sont pareilles, à gauche comme à droite. A l´UMP, on sait magouiller. Au Parti Socialiste Français, on n´est pas des apprentis en la matière. Ségolène Royal, malheureuse rivale de Sarko en 2007, a fini par comprendre qu´elle comptait plus d´adversaires dedans que dehors.
Elle compte, elle aussi, saisir la justice pour avoir été espionnée par celle qui lui ravira le poste de SG du PS, Martine Aubry. Une autre affaire qui offrira l´occasion à la France, non de rendre justice, mais de pouvoir une fois de plus brandir sa justice. Pour bien occulter sa police.
Villepin-Sarko, ce n´est pas seulement une histoire isolée de rivalités politiques entre deux jeunes hommes politiques de la même génération.
Dans tous les cas, le sentiment de vengeance est là. Villepin n´a jamais oublié qu´en 1984, c´est Nicolas Sarkozy, ancien ministre du Budget, qui avait engagé une procédure judiciaire contre son père, alors sénateur. Nicolas n´a pas apprécié le «coup bas» de Dominique dans l´«affaire Clearstream». Les règlements de comptes prennent donc tous leurs droits quand il s´agit de la course au pouvoir en France.
Très jeunes, les deux ambitieux hommes ont, en fait, compris très tôt la leçon du pouvoir à travers cette sèche réplique du roi François II à sa propre mère Catherine de Médicis, tentée de partager le pouvoir avec son jeune fils : «Le trône est un fauteuil, pas une banquette». Comme au palais de Versailles, à l´Elysée, il n´y a pas de place pour les deux. L´un des deux devait se retirer. Tous les moyens sont bons.


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