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Les fêtes de mariage prennent un rythme accéléré en Kabylie
Publié dans Le Temps d'Algérie le 18 - 07 - 2010

Les fêtes de mariage ne sont plus célébrées les week-ends seulement. On les organise pratiquement tous les jours de la semaine. Chaque jour que Dieu fait, de nombreux cortèges sillonnent les contrées les plus reculées. Et ce mois de juillet en particulier, c'est une véritable course contre la montre qui est engagée.
L'approche du mois de Ramadhan qui sera suivi de la rentrée sociale a tout faussé. Nombreux sont ceux qui se sont retrouvés contraints d'en finir avant. «Mariage d'une nuit, préparatifs d'une année» Convoler en justes noces en Kabylie est devenu un vrai parcours du combattant pour les jeunes couples. L'adage le dit si bien «mariage d'une nuit, préparatifs d'une année».
Les fêtes de mariage sont devenues des projets de grande envergure, dans cette région où le chômage endémique réduit les espoirs des couples à néant rien que de penser au budget nécessaire pour une fête dans les «normes». La fête, qu'elle soit modeste ou grandiose est de plus en plus coûteuse. Des bijoux en or (parure), en passant par des vêtements extrêmement coûteux, aux frais propres au jour de la fête (repas etc), les prétendants dépensent des sommes colossales.
Il en est de même pour les mariées. Elle se retrouve dans l'obligation de prendre avec elles un nombre impressionnant de couvertures, de couettes, de draps, de couvre-lits, de tapis et autres, même si elle n'aura besoin que de quelques articles et qu'elle doit stocker les autres dans un coin. C'est que le tape-à-l'œil a, d'un revers de la main, effacé l'essentiel. Faut-il signaler que, heureusement, un bon nombre de ces accessoires est offert par les amis et la famille, car marier son fils ou sa fille de nos jours est un exploit.
Quant aux gâteaux, rien à dire. Il faut des millions et un temps fou pour confectionner d'énormes quantités de différentes sortes. Des caisses bien pleines, plusieurs plateaux et des caisses de beignets accompagnent le trousseau de la mariée. Ceci sans compter les petites boîtes offertes aux invités. La fameuse coiffure de la mariée, quant à elle, coûte pas moins de 10 000 Da, et la location de la robe blanche plus de 9000 Da pour deux jours.
Entre jadis et aujourd'hui
Il faut dire que les coutumes font partie du passé dans cette région. Autres temps autres mœurs. A commencer par la cérémonie de mariage elle-même. Autrefois, les fêtes de mariage célébrées dans les villages restaient modestes malgré l'opulence des hôtes. La cérémonie est organisée en deux jours de fêtes pour la mariée, le jour du henni, où la famille et les gens du village venaient manger du bon couscous aux légumes accompagné de viande et les parents du future époux, accompagnés de quelques convives, venaient déguster le dîner offert en leur honneur, en ramenant avec eux la dot de la mariée.
La mariée quant à elle, habillée en robe kabyle blanche, parée de bijoux en argent, enveloppée dans un burnous, la tête couverte d'écharpes en satin rouge et jaune, -de façon à ne pas dévoiler son visage-, ornée de basilic était la vedette. Le lendemain, vers la mi-journée, on venait accompagner la mariée chez elle, dans un cortège de voitures. La dot elle-même n'était pas aussi coûteuse. Quelques robes kabyles, des bijoux en argent, des robes de sorties et des tapis berbères tissés.
Quant à la mariée, elle achetait ce qui lui manquait pour son trousseau, elle prenait avec elle des caisses de gâteaux, des beignets et du m'semmen. De son côté, la famille du futur époux préparait la fête en deux jours, le jour du henni, et le deuxième jour qu'on appelle communément le jour de la fête (tameghra), où la mariée arrive dans son nouveau foyer. Le soir venu, un dîner, essentiellement du couscous, est servi aux convives qui sont appelés à rester fêter l'événement jusqu'à tard dans la soirée.
Ce sont les gens du village qui sont appelés à faire la fête. Dans le meilleur des cas, ce sont les troupes des Idhebalene qui animent la soirée, ou bien une simple chaîne stéréo fait l'affaire. Le lendemain, qu'on appelle communément «esbouh», les femmes du village se rassemblent pour prendre un café servi avec des œufs brouillés avec de la semoule «timchewechet» ou bien du «beghrir», selon les régions.
Et selon la coutume, une femme âgée prend le soin de brosser la chevelure de la mariée et lui coupe une mèche de cheveux. Ensuite, la mariée parée de bijoux en argent est accompagnée par des jeunes filles pour aller à la fontaine et remplir une jarre d'eau fraîche. Après sept jours, c'est toute la famille de la mariée qui est conviée à un déjeuner préparé en son honneur dans la demeure des époux.
Les coutumes changent
A présent, les fêtes kabyles, c'est une autre histoire. Les coutumes ne sont plus les mêmes et chacun fait à sa guise, d'année en année des nouveautés dans ces fêtes qui ne cessent d'être encore plus sophistiquées et plus coûteuses. La mariée se voit dans l'obligation de préparer son trousseau des années à l'avance. Les prix de plus en plus élevés de l'or et de l'argent ne semblent pas constituer un obstacle devant ces jeunes mariées qui ne se contentent plus d'une seule parure en or.
Les robes de fête, pour leur part, se doivent d'être tellement parées, de tous genres et de toutes couleurs. Les tenues destinées à la «tessdira», karakou, djebba fergani, mansouria, kaftan, robe de soirée, robe indoue et autres doivent figurer dans «ce défilé de mode» que tout le monde s'accorde à dire très coûteux et très fatigant. Heureusement que, si la mariée se trouve dans l'obligation de se faire une ou deux tenues, elle se contente d'emprunter ou de louer les autres dont elle n'aura besoin que pour une journée.
Si dans les villages, les cérémonies de mariage se déroulent dans la demeure familiale, parfois même les voisins sont sollicités pour prêter leurs maisons en ces circonstances où n'importe quelle demeure aussi grande soit-elle, paraît toute petite. Dans les villes, la location d'une salle des fêtes, malgré son prix exorbitant, est de mise. Pour l'animation, que ça soit dans les villes ou dans les villages, tout le monde est à la mode «DJ» qui n'est en réalité qu'une nuisance sonore.
Quant au dîner, il faut dire que le couscous n'est plus de mise, place au rôti de veau accompagné de riz et de légumes sautés. Après la fin de la cérémonie, c'est un long cortège de voitures qui accompagne la mariée dans sa nouvelle demeure. Si dans certains villages, les traditions sont toujours respectées, en ville en revanche, la fête se termine illico. Le DJ a remplacé les artistes et les troupes d'Idhbalène, la derbouka ou le bendir que jadis les femmes kabyles maniaient avec dextérité.
A l'occasion, les femmes et les jeunes filles se parent de leurs plus beaux atours et parures. Car, c'est lors de ces fêtes qu'elles se rencontrent, discutent et passent du bon temps. Il faut dire que le DJ est devenu un élément incontournable pour la célébration d'une fête en Kabylie. Après le dîner, place à la danse. C'est aux hôtes d' «ouvrir le bal», puis c'est au tour des convives de prendre le relais, car il ne faut surtout pas laisser la piste de danse vide !
S'il existe toujours des régions en Kabylie, très rares du reste, encore conservatrices où la communauté des hommes ne se mêle jamais à celle des femmes, la plupart des villages célèbrent des fêtes mixtes. De nouvelles visions, d'un extraordinaire «archaïsme» se sont mises en place.
Si l'on considère à juste titre que la danse constitue en elle-même l'expression de la joie, loin de toute rancune ou jalousie, il se trouve qu'aujourd'hui on lui a greffé une connotation qui frise le ridicule. En effet, si une convive ne danse pas durant la fête, les hôtes ne danseront pas non plus lors de sa fête. Aussi incongru que cela puisse paraître, on considère la danse comme un «emprunt».


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