«Dans l'état où sont les choses, nous allons automatiquement revenir à la protestation.» Cette sentence est du docteur Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), émise à la veille de la tenue du conseil national du syndicat, aujourd'hui, qui traitera des dossiers en suspens du secteur de la santé, notamment le statut particulier et le régime indemnitaire, «nos préoccupations principales». Répondant à notre question sur les «assurances» du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, à propos du versement des salaires à partir du 1er janvier 2011, Lyes Merabet rappelle d'abord les promesses du ministre depuis la première réunion avec le SNPSP en juillet dernier «dont on n'a vu aucune solution concrète», avant d'ajouter : «Concrètement, nous nous posons toujours des questions.» Dans ce contexte, Merabet révélera que lors de la dernière réunion avec le ministre, le 18 octobre écoulé, il était question de l'installation d'un groupe de travail syndicat-ministère qui devait plancher sur l'ensemble de ces questions. «15 jours après, rien n'a été fait», se désole notre interlocuteur, qui s'interroge dans la foulée sur les affirmations du ministre. «Même si l'augmentation des salaires prendra effet effectivement à partir de janvier, quel régime indemnitaire va-t-on appliquer ?», s'est-il emporté, rappelant que les praticiens ont émis des réserves sur le régime indemnitaire et ont présenté un projet d'amendement du statut particulier à la tutelle. «Depuis la reprise du dialogue avec la tutelle en juillet, nous considérons que sur le plan concrétisation, rien n'a été fait», fera remarquer Merabet non sans relever que «depuis que nous avons levé le pied en sursoyant à nos mouvements de grève, nous n'avons reçu en contrepartie que des promesses». Pour lui, les praticiens disposent d'un statut particulier qui pose toujours problème. Cet état de fait «va maintenir les raisons de la démotivation», selon lui, ce qui se répercutera sur le rendement. «A chaque fois que nous posons les problèmes de façon aiguë, on nous promet, sans résultat», dit Lyes Merabet qui dénonce la mise à l'écart des partenaires sociaux dans la prise de décisions, alors que le ministre actuel avait promis de les associer à toute décision. «Le projet de la loi sanitaire à titre d'exemple est finalisé sans nous et va très prochainement passer à l'assemblée nationale», note le syndicaliste qui n'écarte pas le retour à la protestation si les choses restent au stade des promesses. «C'est dans cet esprit que se tient le conseil national», fera remarquer notre interlocuteur, affirmant que les praticiens sont décidés à user de tous les moyens légaux pour faire aboutir leurs revendications.