Hier, devant l'antenne des services de contrôle, mitoyenne au port d'Alger, les transitaires et les opérateurs faisaient la queue. Au même titre que les contrôleurs et leurs collègues en zones aéroportuaires, ils attendaient les résultats de la réunion qui s'est tenue au ministère du Commerce et qui a regroupé le secrétaire général du ministère et les membres du syndicat national. Devant le petit immeuble décrépit faisant office de siège des contrôleurs de la qualité, plusieurs petits groupes de personnes s'échangent des avis et des opinions sur le mouvement de grève déclenché depuis près d'une semaine. Des conciliabules souvent en faveur des contrôleurs. «Je suis opérateur et bien que ma marchandise soit prise en otage, je comprends la colère des contrôleurs et je partage leurs inquiétudes», affirme un opérateur, qui précise que «la grève a conduit à l'immobilisation de mes conteneurs dont le contenu (matière première servant à la fabrication de margarine) va se périmer, et en dépit de cela, je comprends le malaise de ces travailleurs». D'autres opérateurs ne partagent pas l'avis de ce dernier. Les transitaires affirment : «Nous sommes obligés de verser de l'argent pour le stockage et pour les importateurs qui seront obligés de renégocier le coût de leurs cargaisons, en y adjoignant les pertes subies par le mouvement de grève.» Un des transitaires révèle que pas moins d'une quarantaine de ses pairs subissent les mêmes conditions. De leur côté, les contrôleurs ont montré des signes de détermination et vouent une totale confiance aux membres du syndicat qui négocient avec la tutelle en vue d'appliquer les revendications des contrôleurs qui, faut-il le préciser, sont en charge du recensement des commerces et des commerçants informels. L'absence de moyens logistiques est une des premières remarques relevées par les contrôleurs. «La plupart du temps, le déplacement des contrôleurs au sein du port pour effectuer les visites des marchandises est assuré par les importateurs, ce qui gêne les contrôleurs», lance un de ces derniers. La plupart des employés rencontrés hier sur les lieux insistent sur la révision de leur statut et affirment que «l'actuel statut ne permet pas une meilleure prise en charge de leur carrière». A titre d'exemple, on citera l'avancement dans les grades. Un des employés a indiqué que «par le passé, le passage du grade d'inspecteur à celui d'inspecteur principal s'effectuait par le biais d'un concours. Aujourd'hui, le statut qui nous est imposé soumet l'inspecteur à effectuer 15 années d'expérience en passant par les grades d'enquêteur, d'enquêteur principal et d'enquêteur en chef», déplore un des inspecteurs. La situation risque de prendre des proportions alarmantes si la tutelle et les autorités n'interviennent pas pour satisfaire les revendications.