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Entre espoir et désenchantement
Publié dans Le Temps d'Algérie le 23 - 10 - 2011

Il y avait beaucoup de monde aux premières heures de la matinée d'hier devant les bureaux de vote tunisiens. Cette fois-ci ce sont des électeurs, des vrais, qui sont venus accomplir, pour la première fois, leur devoir de citoyen. Des citoyens enfin !
Pour la première fois, car sous Ben Ali, c'est loin d'être une exception dans le monde arabe, il n'y a pas encore à proprement parler de citoyens. Seul le régime politique confisque cette qualité qui lui permet de choisir les élus et de décider de ce qui est bon ou mauvais pour le pays. Par le bourrage des urnes !
C'est ce que craignait, hier, la majorité des votants, conscients que les réflexes de l'ancien régime ont encore la peau dure et n'ont pas totalement disparu des mœurs de la République.
Ces premières élections libres depuis l'avènement du «Printemps arabe» se déroulaient donc normalement, laissant la nette impression que la Tunisie est résolument orientée vers la mise en place d'un véritable régime démocratique. La «règle du jeu» semblait être bien observée sous les yeux des observateurs internationaux.
Les électeurs tunisiens qui doivent choisir leurs représentants à la future Assemblée constituante ne doutent pas de la bonne foi des autorités gouvernementales de transition, malgré l'évident manque d'expérience de l'Administration en matière de transparence dans l'organisation et le contrôle des scrutins, D'ailleurs, les noyaux durs de l'ancien régime, qui ont la main habile dans la manipulation des bulletins de vote, ont été mis à l'écart de ce grand événement.
Les Tuniso-pessimistes
Ce n'est pas ce que les démocrates tunisiens craignent le plus, puisque la plupart se demandaient à la sortie des bureaux de vote si les bulletins qu'ils ont mis dans l'urne serviraient à quelque chose. Les Tuniso-pessimistes étaient plus nombreux dans les villes et villages qui ne renvoient pas cette superficielle et fausse image de prospérité et de modernité de la capitale.
Il y a eu trop de politique depuis le départ de Ben Ali et beaucoup d'espoir. Beaucoup de promesses, aussi, qui n'ont pas empêché d'ailleurs les harraga de fuir leurs pays vers des terres encore moins clémentes que la misère de leurs villages.
Ces desesperados ont compris que sous Ben Ali ou sous une vraie démocratie il n'y a pas de place pour eux dans la Tunisie d'aujourd´hui. Ils ont pris un aller simple pour ne pas connaître l'humiliation qui a poussé au désespoir leur compatriote de Sidi Bouzidi. Plutôt l'humiliation dans le pays de Berlusconi, car beaucoup de ceux qui ont cru dans les promesses d'une démocratie sociale et politiquement au-dessus de tout soupçon, celle qui leur apporterait, outre le respect de leur dignité, le bien-être social, en un mot du travail, n'a pas les moyens de ses ambitions. Ils regrettent déjà de pas avoir pris la mer.
La crise d'impatience des jeunes
Le grand problème qui plane sur les élections tunisiennes, c'est la crise d´impatience des jeunes qui ne comprendront jamais - ou le savent parfaitement et ne l'acceptent pas non sans raisons, qu'une année dans la vie d´une démocratie c'est dix ans, au moins, dans la vie d'une jeune.
D'ici là, ces jeunes auront changé de génération. Le social a son prix dont la République démocratique naissante qui n'a pas les moyens de s'en acquitter. Le moteur de l'économie nationale, le tourisme, est en panne, et la tendance au chômage toujours à la hausse. La corruption est encore chez elle.
L'espoir politique peut-il constituer une alternative au désespoir social?
La société civile tunisienne et la majorité de la classe politique misent sur l'avènement d'une démocratie pluraliste et moderniste pour rompre définitivement avec le système corrompu de Ben Ali. C'est le scénario idéal qui fait consensus dans ce pays maghrébin décidé à tourner la page Ben Ali. Or, ce scénario est-il possible lorsque les démocrates voient se dessiner la tendance à la victoire d´Ennahda ?
Le désenchantement
Personne n'est dupe à Tunis, vitrine de la modernité, de l'argument d'un islamiste à la turque. Rachid Ghannouchi n'est pas Taggip Ergogan, comme la Tunisie n'est pas la Turquie, Etat laïc qui aspire à intégrer l'Union européenne et composer avec ses valeurs chrétiennes.
Comme son ami Abassi Madani, qu'il fréquentait dans les années 1980 lors de ses fréquents pèlerinages en Algérie, sous l'ère du FIS dissous, le leader islamiste tunisien joue le jeu de la démocratie, comme premier pallier vers l'instauration d'un régime fondamentaliste éternel. Le leader d'Ennahda comme tout fondamentaliste dit «modéré» est, aujourd'hui, démocrate par nécessité, pas par conviction.
C'est la victoire de ce parti qui laisse planer tout le désenchantement des démocrates tunisiens. Les Algériens, qui suivent de près le premier scrutin libre en Tunisie, en caressant le rêve de voir ce pays frère servir d'exemple du «Printemps arabe», en savent quelque chose.


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