Un sit-in a eu lieu hier devant la maison de la presse Tahar-Djaout par sept travailleurs de la justice, affiliés à la Fédération nationale des travailleurs de la justice, pour soutenir les greffiers en grève de la faim. L'un d'entre eux dira : «Je tiens à vous mettre au courant que les syndicalistes en grève de la faim illimitée sont extrêmement épuisés et gravement malades. Ce rassemblement que nous effectuons a pour but de les soutenir.» A noter en outre que les sept travailleurs de la justice, originaires de différentes wilayas du pays, sont restés pendant toute la matinée sous un soleil de plomb et ne comptent pas quitter les lieux. «On va même y passer la nuit», nous a indiqué un syndicaliste. Pour prévenir toute arrestation par les policiers, les travailleurs de la justice se sont enchaînés avec un cadenas à chaque extrémité. Quant au président de la Fédération nationale des travailleurs de la justice qui a tenu le coup après plusieurs jours de grève, il se trouve actuellement dans un état de santé très critique, a-t-on précisé. Par ailleurs, l'Internationale des services publics (ISP), une fédération syndicale internationale, vient d'interpeller depuis Genève, en Suisse, le gouvernement algérien sur «l'état critique» des greffiers «syndicalistes en grève de la faim depuis cinq semaines», dans un communiqué rendu public hier. L'organisation, qui se proclame d'une représentativité de 20 millions de femmes et d'hommes qui travaillent dans les services publics de 150 pays à travers le monde, accuse les autorités algériennes d'ignorer «la dégradation de l'état de santé des greffiers en grève». Ainsi, «pour protester contre la répétition des violations des droits syndicaux et humains, 9 syndicalistes dont 5 femmes et 4 hommes ont entamé une grève illimitée de la faim, le 6 mai, à Alger», écrit l'ISP avant de s'interroger : «Bien que la santé de ces travailleurs se dégrade, le gouvernement refuse toujours de considérer les revendications des travailleurs du secteur judiciaire.» Selon le même communiqué, c'est le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) qui a tiré la sonnette d'alarme concernant ce conflit, en marge de sa participation à la 101e session de la Conférence internationale du travail, qui se tient à Genève (Suisse) du 30 mai au 14 juin. L'ISP accuse même les forces de sécurité algériennes d'avoir «violemment dispersé la manifestation pacifique du 24 avril 2012 à Alger, blessant et arrêtant plus de 150 femmes».