«C'est bien d'avoir gagné le derby contre le Mouloudia d'Alger, mais le plus dur est encore à faire.» L'entraîneur de l'USM Alger, Angel Miguel Gamondi, ne veut pas verser dans l'autosatisfaction suite à la belle victoire réalisée devant le voisin et ennemi juré mouloudéen. S'adressant hier devant un parterre de journalistes lors du traditionnel point de presse hebdomadaire qui a eu lieu au stade de Bologhine, le coach usmiste s'attend à ce que son groupe fasse preuve de la même dynamique et la même rigueur lors des prochains matches, la saison ne faisant que commencer. «J'attends encore plus de mon équipe lors des prochains matches» a déclaré Gamondi, qui ne prend pas pour autant de haut son prochain adversaire, le CAB, sévèrement battu 6-0 face à l'ESS lors de la deuxième journée. «Je m'attends à un match très difficile. Le CAB a bien réagi de sa cuisante défaite à Sétif en gagnant face à El Eulma». Et d'enchaîner : «L'USMA est l'équipe à battre, donc il faudra à chaque fois faire preuve d'une grande détermination pour contrecarrer nos adversaires.» L'USMA est-elle censée gagner le titre ? «L'USMA veut plutôt le titre», rétorque Gamondi qui pense que son équipe a besoin de temps pour réaliser son grand projet sportif. «Le titre exige beaucoup de sacrifices et stabilité, pas uniquement sur le plan financier». Questionné sur le cas Zemamouche, lequel a été écarté à la surprise générale de l'effectif usmiste lors du dernier derby algérois contre le Mouloudia d'Alger, l'entraîneur de l'USMA a tenu à préciser que cette décision est purement technique «Zemmamouche est un excellant gardien qui possède un grand sens du professionnalisme. J'ai décidé de le ménager un peu car, j'ai trouvé qu'il était saturé surtout après le match contre El Eulma. En fait, je voulais surtout le protéger en cette période difficile qu'il est en train de traverser», a-t-il expliqué. Par ailleurs, le coach des Rouge et Noir voit d'un mauvais œil la convocation de sept éléments usmistes pour le prochain stage des Verts estimant que l'absence de ce grand nombre de joueurs fausse ses plans. «Certes l'équipe nationale est prioritaire. D'ailleurs, tous les clubs du monde s'enorgueillissent de placer autant de joueurs en sélection. C'est aussi notre fierté à l'USMA. Mais on demande aussi à ce qu'il y ait un peu de compréhension à notre égard, car c'est pénalisant pour nous de préparer un match en étant privés de sept joueurs. Cela me perturbe vraiment dans mon travail surtout que mon équipe est en quête de cohésion dans son jeu», se plaint l'Argentin qui va même jusqu'à tacler indirectement le sélectionneur national Vahid Halilhodzic. «Je ne sais pas ce que font mes joueurs durant ces stages. Je ne reçois jamais le programme. Et quand je les récupère la veille d'un match, je les trouve complètement exténués, comme ce fut le cas pour notre match contre le CSC. Ils sont soumis à une charge de travail démentielle, ce qui est un peu surprenant en début de saison». Gamondi se dit même obligé de soumettre ses joueurs sélectionnés à un travail psychologique une fois leur mission avec l'équipe nationale finie, «car ils reviennent dans leur club en ayant toujours la tête en sélection», avoue t-il. Par ailleurs, l'ancien entraîneur du Chabab de Belouizdad se dit scandalisé par la valse des entraîneurs qui touchent déjà la Ligue 1 après seulement trois journées, «quand j'ai appris le limogeage de Rabier, j'ai cru à une blague. C'est vraiment hallucinant de limoger un entraîneur au bout de trois matches de championnat juste pour avoir perdu un match. Les responsables des instances de football algérien doivent intervenir en urgence pour mettre un terme à cette mascarade. J'ai remarqué que certains présidents de club changent trois, voire quatre entraîneurs par saison sans être inquiétés. Et puis quand on limoge deux ou trois entraîneurs en l'espace de quelques mois, cela veut dire que c'est le président qui a fait le mauvais choix. Logiquement c'est lui qui doit partir».
