La France, qui prône le discours des droits de l'homme et de l'émancipation des peuples, fait le contraire sur le terrain, en témoigne sa position envers l'émancipation du peuple sahraoui, a indiqué lundi à Alger le Pr Salah Saoud, enseignant à l'Université Alger III. Le Pr Saoud, qui animait une conférence au forum géostratégique du journal El Moudjahid consacrée à "la politique française au Maghreb et ses retombées sur les peuples concernés", a affirmé que "la France prône le discours des droits de l'homme, de l'émancipation des peuples, alors que sur le terrain, sa politique est l'exacte contraire de son discours, en témoigne son soutien actif et constant au Maroc s'agissant de la question du Sahara occidental". "La France n'a aucun intérêt à voir un Maghreb uni et unifié", a-t-il observé. "La politique française n'a jamais changé dans ses fondements au Maghreb mais se sont ses mécanismes qui changent de façon à toujours sauvegarder ses intérêts" a-t-il soutenu. Il a rappelé, dans ce cadre, que la France avait toujours considéré la région comme "son territoire" et "sa chasse gardée", du fait, a-t-il expliqué, que les pays qui la composent représentaient "une clé" pour le contrôle de l'Afrique. Par ailleurs, le Pr Saoud a estimé que "la France n'a pas reconnu et ne reconnaîtra jamais ces crimes en Algérie parce qu'elle serait en contradiction avec ses fondements", de plus, a-t-il ajouté, "elle n'a pas trouvé en face d'elle qui la pousserait à le faire de façon correcte". Pour lui, la France perçoit l'Algérie avant tout comme "un marché juteux" pour ses propres intérêts, indiquant que la gauche française "a historiquement toujours porté préjudice" à l'Algérie. "Je considère qu'il n y a pas de relations nouvelles entre les deux pays, mais une simple continuité. La France exercera la pression sur nous en raison de nos besoins constants actuellement et à l'avenir", a-t-il dit. La visite du président français du 19 au 20 décembre en Algérie, selon lui, avait pour but de "sauver" la France qui traverse une crise économique, sociale, culturelle, alors que l'Algérie, a-t-il souligné, recèle d'énormes richesses naturelles.